Comme tous les ans, le congrès international sur la surmédicalisation a eu lieu, cette fois en présentiel à Calgary, avec la participation de Cancer Rose.
Précédentes participations
Présentations
Abstracts
Posters
On en parle
Photos
Edito BMJ
Précédentes participations
Congrès Preventing Overdiagnosis Sydney 5-7 décembre 2019
Congrès « Preventing Overdiagnosis » Copenhague 2018
Congrès 2022, Calgary
https://www.preventingoverdiagnosis.net/2022/Documents/DraftProgramme_2022.pdf
Présentations
Dr Jean Doubovetzky, rédacteur senior à la revue indépendante Prescrire, et auteur du blog AntiDrKnock a proposé, le 10 juin, une présentation sur les effets néfastes non visibles du dépistage, « Under the radar: unnoticed harms of breast cancer screening« .
Dr C.Bour est intervenue le 11 juin dans le cadre d’un panel discutant des « messages promotionnels par rapport aux messages neutres – impact sur les décisions individuelles de dépistage du cancer du sein lorsque l’information est supprimée« .
Voici la présentation en anglais :
Voici la présentation en français
Elle relate la situation en France, depuis la concertation citoyenne jusqu’à la réponse des autorités sanitaires avec la censure du débat par l’Institut National du Cancer par la publication de sa page « éclairages », rangeant la controverse scientifique sur le dépistage du cancer du sein dans la rubrique des « fake-news ».
Nos abstracts
Tous nos abstracts sont publiés dans le BMJ Evidence Medecine, dans les liens ci-dessous:
Dissemination of shared decision support knowledge…
Call for an international platform….
Posters
Dr Jean Doubovetzky exposera son projet innovant de site d’information collaboratif international d’information des populations sur la surmédicalisation : « Call for an international platform of collaborative websites to fight « the harms of too much medicine ».
La Maison de la Culture et de la Médecine de Nice, en collaboration avec Cancer Rose affichera un poster concernant la diffusion des connaissances médicales pour une médecine plus intégrative avec le patient.
« dissemination of shared decision support knowledge in popular education and medical training regarding cancer screening «
Diffusion des connaissances d’aide à la prise de décision partagée en éducation populaire et en formation médicale autour du dépistage de cancers.
Cécile Bour, Md1, Jean-Michel Benattar, Md 2 3, France Légaré, PhD. 4, David Darmon PhD. 3 5 6, Luigi Flora PhD. 3 6
1 Association citoyenne (ONG) Cancer Rose
2 Association citoyenne (ONG) Maison de la Médecine et de la Culture (MMC)
3 Centre d’Innovation du Partenariat avec les Patients et le Public (CI3P), Université Côte d’azur, France
4 Chaire de recherche sur la décision partagée et l’application des connaissances, Université de Laval, Québec, Canada
5 Département d’Enseignement et de Recherche en Médecine Générale (DERMG), Université Côte d’azur, France
6 Laboratoire de recherche RETInES, Université Côte d’Azur, France
Mots clés : Décision partagée, partenariat patient, dépistage du cancer, information éclairée, éducation populaire, éducation médicale
Deux associations citoyennes, Cancer Rose et la Maison de la Médecine et de la Culture (MMC) se sont emparées, chacune dans le rôle qui est le leur, des attentes de la concertation citoyenne sur le dépistage du cancer du sein en France (2016). C’est à partir des travaux menés par Cancer Rose à travers la publication d’un Outil d’Aide à la Décision (OAD) à partir de données françaises, enrichis d’un petit OAD illustré, qu’il a été décidé de proposer des webinaires mensuels d’éducation médicale, en sciences de la santé tout en étant également ouvert aux citoyens.
Ce type de manifestation est une spécialité de la Maison de la Médecine et de la Culture depuis 2015, une proposition qu’elle mène en partenariat depuis fin 2019 avec le Centre d’Innovation du Partenariat avec les Patients et le Public (CI3P), entité , du département d’enseignement et de recherche de médecine de famille DERMG d’,Université Côte d’Azur. La MMC est une association de citoyens et non d’usagers du système de santé qui propose, à partir d’œuvres artistiques des rencontres-ciné-débats qui questionnent entre citoyens, qu’ils soient proches, patients, décideurs futurs ou professionnels de santé en exercice, des questions de santé qui nous concernent tous. Une activité qui a, dès sa première année, suscité l’intérêt du département de médecine de famille qui permet à la MMC d’attribuer depuis 2015 des heures complémentaires d’enseignement aux internes de médecine de famille comptant dans leur processus de validation de leurs diplômes pour leur participation aux réflexions éthiques sur la santé élaborées au-delà d’un entre-soi, entre médecins.
Parallèlement, la MMC a favorisé l’introduction en France d’une nouvelle approche initiée au Québec avec l’actuel codirecteur patient du CI3P. La MMC a ainsi, en partenariat avec la faculté de médecine et le DERMG, missionnée pour se faire par le doyen de la faculté de médecine, co-conçu une formation: un cursus de diplôme universitaire d’Art du Soin en partenariat avec le patient. Une formation primée comme innovation pédagogique par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche dès sa première année d’exercice en 2018 (Prix Passion Enseignement et Pedagogie dans le Supérieur dans la catégorie « formation tout au long de la vie »).
C’est ce premier partenariat entre citoyens et universitaires qui a permis l’émergence du Centre d’Innovation du Partenariat avec les Patients et le Public (CI3P) au sein même de la faculté de médecine d’Université Côte d’Azur, tels que l’ont annoncé les concepteurs de cette formation lors de la remise de ce prix.
Cancer Rose et la MMC organisent, entre les automnes 2021 et 2022, entre deux campagnes Octobre Rose consacrées à la campagne de dépistage systématique en France, des webinaires mensuels donnant de l’information libre et éclairée susceptible de permettre le développement de l’esprit critique favorisant la décision partagée, tant pour les citoyens, citoyennes et patients, que pour les professionnels de santé et les étudiants en médecine.
Cette série de webinaires est enrichie par la participation d’un partenariat entre le CI3P et la chaire de recherche Canadienne sur la décision partagée et d’application des connaissances. Un partenariat qui renforce en fait des liens d’enseignement et de recherche développés historiquement entre ces universités francophones, canadienne avec l’Université Laval et française avec Université Côte d’Azur.
C’est ainsi que CI3P et la chaire de recherche canadienne de recherche sur la décision partagée et d’application des connaissances contribuent à un partenariat installé de longue date entre ces deux universités, entre la France et le Québec, et donc le Canada.
Ces webinaires mensuels participatifs initialement co-conçus entre les membres des deux associations et des citoyens (composés de patients, étudiants en sciences de la santé et médecins), proposent à chaque séance un échange initié par une œuvre d’art, qui peut être une œuvre ou un extrait de cinéma ou de documentaire, issu d’une œuvre littéraire ou encore de bande dessinée, d’illustrations graphique ou encore d’œuvre théâtrale ou de performance. Des œuvres principalement narratives mais pas uniquement. Cette approche artistique est proposées en introduction de la thématique. Les sujets traités permettent par la suite de développer l’esprit critique des citoyens par le fait même que chacun est mobilisé singulièrement dans sa sensibilité et l’interprétation unique qui en émerge, une approche qui ouvre à l’Art du Soin en partenariat avec le patient qui permet de se donner les moyens d’aboutir à une décision partagée, dans le cadre de la relation médecin-patient, en accord avec les valeurs éthiques d’un exercice médical ajusté aux mutations de la société et des êtres humains qui la compose.
C’est le cycle proposé que représente ce poster.
On en parle :
Annonce dans la revue Prescrire
Photos
Edito dans le BMJ
Une réinitialisation du système pour lutter contre les excès de la médecine
BMJ 2022; 377 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.o1466 (Publié le16 Juin 2022)
Par Kamran Abbasi, editeur en chef
La pression actuelle sur les systèmes de santé est sans aucun doute aggravée par le surdiagnostic et le surtraitement. The BMJ a mis en lumière les dangers de l’excès de la médecine dans un numéro thématique en 2002. S’appuyant sur l’argument d’Ivan Illich (Limits to Medicine, Marion Boyards, 1976) selon lequel » le monde médical est devenu une menace majeure pour la santé « , Ray Moynihan et Richard Smith, dans un éditorial expliquaient » comment les processus normaux de la vie peuvent être médicalisés « .
Il est important de noter que l’excès de médecine était, déjà à l’époque, un sujet qui intéressait nos lecteurs, puisqu’ils ont voté pour que nous réalisions ce numéro thématique. En 2015, un autre éditorial a lancé notre campagne Too Much Medicine et notre rôle dans les conférences Preventing Overdiagnosis.
Les preuves de l’effet néfaste du surdiagnostic et du surtraitement ne cessent de s’accumuler. Elles comprennent le coût pour les services de santé, la pression de la charge de travail sur le personnel et les dommages causés aux patients et à la planète.
Cette semaine, nous soulignons la façon dont la ménopause, un événement naturel modelé par les attitudes culturelles et sociales, est médicalisée.
Bien que les avantages du traitement hormonal substitutif, par exemple, fassent l’objet de nombreuses recherches, le calcul du rapport risque-bénéfice ne plaide pas en faveur du traitement pour de nombreuses femmes.
Le surdiagnostic est officiel ; il est désormais reconnu comme une rubrique médicale (MeSH) par la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis. Pourtant, la marche en avant de la « médecine industrialisée » est implacable. Les raisons en sont complexes, mais l’argent en est le principal moteur. « Vendre la maladie » est un commerce rentable, et le marketing de la maladie exploite les peurs et les émotions des patients. Les politiques joue un rôle, car les nouveaux traitements et les promesses d’interventions de haute technologie sont attrayants pour les électeurs. Les professionnels de santé y sont également entraînés, par leur désir de faire tout ce qui est possible pour le patient qu’ils ont devant eux.
Le tableau est brouillé par le fait que certaines maladies et populations sont sous-diagnostiquées et sous-traitées. Tout ceci est amplifié et compliqué par la pandémie Covid.
Trop de médecine, un concept qui date de plus de 20 ans, peut sembler être un boxeur dans les cordes qui se prépare à recevoir un coup de grâce de la part des industries qui vendent des maladies. Ce coup fatal n’arrivera pas. Il ne produira pas en raison des preuves solides que nous avons déjà des dommages causés par le surdiagnostic et le surtraitement. Il n’arrivera pas parce que la folie de la demande croissante de services de santé, des « soins de santé de faible valeur », doit cesser, parce que les systèmes de santé sont partout au bord de l’effondrement.
Il ne se produira pas parce que les intérêts financiers qui poussent à un excès de médecine seront de plus en plus exposés à mesure que les sociétés continueront à s’ouvrir. Il ne viendra pas parce qu’il y a suffisamment de cliniciens, de décideurs et de patients engagés, armés de preuves et de solutions, pour continuer à se battre, comme j’ai pu le constater lors de la dernière conférence sur la prévention du surdiagnostic Preventing Overdiagnosis Conference à Calgary la semaine dernière.
Mais il faut que certaines choses changent. Shannon Brownlee et Deborah Korenstein ont demandé si nous « cesserions d’utiliser à outrance des soins de santé de faible valeur si nous savions combien de fois ils font du tort aux patients ». Une focalisation sur les préjudices causés aux patients par le surdiagnostic et le surtraitement serait un argument plus puissant qu’une focalisation sur les coûts. Pour cela, il faut que la science portant sur les préjudices soit mieux prise en compte dans la conception des recherches, dans la surveillance des systèmes de santé, dans l’enseignement clinique, dans les systèmes d’aide à la décision et par les médias.
The BMJ pourrait jouer davantage son rôle en introduisant une nouvelle section dans les résumés de recherche qui obligerait les auteurs à expliquer s’ils ont pris en compte les préjudices et ce qu’ils ont trouvé.
Un deuxième domaine de changement consisterait à prendre en compte les preuves issues des données d’observation et du monde réel et à optimiser les données pour mieux informer les cliniciens et les décideurs sur les effets néfastes, sans diluer l’importance et la place centrale des essais contrôlés randomisés correctement élaborés. Mais avant tout, la campagne contre l’excès de médecine nécessite une réinitialisation du système pour passer de la rhétorique et des preuves éparses à des preuves exploitables et à un impact mesurable.
Références citées dans l’édito ici : https://www.bmj.com/content/377/bmj.o1466
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