Cet article vous propose d’abord une synthèse de deux points de vue d’universitaires néerlandais écrits pour une revue médicale, ensuite la traduction de chaque article vous est accessible en cliquant sur les noms des auteurs. .
Un regard critique sur les dépistages
Article de R. Giard
Article de Y. van der Graaf
Un regard critique sur les dépistages
Synthèse C.Bour
Deux universitaires néerlandais ont rédigé, au mois de juin, chacun une mise au point critique sur les dépistages, avec le recul contemporain qu’on peut avoir en 2022, mises au point publiées par le journal médical Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde (NTvG).
C’est le principal journal médical aux Pays-Bas, à parution hebdomadaire, et l’une des plus anciennes revues au monde, siégeant à Amsterdam.
L’objectif de la revue est de créer un média global pour les professionnels de la santé afin d’échanger idées, connaissances et opinions, mais aussi de faire paraître des critiques et des commentaires d’articles de recherche.
L’actuelle rédactrice en chef est Yolanda van der Graaf, auteure d’un des deux points de vue.
Yolanda van der Graaf est professeure émérite à l’Université de Utrecht, et épidémiologiste clinique.
Son article relate les risque cachés du dépistage.
van der Graaf Y. De verhulde risico’s van screening [The hidden risks of screening]. Ned Tijdschr Geneeskd. 2022 Jun 13;166:D6760. Dutch. PMID: 35899724.
Raimond Giard est professeur émérite, pathologiste clinicien, épidémiologiste , clinical pathologist, clinical epidemiologist à Rotterdam et a rédigé un point de vue critique sur les dépistages sous le titre « voyons-nous l’éléphant dans la pièce? »
Giard RWM. Kritische blik op kankerscreening [A critical view on cancer screening: do we see the elephant in the room?]. Ned Tijdschr Geneeskd. 2022 Jun 13;166:D6926. Dutch. PMID: 35899737.
Points clés communs aux deux auteurs
1° il faut porter un regard nouveau sur le dépistage
Pour ces deux auteurs, il existe un dispositif concret sur la base duquel on a pu statuer qu’il est utile d’introduire un dépistage du cancer, il s’agit des critères de Wilson et Jungner édités en 1968 sur lesquels de l’OMS se base, mais il y a aucun dispositif pour décider quand il est préférable de stopper un dépistage ou de changer d’approche, à présent où nous sommes confrontés à certaines réalités des dépistages, et que nous connaissons ses inconvénients.
Pour les deux auteurs les critères datent un peu, ils devraient être reconsidérés et réévalués.
Pour van de Graaf il y a même un grave manque de conformité à ces critères pour certains dépistages, certains dépistages ne remplissant pas même les conditions émises par Wilson et Jungner.
Mais quels sont ces critères déterminant le bien-fondé d’un dépistage retenus par l’OMS ?Les 10 critères retenus par L’OMS sont :
- La maladie étudiée doit présenter un problème majeur de santé publique
- L’histoire naturelle de la maladie doit être connue
- Une technique diagnostique doit permettre de visualiser le stade précoce de la maladie
- Les résultats du traitement à un stade précoce de la maladie doivent être supérieurs à ceux obtenus à un stade avancé
- La sensibilité et la spécificité du test de dépistage doivent être optimales
- Le test de dépistage doit être acceptable pour la population
- Les moyens pour le diagnostic et le traitement des anomalies découvertes dans le cadre du dépistage doivent être acceptables
- Le test de dépistage doit pouvoir être répété à intervalle régulier si nécessaire
- Les nuisances physiques et psychologiques engendrées par le dépistage doivent être inférieures aux bénéfices attendus
- Le coût économique d’un programme de dépistage doit être compensé par les bénéfices attendus
Pour les auteurs néerlandais justement, certaines maladies ne sont plus un problème majeur de santé publique, certains tests de dépistage ne sont plus acceptables pour la population à l’aune de leur effets adverses, les nuisances physiques et psychiques ne sont plus inférieures aux bénéfices attendus, ce qui leur fait conclure que les participants aux programmes de dépistage devraient recevoir des informations honnêtes, que si les avantages du dépistage sont effectivement surestimés et les inconvénients sous-estimés, il est certainement temps de reconsidérer le dépistage du cancer avec une vision ouverte et indépendante.
Plusieurs études ont fait valoir qu’une approche de dépistage universel de la population, en particulier pour le cancer du sein, n’est plus défendable, explique R.Giard. Nous avons besoin d’une évaluation nouvelle et indépendante des pratiques de dépistage.
Cette analyse avait déjà été exprimée lors d’une publication dans le CMAJ en 2018 que nous avions synthétisée et commentée.
Les principes de Wilson et Jungner commencent à dater, selon les auteurs de l’article CMAJ. Il est actuellement nécessaire, disaient-ils, d’appliquer une logique claire et cohérente pour orienter l’utilisation de divers types de preuves vers une décision de dépister.
Il est temps de moderniser ces principes qui servent aux explications et à la discussion d’un dépistage en population, et cette modernisation doit contribuer à l’avenir à des décisions éclairées et de meilleures informations sur le dépistage pour la population.
Notre commentaire allait en ce sens, arguant que le principe du choix éclairé, de la promotion de l’autonomie et de la protection des droits des participants aux dépistages est simple et peu coûteuse à mettre en œuvre.
Des pictogrammes avec des nombres absolus (en utilisant un dénominateur cohérent, tel que bénéfices et inconvénients rapportés à 1000 dépistés), et les visuels employant une même échelle pour l’information sur les gains et les inconvénients sont basés, eux, sur des preuves.
2° Quelles seraient les bonnes questions à se poser selon Giard et van de Graaf ?
Selon R.Giard, les bonnes raisons pour reconsidérer le dépistage pourraient inclure:
- Y a-t-il eu des changements dans l’incidence de la maladie ?
- Le traitement de la maladie est-il devenu plus efficace ?
- Existe-t-il aujourd’hui de meilleures méthodes de diagnostic ?
- Y a-t-il de nouveaux résultats, plus fiables, provenant de la recherche sur les effets du dépistage ?
- Savons-nous maintenant mieux et plus précisément quels sont les effets indésirables ?
- Sommes-nous en mesure d’évaluer plus précisément le risque de maladie et donc de procéder à un dépistage plus spécifique ?
Une question majeure à se poser est : le dépistage d’une maladie vaut-il la peine ?
Y. van der Graaf prend l’exemple du dépistage du cancer du poumon, programme actuellement en évaluation.
« Il y a longtemps, » écrit-elle, « nous avons décidé que nous étions prêts à payer 20 000 euros pour une année de vie sauvée, mais aujourd’hui la question est de savoir ce que nous pourrions faire d’autre avec cet argent. Pratiquement toutes les interventions de sevrage tabagique sont réalisables pour une valeur seuil nettement inférieure aux 20 000 € par année de vie gagnée.
C’est de loin dans le domaine du sevrage tabagique que l’on peut obtenir le plus de bénéfices pour la santé aux Pays-Bas. Les avantages pour la santé des programmes de dépistage sont minimes par rapport à ceux-ci. »
3°Surestimation du risque et surestimation de l’impact du dépistage
Y de Graaf explique : « Seulement 3 % des femmes meurent d’un cancer du sein. Le risque de mourir d’un cancer du côlon n’est « que » de 2 %. »
(Il faut donc remettre le risque de décéder du cancer en perspective avec les autres probabilités de décès comme les maladies cardio-vasculaires, risque 6X plus élevé que de décéder du cancer du sein pour la femme, NDLR)
La plupart des cancers du sein ne provoquent aucun décès chez les femmes. Même sans dépistage. Ce qui compte, c’est le risque de mourir prématurément d’un cancer du sein et la façon dont ce risque est réduit par la participation au dépistage, écrit-elle encore, ce qui signifie qu’il faut connaître l’impact réel du dépistage sur la mortalité.
Ce qui est important est de connaître le nombre de personnes qui doivent être dépistées pour éviter 1 décès dû au cancer en question. Par exemple pour le cancer du sein : « Pour chaque décès dû au cancer du sein que vous évitez grâce au dépistage, 1000 femmes doivent être soumises à un dépistage régulier. En appliquant un programme de dépistage, plus de 100 femmes sont traitées inutilement. Les probabilités de traitement inutile sont donc des dizaines de fois plus élevées que les chances qu’une femme bénéficie d’un dépistage.
Le principal problème ici est que ce chiffre n’est pas communiqué de manière adéquate aux participants potentiels au dépistage. »
MMe van der Graaf explique longuement dans son article la distorsion de la perception de l’effet bénéfique des dépistages autant dans la population que chez les professionnels de santé, les bénéfices et impacts étant largement sur-estimés, les effets adverses ignorés.
Pour les deux auteurs, les effets néfastes du dépistage que sont les fausses alertes, le surdiagnostic et le surtraitement sont des enjeux majeurs, ils sont élevés, et ne doivent plus être ignorés.
Pour R.Giard, » c’est le dépistage du cancer du sein en particulier qui ne semble pas tenir ses promesses supposées. Même après de nombreuses années de dépistage, la fréquence des cancers du sein avancés n’a pas diminué. »
En Suisse, à Hong Kong et en France (voir nos articles sous « concertation » dans le menu déroulant, NDLR), entre autres, des rapports critiques ont été publiés pour demander l’abandon du dépistage du cancer du sein sous sa forme actuelle.
Plusieurs études ont fait valoir qu’une approche de dépistage universel de la population, en particulier pour le cancer du sein, n’est plus défendable. »
Van der Graaf écrit : « surtout, les participants potentiels doivent être informés des inconvénients potentiels et des faibles bénéfices au niveau de la santé. »
4° Les enjeux financiers et nécessité d’évaluation indépendante
Mais la peur du cancer chez les gens rapporte beaucoup d’argent et occasionne une demande de beaucoup d’examens systématiques comme des scanners corps entier, dont Y. van der Graaf explique l’inutilité.
La pratique des scanners systématiques est un excellent modèle de revenu, car le prestataire ne fait que des diagnostics, avec une quantité exorbitante de résultats inattendus dont personne ne sait que faire, inutiles pour le patient mais débouchant sur des successions d’autres examens. C’est ce qui est nommé « résultats non pertinents » dans son article, c’est à dire des découvertes fortuites d’anomalies non recherchées et inutiles, dont le taux de découverte est extrêmement important et qui occasionneront des cascades d’autres investigations ou de surveillances systématiques au patient.
Pour les deux auteurs, le dépistage doit être évalué par des scientifiques indépendants, et non par des personnes qui pratiquent le dépistage depuis des décennies et grevés de conflits d’intérêts.
Il faut aussi contrer la multiplication des programmes de dépistage pour lesquels il n’existe pas la moindre preuve scientifique, et dans lesquels apparaît un gain financier prioritaire.
Les ré-évaluations des dépistages nécessiteraient des équipes de recherche appropriées, selon R. Giard » à large assise », non seulement constituées de médecins mais aussi de spécialistes des sciences sociales, d’éthiciens, de méthodologistes et d’économistes de la santé, équipes évidemment dénuées de toutes personnes ayant des implications financières dans les dépistages.
Article de R.Giard
Un regard critique sur le dépistage du cancer. Voyons-nous l’éléphant dans la pièce ?
Raimond W.M. Giard
« Beaucoup d’intelligence peut être investie dans l’ignorance lorsque le besoin d’illusion est profond ».-Saul Bellow, Vers Jérusalem et le retour
Résumé
Le dépistage du cancer promet des bénéfices pour la santé, mais il engendre également des risques et des coûts. Un problème important est le surdiagnostic de tumeurs ne nécessitant pas de traitement. Il existe des principes bien établis pour commencer le dépistage du cancer, mais nous avons également besoin d’évaluations périodiques et de règles pour l’arrêter. Pour cela, nous devons disposer des résultats d’études empiriques méthodiques avec des estimations correctes des bénéfices et des risques. Les partisans du dépistage soulignent ses avantages, mais se gardent bien de parler de ses inconvénients. Plusieurs études ont fait valoir qu’une approche de dépistage universel de la population, en particulier pour le cancer du sein, n’est plus défendable. Nous avons besoin d’une évaluation nouvelle et indépendante des pratiques de dépistage.
Conflit d’intérêts et soutien financier : aucun n’a été déclaré.
Ne devrions pas porter un regard neuf sur le dépistage du cancer ? 1-3 Il existe un dispositif sur la base duquel on peut décider qu’il est utile d’introduire le dépistage du cancer – voir les critères de l’OMS de Wilson et Jungner – mais pas pour déterminer quand il serait préférable d’arrêter ou d’adopter une approche différente. Pour cela, on besoin à la fois de la bonne méthodologie et des bonnes données. Une telle évaluation, destinée à séparer les illusions de la réalité, devrait être répétée périodiquement.4
Le dépistage du cancer, qui fait partie des soins de santé publique, implique des conflits d’intérêts et des biais importants.
Les partisans et les adversaires du dépistage peuvent trouver sur ce sujet dans la vaste littérature scientifique médicale des résultats qui correspond bien à leur position. Repenser son utilité et sa nécessité nécessite donc des chercheurs indépendants et méthodiques. 3,4
Les bonnes raisons pour reconsidérer le dépistage pourraient inclure: y a-t-il eu des changements dans l’incidence de la maladie ? Le traitement de la maladie est-il devenu plus efficace ? Existe-t-il aujourd’hui de meilleures méthodes de diagnostic ? Y a-t-il de nouveaux résultats, plus fiables, provenant de la recherche sur les effets du dépistage ? Savons-nous maintenant mieux et plus précisément quels sont les effets indésirables ? Sommes-nous en mesure d’évaluer plus précisément le risque de maladie et donc de procéder à un dépistage plus spécifique ?
Sur-diagnostic et sous-diagnostic
Comme cela a été évoqué ailleurs dans le journal NTvG, les tests de dépistage du cancer présentent des lacunes en termes de sur- et de sous-diagnostic.5-7 La fréquence du surdiagnostic du cancer du sein a été reportée comme étant comprise entre 0 et 50 %. 8 Et les mêmes données peuvent être interprétés différemment selon que l’on est partisan ou critique du dépistage.9 Mais il ne fait aucun doute qu’un surdiagnostic important existe ; il est présent dans au moins 20 % de tous les cas de cancer du sein détectés par le dépistage.1,5
Le sous-diagnostic est mis en évidence par l’apparition de cancers d’intervalle, un « échec » possible du test de dépistage.
Comme solution on cherche des technologies complementaires ou plus puissantes. Dans le dépistage du cancer du sein, on recherche des techniques d’imagerie plus sensibles, comme la mammographie numérique par tomosynthèse et l’IRM, et l’application de l’intelligence artificielle à l’évaluation des mammographies.
Le danger est que des technologies plus sensibles on va détecter encore plus d’anomalies, et surtout des plus petites anomalies, ce qui entraînera encore plus de surdiagnostics 10.
Que faut-il pour effectuer une évaluation correcte ?
Pour évaluer correctement les effets du dépistage, il faut disposer de données empiriques solides et surtout de mesures des résultats qui soient valides, reproductibles et suffisamment spécifiques.11 La détection d’une maladie n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour atteindre un objectif. L’objectif est de gagner des années de vie ou des chances accrues de guérison. La mortalité spécifique par cancer est certes réduite par le dépistage, mais la mortalité absolue dans les populations dépistées ne diminue pas ou peu. Et il y a toujours la question de savoir si un prétendu gain de survie est en réalité le résultat du dépistage.5 La pondération attentive des avantages et des inconvénients est une tâche qui incombe à la fois à ceux qui effectuent le dépistage au sein de la population et à ceux qui y participent 3,4.
Les lignes directrices nationales pour le dépistage du cancer devraient énoncer explicitement les mesures de résultats pertinentes souhaitées, mais aussi aborder les arbitrages indispensables entre les avantages et les inconvénients que présente ce type particulier de dépistage au sein de la population. Une récente revue systématique a montré que seule une minorité de lignes directrices abordent explicitement cette question.12
Les participants potentiels devraient être en mesure de décider en toute connaissance de cause de participer ou non au dépistage. Mais qui leur fournit une information équilibrée sur les bénéfices, mais aussi sur les risques, et sur la manière de les aborder ? Il a été démontré que l’information sur les conséquences du surdiagnostic, en particulier la nécessité d’autres tests invasifs et d’une intervention chirurgicale, dissuade davantage les femmes de participer au dépistage du cancer du sein13.
Évaluation du dépistage du cancer dans la population
Le cancer est une maladie hétérogène et le dépistage dans la population est une procédure complexe. Un large éventail de variables détermine son résultat. C’est pourquoi une évaluation complète est si compliquée : quels sont ses objectifs, qui la réalisera, sur quoi portera-t-elle et comment ? Cela nécessite une équipe de recherche appropriée, c’est-à-dire à large assise, comprenant non seulement des médecins mais aussi des spécialistes des sciences sociales, des éthiciens, des méthodologistes et des économistes de la santé. Les personnes ayant une implication financière ou institutionnelle dans le dépistage doivent être exclues d’une telle équipe.4
Une plus grande participation du groupe cible du dépistage est également essentielle dans une telle évaluation : ils sont confrontés aux conséquences négatives. Comment pèsent-ils le pour et le contre ? Une étude norvégienne, par exemple, a montré que, dans le cadre du dépistage du cancer du sein, les conséquences du surdiagnostic et du surtraitement avaient un impact négatif sur la qualité de vie des femmes, exprimé en années de vie ajustées sur la qualité (qalys).14 Encore et toujours, les inconvénients du dépistage ne sont pas suffisamment pris en compte ; c’est ce que j’appelle l’éléphant dans la pièce.1-3
Conclusion
C’est le dépistage du cancer du sein en particulier qui ne semble pas tenir ses promesses supposées. Même après de nombreuses années de dépistage, la fréquence des cancers du sein avancés n’a pas diminué.5
En Suisse, à Hong Kong et en France, entre autres, des rapports critiques ont été publiés pour demander l’abandon du dépistage du cancer du sein sous sa forme actuelle.2,4
Il y a vingt ans, le NTvG a organisé une conférence présentant des points de vue critiques sur le dépistage du cancer. Les problèmes identifiés et les conclusions tirées à l’époque sont toujours pertinents aujourd’hui.15
Si les avantages du dépistage sont effectivement surestimés et les inconvénients sous-estimés, il est certainement temps de reconsidérer le dépistage du cancer dans notre pays avec une vision ouverte et indépendante.
Conflit d’intérêts et soutien financier : aucun n’a été déclaré.
Article et commentaire en ligne à l’adresse suivante : ntvg.nl/D6926
Rotterdam : em.prof.dr. R.W.M. Giard, pathologiste clinique (n.p.), épidémiologiste clinique et juriste.
Contact : R.W.M. Giard (raimondgiard@gmail.com)
Accepté le 18 mai 2022
Citer comme : Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6926
Bibliographie
1. Adami HO, Kalager M, Valdimarsdottir U, Bretthauer M, Ioannidis JPA. Time to abandon early detection cancer screening. Eur J Clin Invest. 2019;49:e13062. doi:10.1111/eci.13062. Medline
2. Hochman M, Cohen P. Cancer screening: no longer the default. J Gen Intern Med. 2021;36:525-6. doi:10.1007/s11606-020-05781-7. Medline
3. Van der Graaf Y. De verhulde risico’s van screening . Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6760.
4. Ropers FG, Barratt A, Wilt TJ, et al. Health screening needs independent regular re-evaluation. BMJ. 2021;374:n2049. doi:10.1136/bmj.n2049. Medline
5. Autier P, Boniol M. Mammography screening: A major issue in medicine. Eur J Cancer. 2018;90:34-62. doi:10.1016/j.ejca.2017.11.002. Medline
6. Van der Graaf Y. De verhulde risico’s van screening. Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6760.
7. Krom A, Dekkers OM, Ploem MC. Verlies de nadelen van screening niet uit het oog: zorgen over wijziging Wet op hetbevolkingsonderzoek. Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6701.
8. Chaltiel D, Hill C. Estimations of overdiagnosis in breast cancer screening vary between 0% and over 50%: why? BMJ Open. 2021;11:e046353. doi:10.1136/bmjopen-2020-046353. Medline
9. Njor SH, Paci E, Rebolj M. As you like it: How the same data can support manifold views of overdiagnosis in breast cancer screening.Int J Cancer. 2018;143:1287-94. doi:10.1002/ijc.31420. Medline
10. Jatoi I, Pinsky PF. Breast cancer screening trials: endpoints and overdiagnosis. J Natl Cancer Inst. 2021;113:1131-5.doi:10.1093/jnci/djaa140. Medline
11. Porzsolt F, Matosevic R, Kaplan RM. Recommendations for cancer screening would be different if we measured endpoints that are valid, reliable, specific, and important to patients. Cancer Causes Control. 2020;31:705-11. doi:10.1007/s10552-020-01309-w.Medline
12. Zeng L, Helsingen LM, Kenji Nampo F, et al. How do cancer screening guidelines trade off benefits versus harms and burdens of screening? A systematic survey. BMJ Open. 2020;10:e038322. Medline
13. Stiggelbout A, Copp T, Jacklyn G, et al. Women’s acceptance of overdetection in breast cancer screening: can we assess harm-benefit tradeoffs? Med Decis Making. 2020;40:42-51. doi:10.1177/0272989X19886886. Medline
14. Zahl PH, Kalager M, Suhrke P, Nord E. Quality-of-life effects of screening mammography in Norway. Int J Cancer. 2020;146:2104-12.doi:10.1002/ijc.32539. Medline
15. Giard RWM, Hart W. De pretenties en prestaties van kankerscreening, in het bijzonder voor borstkanker . Ned Tijdschr Geneeskd.2002;146:1045-9 Medline
Article de Yolanda van der Graaf
Les risques cachés du dépistage
Yolanda van der Graaf
Résumé
Le dépistage devrait permettre de modifier l’évolution naturelle d’une maladie afin de réduire la mortalité due à cette maladie. Le dépistage offre très peu de bénéfices mais présente de nombreux inconvénients comme les faux positifs, le surdiagnostic et la détresse psychologique. Les partisans du dépistage surestiment l’importance de la maladie et les effets du dépistage mais négligent les inconvénients.
Mais aussi les potentiels participants et les médecins surestiment les effets du dépistage. Bien que considérés comme importants, les critères encore valables de Wilson et Jungner sont négligés par les chercheurs et les commissions qui comités qui approuvent le dépistage. Même dans le cas où les médecins désapprouvent le dépistage, des personnes en bonne santé sont prêtes à se soumettre à des scanners corporels, bien que personne ne sache comment traiter les nombreuses anomalies détectées. Les programmes de dépistage doivent être évalués par rapport à d’autres types de dispositifs et non pas simplement en établissant des modèles avec de nombreuses hypothèses non prouvées. Et surtout, les participants potentiels doivent être informés des inconvénients potentiels et des faibles bénéfices au niveau de la santé.
Détecter la maladie avant qu’elle ne provoque des symptômes – c’est forcément mieux, non ? Mieux vaut prévenir que guérir. Cette prémisse semble si simple que de nombreuses personnes n’ont pas besoin de preuves. Mais la réalité est bien plus complexe. Pourquoi le dépistage est-il si attrayant pour les citoyens, les prestataires de soins de santé, l’industrie et le gouvernement, et pourquoi les inconvénients sont-ils si difficiles à percevoir ? Dans cet article, je décris les principes du dépistage, la surestimation par la société du risque de maladie, et la méconnaissance par les médecins et les participants des effets réels du dépistage sur la santé. Je quantifie ensuite les risques du dépistage et je discute des raisons pour lesquelles le dépistage reste néanmoins si populaire.
Les principes du dépistage
Un simple test de dépistage tente de classer les personnes ne présentant pas de symptômes en groupes à haut risque et à faible risque. Un deuxième test – par exemple une biopsie – est presque toujours nécessaire pour confirmer la présence de la maladie. Après confirmation, vous commencez à traiter la maladie. L’objectif du dépistage est d’influencer favorablement l’évolution naturelle de la maladie. Mais cela suppose que l’on connaisse cette évolution naturelle et qu’il existe un stade de latence au cours duquel la maladie peut être détectée et traitée. Parfois, on détecte la maladie plus tôt, mais il est encore trop tard et le participant ne vit que plus longtemps avec la prise de conscience de la maladie. Et parfois, on détecte des tumeurs dont certains ne souffriront jamais.
Ainsi, dans les tumeurs qui ont été détectées lors d’un dépistage, on peut avoir de meilleurs pronostics que dans les tumeurs qui ont été détectées parce qu’elles ont provoqué des symptômes. D’une part, cela peut être dû à une différence biologique entre les tumeurs ; c’est ce qu’on appelle le biais « lenteur d’évolution ». D’autre part, ce gain de survie est en partie artificiel, car les tumeurs sont détectées plus tôt lors du dépistage que lorsqu’on attend qu’elles produisent des symptômes. Ce phénomène c’est ce qu’on appelle le biais « de temps d’avance au diagnostic ».
Ces biais de lenteur d’évolution et de temps d’avance au diagnostic rendent l’évaluation du dépistage complexe, si bien que seules des études comparatives, souvent avec un suivi de plus de dix ans, donnent une bonne représentation des avantages et des inconvénients du dépistage. Wilson et Jungner pensaient déjà, il y a plus de 50 ans, que « plus tôt » ne peut être meilleur que si un certain nombre de conditions sont réunies.1 Bien que ces conditions soient toujours mentionnées dans les rapports du Conseil de la santé, il suffit de comparer le dépistage actuel du cancer du col de l’utérus à ces critères pour constater un grave manque de conformité (tableau 1). Le cancer du col de l’utérus n’est pas un problème majeur de santé publique et il existe un écart énorme entre le nombre de lésions prémalignes détectées et le nombre de femmes atteintes d’un cancer invasif. Et parce que les connaissances sur l’évolution des anomalies prémalignes est insuffisante, il y a un surtraitement généralisé.
Il semble qu’avec la législation à venir – la loi sur l’examen médical préventif – les inconvénients du dépistage ont déjà été entièrement balayés sous le tapis.2,3
Surestimation du risque de maladie
En général, le risque de maladie est assez surestimé. La Dutch Brain Foundation tente de nous faire croire qu’un Néerlandais sur quatre est atteint d’une maladie du cerveau4. Cela semble beaucoup, jusqu’à ce que l’on lise que 1,9 million de néerlandais souffrent d’un trouble de la personnalité, d’anxiété ou de panique. Dormir mal s’avère soudain être une maladie du cerveau.
Même pour le cancer, le risque réel est surestimé. Il est rare que l’on soit informé du risque de décès par cancer au cours d’une vie. Seulement 3 % des femmes meurent d’un cancer du sein. Le risque de mourir d’un cancer du côlon n’est « que » de 2 %.
Sur le site du RIVM (National Institute for Public Health and the Environment), j’ai lu que 1 femme sur 7 aura un cancer du sein à un moment donné de sa vie. 5 Ce n’est pas pertinent, car la plupart des cancers du sein ne provoquent aucun décès chez les femmes. Même sans dépistage.
Ce qui compte, c’est le risque de mourir prématurément d’un cancer du sein et la façon dont ce risque est réduit par la participation au dépistage. En outre, l’âge auquel on meurt est un fait important qui est occulté lorsque l’on nous présente les nombres absolus habituels pour un type de cancer.
Surestimation de l’impact du dépistage
Les participants potentiels surestiment largement les avantages du dépistage de masse. Une vaste étude par interview auprès de plus de 10 000 participants, qui demandait dans quelle mesure le dépistage de masse pour le cancer du sein et de la prostate, a révélé que plus de 92 % des femmes surestimaient les effets du dépistage par un facteur de 10. 6
Aux Pays-Bas, plus de 50 % des femmes pensent que, grâce au programme de dépistage, plus de 50 femmes sur 1 000 ne mourront plus du cancer du sein. Et 20% ne le savent pas. La bonne réponse : pour 1000 femmes dépistées, 1 femme en moins sera décédée par cancer du sein. Cette réponse a été donnée par 1% des personnes interrogées.
Les médecins surestiment également les effets du dépistage. Plus de 50 % des médecins américains ne comprennent pas les principes du dépistage et pensent que le nombre plus élevé de tumeurs dans le groupe dépisté est la preuve de l’efficacité du dépistage. Les trois quarts d’entre eux n’avaient jamais entendu parler du biais du délai d’avance au diagnostic. Dans un communiqué de presse du 25 septembre 2018, Erasmus MC a affirmé que le dépistage du cancer du poumon permet d’éviter des milliers de décès.8 Les modestes chiffres qui donnent à réfléchir et qui accompagnent cet optimisme sont apparus un an et demi plus tard9.
Mais même si aucune profession médicale ne voit l’intérêt d’un test de dépistage et qu’il n’existe pas la moindre preuve scientifique, les gens se soumettent au dépistage.10 Les scanners corporels de la société commerciale Prescan que plus de 150 000 clients ont utilisé depuis 2003 en sont un bon exemple
Les risques du dépistage sont élevés
Les effets du dépistage du cancer du col de l’utérus, du sein et du côlon ont fait l’objet de nombreuses études. On connaît approximativement le nombre de personnes qui doivent être dépistées pour éviter 1 décès dû au cancer en question. Le principal problème ici est que ce chiffre n’est pas communiqué de manière adéquate aux participants potentiels au dépistage. Un problème bien plus important est celui des initiatives de dépistage dont on ne connaît même pas l’efficacité, sans parler du fait qu’il y a une conscience du surdiagnostic et du surtraitement.
Pour chaque décès dû au cancer du sein que vous évitez grâce au dépistage, 1000 femmes doivent être soumises à un dépistage régulier. En appliquant un programme de dépistage, plus de 100 femmes sont traitées inutilement.11,12 Les probabilités de traitement inutile sont donc des dizaines de fois plus élevées que les chances qu’une femme bénéficie d’un dépistage. Récemment, le pourcentage de femmes âgées de 50 à 74 ans chez qui un cancer du sein a été diagnostiqué à la suite d’un dépistage, mais qui ne développeront jamais de cancer du sein, a été estimé à 15,4 % 13.
Pourquoi un scanner du corps entier n’est-il pas utile ?
Les scanners (CT et IRM) révèlent bien plus que ce que nous souhaiterions. En particulier, ils cartographient le vieillissement. Le bénéfice potentiel que l’on attribue au scanner corporel total réside dans la détection précoce des tumeurs malignes, des anomalies vasculaires et des calcifications. A priori on ne s’attend pas à ce qu’un scanner corporel soit utile. Pour cela, la prévalence des tumeurs malignes est trop faible, le traitement des vasoconstrictions asymptomatiques (carotides, vaisseaux coronaires) est nocif, et le calcium dans les vaisseaux coronaires peut prédire le risque mais ne signifie pas que les interventions sont utiles.16 Les calcifications sont simplement la somme des facteurs de risque classiques et des interactions entre les gènes et l’environnement.
Le gros problème du scanner corporel total est la quantité extraorbitante de résultats que personne ne sait comment traiter. Une revue portant sur un total de 15 877 patients a montré que le pourcentage de résultats extracardiaques était de 44 % (95 %-BI : 35-54).17
Une étude systématique similaire portant sur 12 922 patients a montré que la prévalence des résultats cliniquement pertinents était de 13 % (95 %-BI : 35-54).18
Les études ont utilisé une définition pragmatique de la notion de « cliniquement pertinent » : les résultats qu’un clinicien doit rechercher (par exemple, embolie pulmonaire, kystes, gros nodules, lymphome, suspicion de malignité).
Les caractéristiques que l’on s’attendrait à voir influencer la prévalence, comme l’âge, la prévalence du tabagisme ou le champ de vision, n’ont pas expliqué les différences de prévalence. Cela est probablement dû au fait que la définition d’une « anomalie cliniquement pertinente » n’est pas cohérente.
Mais la peur du cancer chez les gens rapporte aussi beaucoup d’argent. 20 Pour des raisons de commodité, aucune recherche n’est effectuée sur l’efficacité ; au lieu de cela, on utilise des promesses pour recruter. Les gens sont séduits par l’idée qu’en une journée, ils pourront mieux connaître leur santé. Pour 1250 €, vous obtenez 5 IRM – du crâne et du cerveau, des vaisseaux cervicaux, de la poitrine, de l’abdomen supérieur et inférieur – et des tests de laboratoire. C’est un excellent modèle de revenu, car le prestataire ne fait que des diagnostics. Pas de recherche sur le suivi et aucun traitement.
Prescan, une société qui propose des scanners du corps entier, pousse les conséquences de résultats anormaux au-delà des limites. Le secteur curatif devrait s’en soucier.
Le dépistage en vaut-il la peine ?
Enfin, quelques mots sur l’évaluation du dépistage.
L’évaluation consiste à comparer le dépistage avec une situation où il n’y a pas de dépistage. Une telle comparaison manque très souvent de données importantes et utilise des modèles complexes que presque personne ne peut comprendre.
Il y a longtemps, nous avons décidé que nous étions prêts à payer 20 000 euros pour une année de vie sauvée, mais aujourd’hui la question est de savoir ce que nous pourrions faire d’autre avec cet argent. Pratiquement toutes les interventions de sevrage tabagique sont réalisables pour une valeur seuil nettement inférieure aux 20 000 € par année de vie gagnée.
C’est de loin dans le domaine du sevrage tabagique que l’on peut obtenir le plus de bénéfices pour la santé aux Pays-Bas. Les avantages pour la santé des programmes de dépistage sont minimes par rapport à ceux-ci.
Conclusion
Bien que le dépistage soit pratiqué depuis des décennies, ses inconvénients ne sont pas suffisamment pris en compte.
La réalité est que « plus tôt » ne signifie pas toujours mieux. Les partisans du dépistage ne peuvent s’empêcher d’exagérer le risque de maladie grave, de surestimer les avantages du dépistage et d’ignorer le grand nombre de faux positifs.
Le dépistage est actuellement mal évalué parce qu’il ne permet pas de déterminer si l’on peut tirer bien plus de bénéfices pour la santé avec les mêmes coûts mais des mesures différentes. Le dépistage doit être évalué par des scientifiques indépendants et non par des personnes qui pratiquent le dépistage depuis des décennies.
En outre, la multiplication des programmes de dépistage pour lesquels il n’existe pas la moindre preuve scientifique et pour lesquels le gain financier est prioritaire doit être impérativement combattue. Avant tout, les participants à un programme de dépistage doivent recevoir des informations honnêtes. Ce magazine a fait de très bonnes suggestions à ce sujet en 2009.
Article et commentaire en ligne à l’adresse suivante : ntvg.nl/D6760
UMC Utrecht, Centre Julius, Utrecht : Prof. Dr. Y. van der Graaf, épidémiologiste clinique.
Contact : Y. van der Graaf (y.vandergraaf@gmail.com)
Conflit d’intérêts et soutien financier : aucun n’a été signalé.
Accepté le 5 mai 2022
Citer comme : Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6760
Bibliographie
1. Wilson JMG, Jungner G. Principles and practice of screening for disease. Genève: WHO; 1968.
2. Krom A, Dekkers OM, Ploem MC. Verlies de nadelen van screening niet uit het oog: zorgen over wijziging Wet op hetbevolkingsonderzoek. Ned Tijdschr Geneeskd. 2022;166:D6701.
3. Wijziging van de Wet op het bevolkingsonderzoek in verband met actuele ontwikkelingen op het terrein van preventief gezondheidsonderzoek. Tweede Kamer der Staten-Generaal. Kamerstuk 35384.
4. Een op vier Nederlanders heeft een hersenaandoening. RIVM, 27 november 2017. www.rivm.nl/nieuws/op-vier-nederlanders-heefthersenaandoening, geraadpleegd op 1 juni 2022.
5. Bevolkingsonderzoek borstkanker. RIVM, 19 april 2022. www.rivm.nl/bevolkingsonderzoek-borstkanker, geraadpleegd op 1 juni 2022.
6. Gigerenzer G, Mata J, Frank R. Public knowledge of benefits of breast and prostate cancer screening in Europe. J Natl Cancer Inst. 2009;101:1216-20. doi:10.1093/jnci/djp237. Medline
7. Klemperer D. Physicians’ and patients’ knowledge of cancer screening – a wake-up call. Oncol Res Treat. 2014;37(Suppl 3):8-10. doi:10.1159/000363459. Medline
8. De Visser E. Screening op longkanker bij bij (ex-)rokers zou ‘duizenden doden voorkomen’, maar deskundigen zijn sceptisch. de Volkskrant, 26 september 2019.
9. De Koning HJ, van der Aalst CM, de Jong PA, et al. Reduced Lung-Cancer Mortality with Volume CT Screening in a Randomized Trial. N Engl J Med. 2020;382:503-13. doi:10.1056/NEJMoa1911793. Medline
10. Nederlandse Vereniging voor Radiologie. Standpunt NVvR screenende total body scans / health checks. www.radiologen.nl/nvvr/standpunt-nvvr-screenende-total-body-scans-health-checks, geraadpleegd op 1 juni 2022.
11. Zaat J. Minister, ik wil een bevolkingsonderzoek. Ned Tijdschr Geneeskd. 2018;162:C4055.
12. Gøtzsche PC, Jørgensen KJ. Screening for breast cancer with mammography. Cochrane Database Syst Rev. 2013;(6):CD001877 Medline.
13. Ryser MD, Lange J, Inoue LYT, et al. Estimation of Breast Cancer Overdiagnosis in a U.S. Breast Screening Cohort. Ann Intern Med. 2022;175:471-8 (epub ahead of print). doi:10.7326/M21-3577. Medline
14. Vermeer NC, Liefers GJ, van der Hoop AG, Peeters KC. Bevolkingsonderzoek naar darmkanker: zucht of zegen? Ned Tijdschr Geneeskd. 2015;159:A9059.
15. Factsheet bevolkingsonderzoek darmkanker. RIVM, 11 december 2020. www.rivm.nl/documenten/factsheet-bevolkingsonderzoekdarmkanker, geraadpleegd op 1 juni 2022.
16. Sedlis SP, Hartigan PM, Teo KK, et al; COURAGE Trial Investigators. Effect of PCI on long-term survival in patients with stablischemic heart disease. N Engl J Med. 2015;373:1937-46. doi:10.1056/NEJMoa1505532. Medline
17. Flor N, Di Leo G, Squarza SA, et al. Malignant incidental extracardiac findings on cardiac CT: systematic review and meta-analysis. AJR Am J Roentgenol. 2013;201:555-64. doi:10.2214/AJR.12.10306. Medline
18. Buckens CF, Verkooijen HM, Gondrie MJ, Jairam P, Mali WP, van der Graaf Y. Unrequested findings on cardiac computed tomography: looking beyond the heart. PLoS One. 2012;7:e32184. doi:10.1371/journal.pone.0032184. Medline
19. Johansson M, Borys F, Peterson H, Bilamour G, Bruschettini M, Jørgensen KJ. Addressing harms of screening – A review of outcomes in Cochrane reviews and suggestions for next steps. J Clin Epidemiol. 2021;129:68-73. doi:10.1016/j.jclinepi.2020.09.030. Medline
20. In één dag inzicht in je gezondheid! Prescan. www.prescan.nl/?gclid=Cj0KCQiA9OiPBhCOARIsAI0y71AT0HHRx4u4UkvG5luXgrTUZBmKGxdbdMTrZ8Q6maDE2NGV3PYvVIEaAqhYEALw_wcB, geraadpleegd op 1 juni 2022.
🛈 Nous sommes un collectif de professionnels de la santé, rassemblés en association. Nous agissons et fonctionnons sans publicité, sans conflit d’intérêt, sans subvention. Merci de soutenir notre action sur HelloAsso.
🛈 We are an French non-profit organization of health care professionals. We act our activity without advertising, conflict of interest, subsidies. Thank you to support our activity on HelloAsso.