Dépistage du cancer du sein : un essai clinique inacceptable pour les femmes
Un nouvel essai clinique du dépistage du cancer du sein doit commencer en Europe et en Israël. Il s'agit de comparer des femmes soumises au dépistage habituel et des femmes soumises à un dépistage adapté selon leur niveau personnel de risque de cancer du sein.
Les deux groupes de femmes auront des mammographies de dépistage et l'essai ne répondra donc pas à la question qui se pose toujours : les mammographies de dépistage sont-elles vraiment utiles aux femmes ?
L'objectif de tout dépistage est de réduire le taux des cancers graves. Le but de l'étude est de vérifier qu'avec le "dépistage adapté", le taux de cancers graves (stade 2 ou plus) n'est pas plus élevé qu'avec le dépistage habituel, en tolérant un excédent de cancers graves allant jusqu'à 25%. Autrement dit, si, avec le dépistage adapté, il y a +24% de cancers graves, les auteurs s'autoriseront à dire que les deux types de dépistage sont "équivalents". Pour Cancer Rose, c'est absolument inacceptable.
Pour faire passer la pilule aux femmes, la brochure d'information liée au formulaire d'acceptation de l'étude est rédigée de manière incomplète, partiale et mensongère.
Les logiciels d'attribution des risques servant à déterminer dans quels groupes iront les femmes n'ont pas été scientifiquement validés. Ils seront testés lors de l'essai, ce qui n'est pas mentionné dans le document de consentement.
Jusqu'à présent, l’efficacité du dépistage organisé du cancer du sein n'a toujours pas été démontrée : pas de retentissement sur la mortalité totale, pas de diminution du taux des cancers graves, pas de diminution des traitements lourds. Ce dépistage repose en effet sur une théorie qui ne tient plus, à savoir que tous les cancers évoluent sur le même mode linéaire. Les cancers les plus graves échappent au dépistage car ils évoluent plus vite et sont intrinsèquement agressifs. Le dépistage sélectionne essentiellement les cancers qui n'auraient pas impacté la vie ou la santé de la femme (surdiagnostic). Une publication récente "le dépistage du cancer du sein, la grande illusion" de B.Duperray, éditions T.Souccar, montre comment, à partir d'une bonne intention, le dépistage précipite les femmes dans une maladie qu'elles n'auraient pas eue sans lui, parce qu’il est fondé sur une mauvaise théorie.
L'essai Mypebs ne résoud pas le problème fondamental du dépistage, et les femmes intégrées dans l'essai sont maintenues dans l'ignorance des risques qu'il comporte.
Pour Cancer Rose, à l'heure de la médecine fondée sur les preuves et de l'accumulation d'évidences, ceci n'est pas tolérable.
Deux sites supplémentaires à https://cancer-rose.fr/ ont donc été mis en ligne pour mieux comprendre l’essai MyPEBs :
Communiqué de presse à télécharger :