Par Dr Annette Lexa
Dr Bour (partie conflits d’intérêts)
5 septembre 2017
Grande tête de proue du lobby rose en France, EUROPADONNA France, par le biais de sa Présidente Natacha Espié, s’est dit, le 28 août dernier, publiquement fier de « se consacrer à la diffusion et à l’échange d’informations précises et d’actualités sur le cancer du sein ». Sans doute ne dispose-t-on pas d’assez de budget pour revoir la plaquette de 2012 qui annonce encore, sans preuve aucune, une réduction de mortalité de 20 à 30% chez les femmes de plus de 50 ans qui participent au dépistage, ainsi qu’un risque de surdiagnostic de 5 à 10%. La priorité de cette association militante n’est de toute évidence pas de se suffire des recommandations des institutions publiques ni de fournir une information précise et d’actualité.
En effet, EUROPADONNA a confié à l’IFOP, grâce au soutien institutionnel [1] de ACCURAY, deux sondages d’opinion (« Les Français et le cancer du sein» et « Les Françaises et le dépistage du cancer du sein») dont la piètre qualité de la méthode et des conclusions est telle que nous avons été incités à rechercher le véritable mobile des commanditaires .
Plan de l’article :
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L’enquête IFOP » Les Français et le cancer du sein «
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L’enquête IFOP » les Françaises et le dépistage du cancer du sein «
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Conflits d’intérêts au sein d’Europa Donna
Mais tout d’abord :
Qui est EUROPADONNA ?
Il s’agit d’une association européenne se définissant elle-même comme militante et qui informe, rassemble et soutient les femmes dans la lutte contre le cancer du sein. Elle s’est donné aussi pour mission de mettre en place des recommandations dans tous les pays européens et au delà, faisant fi des recommandations des institutions desdits états, comme celles de l’ANSM en France, ce que nous allons constater au détour de cette enquête[2].
L’association EUROPADONNA France est financée à 83% par des dons privés, voir page 18 du PDF : lien PDF
Le réseau EUROPADONNA tire environ 97% de ses revenus de l’industrie pharmaceutique : lien PDF
EUROPADONNA France s’est vu refuser son agrément en tant qu’association de patients, et ce par la Commission Nationale d’Agrément des associations représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique (la CNA arusp).
La raison (page 18 du rapport, ou 21 du PDF lien ) tient au fait que » l’association (EUROPADONNA)…ne produit elle-même aucune information spécifique….De surcroît, son indépendance n’est pas évidente, aussi bien en ce qui concerne les membres de son conseil d’administration majoritairement médecins, que ses ressources qui proviennent pour une part importante des laboratoires pharmaceutiques. Pour ces motifs énoncés, l’association ne relève pas d’un agrément national. » Pour l’instant elle n’est toujours pas agréée comme association de patients ou usagers. Voir lien
De ce fait, depuis la création du réseau EUROPADONNA par des oncologues, EUROPADONNA reste en réalité non pas une association de patients mais bien un groupement de leaders d’opinion.
Qui est ACCURAY ?
Accuray est une société de radio-oncologie, leader sur son marché, « qui développe, fabrique et vend des solutions de traitement innovantes et précises dans le but d’aider les patients à vivre plus longtemps, à mieux vivre ». L’entreprise côté au NASDAQ, traverse une période difficile. [3]
Quand une entreprise annonce vouloir relever le défi de « chiffres noirs » pour satisfaire ses investisseurs, on peut s’interroger sur la philanthropie qui l’a conduite à financer cette étude IFOP.
L’enquête IFOP » Les Français et le cancer du sein «
L’enquête a interrogé 1000 personnes de 18 à 65 ans dont 529 femmes, en respectant la méthode des quota classiques. Les personnes ont rempli un questionnaire en ligne. L’IFOP est muet sur les rémunérations ou gratifications reçues des sondés qui acceptent de répondre.
Il s’agissait de sonder leur adhésion à différentes formes de traitements de cancer du sein (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie et chirurgie) .
L’IFOP a donc demandé à des jeunes gens de 18 ans, à des jeunes femmes et des jeunes hommes si elles/ils considéraient ces différents traitements, chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie, comme efficaces/ innovants/ douloureux/ chronophages/ bien tolérés. On est surpris de lire dans les tableaux des résultats que des personnes interrogées non touchées elles-mêmes ou dans leur entourage, ont un avis sur tout .
La suite du sondage permet de mieux comprendre les intentions du commanditaire. En effet on a demandé aux sondés s’il adhéraient aux affirmations suivantes : « il faudrait davantage donner accès à la radiothérapie de pointe » (ils sont 93% à être d’accord) et « Il faudrait davantage promouvoir la radiothérapie » (ils sont 90% à être d’accord).
Enfin, le sondage se termine par le « sentiment d’information sur les traitements du cancer du sein ». On apprend ainsi à la lecture des tableaux que si le jeune de 18 à 24 ans, le chômeur ou l’homme retraité inclus dans le panel ont le plus faible « sentiment d’information », le dirigeant d’entreprise sympathisant En Marche a le meilleur sentiment d’information .
Les conclusions telles qu’elles sont présentées pour les media : Seul un Français sur deux estime être bien informé sur les traitements du cancer du sein » .
En questionnant un panel représentatif de la populations générale d’hommes et de femmes de 18 ans et plus, ce résultat ne veut tout simplement rien dire et on comprend mal l’intérêt qu’il y a à faire dire à des jeunes gens de 18 -20 ans ou à des hommes de 70 ans qu’ils s’estiment mal informés sur les traitement du cancer du sein.
Que 93% des français soient d’accord avec le fait qu’il faudrait davantage promouvoir la radiothérapie en cas de cancer du sein a là aussi de quoi laisser songeur, et ceci à plus d’un titre. Les médecins – et particulièrement les oncologues – sont les plus à même de juger de la pertinence d’un traitement radiothérapique en fonction de la tumeur, de son stade d’avancement, du risque de récidive, etc. De plus, le traitement par radiothérapie est un acte médical remboursé dont il est interdit de faire la publicité, comme c’est le cas ici de manière indirecte. C’est un curieux renversement de situation que de demander de la radiothérapie à son médecin lorsque l’on a un cancer du sein.
La conclusion de ce sondage est que « Les Français se sont déclarés insuffisamment informés sur le cancer du sein et particulièrement sur les différentes options de traitement », ce qui fait dire au Chef de Groupe de l’IFOP « qu’il est essentiel de fournir ces informations à grande échelle ». ACCURAY s’est donc servi de ce sondage pour promouvoir ses appareils de radiothérapie, vendus aux hôpitaux, en manipulant l’opinion des consommateurs de soins de santé. Si ce procédé de business marketing est déjà éthiquement et légalement douteux, il est, de plus, dangereux.
Les risques liés au radiodiagnostic et à la radiothérapie
Si les appareils de radiothérapie mis sur le marché sont de plus en plus sûrs pour le patients dans leur ensemble (bien qu’il existe très certainement des disparités), force est de constater aussi qu’à ce jour l’hypersensibilité individuelle en radiothérapie est insuffisamment prise en compte car largement sous estimée[5] et cela commence à poser de sérieux problèmes quand on cherche à étendre ce procédé de traitement. En effet certaines populations à risque (25% de la population serait radiosensible) subissent régulièrement des radiodiagnostics et/ou des traitements multiples (enfants malades, personnes présentant des troubles de la réparation de l’ADN, des maladies héréditaires ou des pathologies auto-immunes) sans qu’on se soit préalablement inquiété de leur statut génétique[6] . La radiothérapie est une cause bien connue de cancers secondaires (entre 5 et 12%) ce qui ne doit pas être minimisé. Et cela vient se cumuler avec le risque lié au radiodiagnostic tels que les mammographies répétées sans précaution sur des femmes en bonne santé, jeunes et moins jeunes, porteuses de la mutation génétique les rendant moins aptes à réparer leur ADN irradié.
Sur le site d’ACCURAY (Accuray), on peut écouter le Pr ERIC LARTIGAU évoquer le cancer du sein. Si « sur des maladies prises précocement, le contrôle locorégional est excellent », il reconnait une sous-estimation de la radio-toxicité et évoque une amélioration du niveau de précision du ciblage des tissus lésés, mais ne dit rien sur la susceptibilité individuelle des patientes atteintes de cancer du sein et subissant une radiothérapie après tumorectomie d’un petit cancer, réalisée sur un minimum de 20 à 50 % de patientes surdiagnostiquées. Chez ces patientes on a posé un diagnostic qui a conclu à la présence d’une maladie «histologique» qui n’aurait jamais été perçue au cours de leur vie, et qui n’aurait modifié ni leur qualité de vie ni la durée de leur vie, en d’autres termes, ces femmes auront été diagnostiquées et déclarées cancéreuses et traitées… pour rien.
Dans ces conditions, promouvoir la radiothérapie comme un vulgaire bien de consommation est totalement irresponsable .
A ce propos lire aussi : radiosensibilité
L’enquête IFOP » les Françaises et le dépistage du cancer du sein «
Si le premier sondage est de toute évidence une publicité déguisée pour la radiothérapie de pointe développé par ACCURAY, le second est quant à lui, destiné ouvertement à promouvoir les recommandations militantes de EUROPA DONNA en matière de dépistage du cancer du sein. Si la loi n’interdisait pas de le faire, on aurait sondé des garçons et les filles de 10 ans : les courses d’Octobre rose, inspirées d’EUROPADONNA font déjà courir mères et filles… Donc, ce second sondage, sorti début septembre pour préparer le grand raout populaire d’Octobre Rose cuvée 2017, a porté sur un panel de 1 007 personnes de 18 ans et plus (478 hommes et 529 femmes). Pour ce sondage, par un fait exprès, pas de détail des résultats en ligne. Sans information sur la méthodologie, sans accès aux résultats détaillés, aux tableaux bruts, nous devons nous contenter du Communiqué de presse de Europa Donna. sondage ED
Ce curieux panel mixte sélectionné pour répondre aux attentes des femmes en matière de dépistage de cancer du sein, comptait 47 femmes atteintes d’un cancer du sein et 374 participants ayant eu un parent proche, une amie ou une collègue touché par cette maladie. Quant on sait que la prévalence totale du cancer du sein est de 650 000 cas pour 22,5 M (2.9%) de femmes majeures en France [7], on s’interroge sur le sur-représentation de ces 47 femmes atteintes de cancer du sein sur 529 (9%) et donc sur la fiabilité de ce sondage.
Mais là où EUROPA DONNA montre son vrai visage, c’est quand il nous apprend qu’un tiers des répondants/répondantes de cette enquête pense encore (!) que « le dépistage du cancer est uniquement recommandé pour les femmes de plus de 50 ans ». Pour EUROPADONNA , le fait de penser que le dépistage est recommandé seulement au-delà de 50 ans est présenté comme une « idée fausse » à combattre.
Alors que la HAS ne le recommande QUE à partir de 50 ans : recommandation HAS ; lien HAS : « …il est rappelé qu’il n’y a pas lieu de réaliser une mammographie ou une échographie mammaire de dépistage en dehors de la tranche d’âge de participation au programme national de dépistage organisé, c’est-à-dire entre 50 et 74 ans. »
L’enquête est aussi censée montrer que moins de 60 % des femmes âgées de plus de 18 ans se sont fait dépister. Cela permet, sur la base d’un panel hors sujet, de faire apparaître une moindre participation au dépistage et donc de justifier une communication encore plus agressive pour Octobre.
L’enquête demande enfin aux femmes quels sont les freins au dépistage, dans une liste soigneusement établie bien sûr. Dans cette liste des freins, on cherche vainement « j’ai lu qu’il y avait une controverse sur l’intérêt du dépistage à faire diminuer la mortalité par cancers et la lourdeur des traitements », « j’ai moins de 50 ans, je n’ai pas de risque familial connu, je ne suis pas concernée par le dépistage ».
On apprend par ailleurs que parmi les 42% de femmes ne s’étant pas fait dépister, 35 % pensent avoir peu et pas de risques de développer un cancer du sein, 35 % affirment ne pas avoir reçu de sensibilisation de la part de leur médecin. Si ces chiffres ont été calculés sur les 529 femmes âgées de 18 ans et plus, ils sont tout à fait normaux. La probabilité de développer un cancer du sein à 20 ans est extrêmement faible et ne peut justifier des dépistage forcenés hors recommandations. De plus, les médecins ciblent préférentiellement les femmes de 50 ans et plus – et les femmes à risque éventuellement – et ne proposent pas le dépistage organisé aux femmes de moins de 50 ans. Il n’y a aucune raison de conclure qu’il y a un déficit de sensibilisation.
A moins de chercher à démontrer qu’il faut sensibiliser les jeunes filles pour aller faire des dépistages payants, ce sondage est incompréhensible tant dans sa méthodologie, que dans l’exploitation de ses résultats.
Malgré cette confusion entre femmes de 18 ans et plus interrogées, et femmes de 50 ans et plus concernées par le dépistage organisé, cela n’empêche ni EUROPADONNA de titrer « une pratique insuffisante malgré une perception positive », ni les medias qui ont accepté de relayer cette ‘enquête’ de titrer « les femmes ne font pas confiance au dépistage » [8]
Il y a quelque chose de pourri dans le lobby rose quand, dès septembre et sans attendre octobre :
- EUROPADONNA fait encore croire aux Françaises/Français à une réduction de mortalité de 20 à 30% chez les femmes de plus de 50ans, sans justifier ce chiffre.
- EUROPADONNA tire des conclusions biaisées d’une enquête biaisée
- EUROPADONNA et ACCURAY fait dire aux Françaises/Français qu’il faudrait davantage promouvoir la radiothérapie et qu’il y a des inégalités d’équipements entre les différents centres.
- L’enquête est financée par une entreprise qui vend aux hôpitaux de la radiothérapie anti cancéreuse et doit se remettre de « chiffres noirs » en ayant déjà « réduit une partie de ses effectifs au niveau mondial « pour « pour renouer avec les bénéfices »
- ACCURAY fait la promotion indirecte pour la radiothérapie sans évoquer les risques liés à l’hypersensibilité individuelle en radiothérapie.`
- EUROPADONNA tente par des moyens détournés de recommander l’extension du dépistage aux femmes jeunes et en bonne santé, alors que des mammographies répétées sans précaution sur des femmes jeunes porteuses de la mutation p21 sont dangereuses et de plus inefficaces en l’absence de tout symptôme.
Il y a quelque chose de pourri dans la diffusion de l’information sur le dépistage du cancer du sein en France quand on apprend que :
- 90% des Françaises/Français croient aux vertus du dépistage précoce sur leur chance de guérison, ce qu’aucune étude scientifique ne vient confirmer.
- On attend toujours une vaste étude épidémiologique nationale pour donner aux Françaises/Français les vrais chiffres de réduction de la mortalité/morbidité liés au dépistage organisé et aux surtraitements qui en découlent.
Mais laissons le soin à Natacha Espié de nous dévoiler la prochaine campagne marketing de EUROPADONNA: « nous devons revoir nos axes de communication et d’information de façon à ce que les femmes retrouvent leur capacité de sujet, et à ce qu’elles parviennent à trouver une position et qu’elles ne soient pas otages de leurs peurs ».
Pourtant, la peur du cancer ne représente que 3% des freins, la peur de la douleur 4%, et l’option de ne pas les prendre pour des idiotes (restez ignorantes et confiantes, nous nous occupons de vous), de leur donner une information transparente, honnête et non biaisée n’est de toute évidence pas à l’ordre du jour de cette association militante. Et l’IFOP qui a accompagné ces clients dans leur décision stratégique ne ressort pas grandi de tout cela .
L’association EUROPADONNA, quant à elle, a montré son vrai visage, celui du militantisme idéologique.
Conflits d’intérêts au sein d’Europa Donna
Nous nous intéressons aux liens d’intérêts de la plupart des membres-médecins composant les comités d’administration et scientifique de l’association Europa Donna France, d’après les déclarations publiques d’intérêts, consultables auprès de l’INCa pour certains membres, et sur la base publique base publique :
Mme Natacha Espié, présidente d’Europa Donna France, psychologue psychanalyste ; conventions avec les laboratoires TEVA SANTE (en 2015 pour une prestation de conseil/orateur), ainsi qu’avec Roche.
Dr Marc Espié, oncologue, Hôpital St Louis Paris
Responsable des maladies du sein à l’Hôpital Saint-Louis à Paris, Mr Espié intervient comme leader d’opinion publiquement à plusieurs reprises : Vidal Actualités 2013 Lien Youtube, vidéo Youtube janvier 2015 pour le laboratoire Sanofi lien youtube, et en 2016 pour défendre le dépistage organisé du cancer du sein. lien youtube
Dr Marc Espié, selon sa déclaration publique d’intérêt, fut de 2012 à 2014, plusieurs fois en contrat de conseil/prestations avec les laboratoires GlaxoSmithKline, avec Roche en tant qu’expert et avec Novartis Pharma. En 2016 on retrouve un contrat d’expert scientifique pour MSD France ainsi qu’un contrat de consultant pour 2017 prévu jusqu’en mars 2018, en 2016/2017 un contrat de conseil pour Pfizer, ainsi que des rémunération pour réunions professionnelles, réunions scientifiques et contrats de conseil/prestations avec Novartis, Roche, TEVA Santé, GlaxoSmithKline, et des contrats « d’hospitalité » avec AMGEN, ASTRAZENECA, Pierre Fabre Medicament etc…
Dr Israël Nisand, gynécologue obstétricien, CHRU de Strasbourg, président du CNGF (conseil national des gynécologues et obstétriciens de France) est aussi un leader d’opinion en faveur du dépistage organisé du cancer du sein :
Selon sa déclaration publique d’intérêts Pr Nisand a reçu des avantages de multiples laboratoires pharmaceutiques entre 2013 et 2016 (Ferring, MSD, TEVA Sante, Nordic Pharma, GE Medical System qui produit de l’appareillage d’imagerie médicale, Sanofi, Merks, Bayer Healthcare), et il a aussi réalisé une enquête en 2014 pour ICOMED, (également entreprise de matériel d’imagerie).
Dr Anne Tardivon, radiologue, Institut Curie Paris
Elle fut membre du groupe de liaison pour les dépistages organisés auprès de la DGS (Direction Générale de la Santé)en 2011, et membre du groupe de travail sur le dépistage organisé auprès de l’INCa en 2012. Elle est formatrice à Forcomed (voir formateurs Forcomed), structure délivrant un diplôme permettant au médecin radiologue d’obtenir l’agrément pour être lecteur et/ou relecteur des clichés mammographiques dans le cadre du dépistage organisé. Ex-présidente de la SIFEMen, la Société d’Imagerie de la Femme (ancienne SOFMIS), et actuellement dans son conseil d’administration (Lien Sofmis), Dr Tardivon est aussi responsable « international relationship » de EUSOBI (European Society of Breast Imaging Eusobi), Europa Donna intervenant dans le meeting annuel à Londres d’Eusobi, par exemple, page 4 de : annual report Eusobi
Eusobi délivre un diplôme de qualification pour l’imagerie du sein au niveau européen et cette société est soutenue par les firmes Guerbet (produits injectables d’imagerie médicale), Mammotome et Hologic,( fabricants de matériel radiologique et de biopsie), Siemens Heathineers, mais également par la MSL (mammography saves lives MSL), une communauté américaine de patients approuvée par le ACR (American College of Radiology).
D’après sa déclaration publique d’intérêts, Mme Tardivon est en contrats formation/recherche/divers avec les laboratoires Guerbet, Roche, Bayer, Nodea Medical. Elle a reçu des avantages divers des laboratoires Guerbet, Siemens, Roche, Bayer, Gibaud.
Dr Jean-Yves Seror, radiologue, est également leader d’opinion sur le dépistage : Lien Youtube
D’après sa déclaration publique d’intérêts il est en contrat avec les sociétés BARD (matériel de biopsie), les laboratoires Roche, Pfizer, GlasoSmithKline, et a perçu des avantage de ses entreprises ainsi que de GE Medical System.
Dr Pascale Romestaing, cancérologue radiothérapeute à Lyon, promeut le dépistage Lien Youtube, et est donc une leadeuse d’opinion ; convention congrés/formation/étude de marchés pour les laboratoires Roche, Sanofi, Astrazeneka, A+A (société internationale d’études de marché, spécialisée dans l’industrie pharmaceutique, mais également dans la biotechnologie, les dispositifs médicaux et la santé grand public.), également pour IPSEN Pharma et JANSSEN-CILAG. Des avantages ont été perçus de ICOMED (matériel d’imagerie), NOVEX PHARMA, Novartis, Astrazeneca, Janssen Cilag, Eisai, Sanofi Aventis France, Roche.
Dr Anne De Roquancourt, anatomo-pathologiste, Hôpital St Louis Paris ; conventions avec Roche, Pierre Fabre Medicament, Grünenthal SAS, avantages perçus de Sandoz, Roche, ESAI, GlaxoSmithKline, Novartis.
Dr Patricia De Cremoux, biologiste, Hôpital St Louis à Paris ; conventions avec Roche, Astrazeneca, Amgen, Boehringer Ingelheim et avantages perçus de Amgen, Roche, Astrazeneca, Boehringer Ingleheim, Sandoz.
Dr Sarfati Benjamin, chirurgien, Institut Gustave Roussy ; conventions avec Roche, Perouse Plastie (implants mammaires), Allergan, Integra Lifescience Services, Medtronic, LifeCell Emea ; avantages perçus par GSK, Perouse, Ethicon, Bristol-Myers Squibb, Allergan, Arion.
Dr Pascale Grosclaude, épidémiologiste Oncopôle Toulouse, convention avec Roche et avantages perçus de Celgene, Roche.
Dr Pia De Reilhac, gynécologue, Nantes ; conventions avec Sanofi (réunions d’experts),TEVA Santé (prestation conseil scientifique), Bayer HealthCare (manifestation de promotion), avantages perçus de Sanofi, Hologic, Biocodex, Icomed, Gedeon Richger, GSK, Besins International, Effik, Pierre Fabre.
Dr Mario Campone, oncologue, Institut de Cancérologie de l’Ouest Nantes ; convention savec Pfizer, GSK, Novartis, Roche, MSD France, avantages perçus de Novartis, Roche, Pierre Fabre, Medexact, MSD, Ipsen, Servier, Eisai, Icomed.
Dr Véronique Trillet Lenoir, oncologue Hospices civils de Lyon ; conventions avec MSD, Roche, Becton Dickinson, Roche, Lilly, Pierre Fabre ; avantages perçus de Pfizer, Roche, Pierre Fabre, MSD France, Hospira France, Merck Serono, Becton Dickinson,
Dr Eisinger François, oncogénéticien, Institut paoli Calmette à Marseille ; conventions avec Celgene, Roche, Sanofi, MSD, avantages perçus de Celgene, Roche,MSD.
Dr Serin Daniel, radiothérapeute, Avignon ; avantages perçus de Amtgen.
Des professionnels de santé, dont certains sont des leaders d’opinion apparaissant régulièrement dans les médias, participent donc à la fois à la formation des médecins par des congrès ou des organismes de formation, à divers programme de recherche et de « conseils » auprès de firmes pharmaceutiques, ils peuvent siéger dans des conseils administratifs ou scientifiques d’associations financées par des partenaires commerciaux, et puis dans des conseils scientifiques d’agences sanitaires et consultés comme experts.
Cela pose un évident problème de confusion des intérêts entre les firmes pharmaceutiques et d’équipements médicaux, et des agences sanitaires, par l’intermédiaire de ces spécialistes. Au regard de l’affaire Mediator, cela est fort inquiétant sur le terrain de l’indépendance de ces professionnels.
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[1] Rappel sémantique : on parle en langage courant de soutien institutionnel quand un institut public tel que l’INCa , qui vit de fonds publics, parraine ponctuellement une opération quelconque. EUROPA DONNA n’étant pas une institution publique , elle se définit comme une institution privée et aurait dû ajouter, dans son souci de précision, « soutien institutionnel privé ACCURAY »
[2] EUROPA DONNA ne reçoit aucune subvention régulière de l’Union Européenne mais accepte des versements de fonds de la commission européenne sur la base d’un projet. Ainsi en 2013 Europa Donna, dans son rapport d’activité, remercie l’Union européenne pour sa dotation de 100.000 euros dans le cadre du programme de santé sur le cancer du sein, voir page 11( donations 2013), et pareil en 2014 ( donations 2014 ). L’association bénéficie du soutien institutionnel du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, de la Ligue contre le Cancer et de l’Institut National du CAncer http://www.europadonna.fr/7.aspx?sr=2. L’association Europa Donna bénéficie du soutien de partenaires industriels (partenaires ED ) tels que AMGEN France, EISAI, Lilly , NOVARTIS, PFIZER, ROCHE, SANOFI, laboratoires pharmaceutiques impliqués dans la commercialisation des médicaments et de tests sanguins destinés au traitement, diagnostic ou suivi du cancer , p.ex. http://www.roche.fr/pharma/cancer.html.
[3] C’ est une entreprise californienne côté au NASDAQ, qui a installé son siège en Suisse à Morges. Dans un article du Temps du 10/3/16 (https://www.letemps.ch/economie/2016/03/10/californien-accuray-renforce-presence-morges) nous pouvons lire que l’entreprise pèse actuellement » 3,5 milliards dollars avec une croissance annuelle de 2,5 à 3 et un chiffre d’affaires en progression de 7% à 380 millions de dollars. » Toutefois, « Accuray reste déficitaire et a même accru sa perte nette. Celle-ci est passée de 35 millions de dollars sur l’exercice 2013-2014 à 40,2 millions de dollars en 2014-2015. Pour renouer avec les bénéfices, Accuray a réduit une partie de ses effectifs au niveau mondial. Le groupe atteindra prochainement les chiffres noirs, dès l’exercice 2016-2017. La technologie a mis beaucoup de temps avant d’être acceptée par le milieu médical. Nous sommes désormais plus en phase avec ce que veulent nos clients, à savoir les hôpitaux(…) »
[4] https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-cancer-du-sein-2/
[5] RADIOSENSIBILITE INDIVIDUELLE : UNE NOTION ANCIENNE ET SON AVENIR Conclusions du séminaire du 16 décembre 2013 organisé par l’ASN
[6] Un test utilisant par exemple le gène check point p21 directement impliqué dans la voie ATM permettrait d’identifier le statut d’hypersensibilité individuelle à la radiothérapie.
[7] http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Cancers/Donnees-par-localisation/Cancer-du-sein ),
[8] (https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/22684-Cancer-sein femmes-confiance-depistage).
Dépêche APM News
Grâce à APMNews qui a édité une dépêche suite à cet article le 8 septembre, nous apprenons des liens étroits d’autres membres du conseil d’administration avec l’industrie pharmaceutique, que les journalistes ont constatés de leur côté.
Deux vice-présidentes d’EUROPADONNA :
D’après les renseignements obtenus sur LinkdIn, Mme Dominique Debiais se présente comme consultante pour la société DPDS qui conseille les compagnies de biotechnologies pour l’accès au marché, les affaires publiques et la communication. Elle a dirigé précédemment les affaires règlementaires d’Amgen.
Dr Pascale Romestaing est cancérologue radiothérapeute et présente de nombreux liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique (voir plus haut).
Deux secrétaires générales :
Mme Ghislaine Lasseron, consultante en communication médico-scientifique a été responsable de communication oncologie chez Sanofi-Aventis de 2000 à 2005.
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