Nouvelles du front, seconde manche

DEUXIEME MANCHE

A la suite de la parution de ce rapport, l’INCa (Institut National du Cancer) envoie une missive à Madame la Ministre Marisol Touraine, datant du 16 septembre, alors que nous avons eu publiquement connaissance du rapport seulement le 2 octobre.

courrier INCa à la ministre

D’emblée le scénario 1 est qualifié de « cas d’école » par l’Institut et même pas pris en considération, reléguant ainsi la moitié du travail à quantité négligeable.

L’INCa propose une rénovation du programme avec comme objectifs la réduction de la mortalité, de la morbidité, des inégalités sociales de santé, ainsi que de l’amélioration de la qualité de vie.

Nous rappelons quand-même que si la qualité de vie est un objectif louable, la véritable évaluation du programme repose bien sur les études émidémiologiques, que le comité appelle de ses vœux, qui évalueraient la morbi-mortalité. Avant de réduire la morbidité ou la mortalité, il faut les connaître ! Or aucune évaluation en France n’a jamais été entreprise.

Bien évidemment, l’Institut s’empare du scénario numéro 2 ; il s’agit d’assurer sa pérennité, à défaut de proposer une information médicale de qualité sur son site.

Dans la lettre à Madame la Ministre, l’Institut s’arroge le pilotage de la refonte du dépistage, le ré-écrivant à sa façon, et le réduisant à une simple « modernisation » avec des propositions « qui s’inscrivent pleinement dans ….la logique du Plan Cancer 2014-2017 ». « L’Institut National du Cancer pourrait être chargé de conduire la réforme du programme, en lien avec la direction générale de la santé et la caisse nationale d’assurance maladie »

Ben voyons… Il nous semble pourtant qu’il serait logique de dessaisir de toute communication l’INCa et aussi la caisse d’assurance maladie, dont les rôles dans l’information des femmes sont fortement critiqués dans le rapport-même, et que la communication future soit confiée à des structures et personnes indépendantes sans liens d’intérêts avec le dépistage organisé du cancer du sein.

Comme l’écrit très justement Anne Chailleu, présidente du Formindep

(http://www.formindep.org/Depistage-organise-du-cancer-du.html) :

« On n’en retiendra donc que ce qui reste conforme à des orientations arrêtées en 2013. Comme si les avancées scientifiques de ces dernières années et cet exercice exemplaire de démocratie participative en santé n’avaient finalement pas existé.

On ne peut illustrer de façon plus limpide l’éternel conflit d’intérêts qui existe entre l’institution, arc-boutée sur ses habitudes, ses plans quinquennaux et leurs indicateurs, la défense de son image ou de son pouvoir d’une part, et l’intérêt des usagers et patients d’autre part, qui entendent réévaluer en permanence les pratiques à l’aune des avancées de la science et participer à la prise de décision.

Les citoyennes qui se sont exprimées ne doivent pas se laisser voler cet exercice inédit de démocratie participative. Il y a urgence à faire évoluer le dépistage, réellement, conformément à leurs attentes. On ne peut se contenter d’une série d’ajustements cosmétiques qui visent à maintenir le programme de dépistage sur les rails fixés en 2013, dirigé vers des objectifs quinquennaux obsolètes. »

Et c’est bien ce que nous redoutons.

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