Qu’est-ce qu’une radiothérapie ?

Une radiothérapie est l'application de rayonnements destinés à détruire les cellules cancéreuses et les empêchant de se multiplier. Elle doit être le plus ciblée possible afin de ne pas détruire les organes vitaux avoisinants.

La radiothérapie en cas de cancer du sein, qui suit très fréquemment le traitement chirurgical, peut néanmoins provoquer des effets secondaires, dont la révélation peut être tardive. Ces effets peuvent être locaux, affectant directement les organes irradiés, ou généraux, et d'expression variable selon la sensibilité des individus.

-Les effets locaux, plus ou moins tardifs :

  • Effets cutanés, simple rougeur jusqu'à la radiodermite
  • Fibrose pulmonaire faisant perdre son élasticité au tissu pulmonaire
  • Atteinte des coronaires, troubles du rythme cardiaque, roubles cardiaques, insuffisance cardiaque congestive.
  • Cancers secondaires radio-induits, sur l'oesophage, le poumon, la peau, les côtes.

-Les effets généraux :

  • Fatigue
  • Anémie
  • Inappétance
  • Baisse du nombre de cellules sanguines
La radiosensibilité individuelle

Un autre problème insuffisamment abordé de la radiothérapie pour cancer du sein est la radiosensibilité inégale selon les femmes. Les sein est un organe très radio-sensible et les cassures des brins de l'ADN contenu dans les cellules du sein de façon répétée  peuvent entraîner à la longue des mutations et favoriser des cancers secondaires, induits par les traitements. Mais cet effet survient de façon variable selon qu'on est radiorésistant ou radio-sensible modéré ou encore hyper-radiosensible. Or il se trouve que 25% de la population présente cette hypersensibilité aux radiations qui les prédispose, en raison d'un déficit de leurs mécanismes de réparations cellulaires, à des mutations accrues et à de potentiels cancers secondaires radio-induits.

Comme expliqué précédemment, les traitements par radiothérapie pour cancer du sein, qui délivrent par séance des doses répétées plusieurs fois et ce en plusieurs séances, sont bien sûr ciblés au mieux, néanmoins il y a un risque de cancer radio-induit au-delà de la zone ciblée, surtout si l'on fait partie de ces 25% de personnes particulièrement vulnérables aux radiations . Malgré la très grande variabilité individuelle, les thérapeutes continuent à délivrer les mêmes doses pour tous, sans que soient mis en place des tests permettant de prédire la radiosensibilité individuelle des patients. Ces tests existent pourtant, il serait urgent d'informer les patientes sur l'existence de ces tests permettant d'évaluer leur propre radiosensibilité, tous n'étant pas de valeur égale, et de demander le remboursement des tests scientifiquement éprouvés.

La radiothérapie hypo-fractionnée

Vous entendrez parler de cette technique que l'on propose parfois. Quelles sont les indications, quels sont les avantages et les risques ?

Cette technique consiste en l'administration de doses plus élevées de radiations par séance pendant deux fois moins longtemps. Cette approche est ainsi plus pratique, moins coûteuse et plus courte en durée totale de prise en charge pour les femmes.

Cette notion recouvre deux techniques particulières :

-          la radiothérapie hypofractionnée, qui comme son nom l’indique, comporte moins de fractions (de 5 à 15 séances) qu’une radiothérapie « classique »
(de 18 à 36 séances).

-          la radiothérapie focalisée, qui ne concerne que le site post-opératoire de la tumeur. De une à cinq séances.

La radiothérapie hypofractionnée a été validée depuis une dizaine d’années, recul donc assez court pour juger de l’effet à long terme.
Donner des doses importantes par fraction expose au risque de douleurs et de sclérose iatrogènes (= effet induit par des manoeuvres médicales), d’autant plus que le volume irradié est important et que l’irradiation est réalisé sur un temps court. Il est surtout proposé aux :
* Femmes pour lesquelles il n’y a pas d’indication à une irradiation ganglionnaire.
* Et pour les femmes dont le sein n’est pas trop volumineux car tout le sein doit être irradié.

Son avantage peut être de protéger les organes profonds (coeur/poumons) en cas d'une localisation de la tumeur dans le sein gauche ; le physicien calcule l’intensité et la position des faisceaux de la machine de radiothérapie pour délivrer la dose souhaitée sur le sein à traiter et protéger les organes à risque en arrière. L'irradiation est effectuée en inspiration bloquée, de façon à bien éloigner les seins du cœur et des poumons que l'on veut protéger.

En ce qui concerne la radiothérapie focalisée il est recommandé de ne l’utiliser que dans des cas bien précis :
* Petite tumeur,
* Tumeur peu agressive,
* Peu de risque de tumeur plurifocale,
* Situation post-opératoire (après chirurgie d’exérèse complète).

L’idée est de focaliser l’irradiation au niveau du site du foyer tumoral uniquement. Donc, qui dit petit volume, dit possibilité de délivrer des doses élevées par fractions (sans risque de douleurs post-radiques, de nécrose ou de séquelle esthétique à long terme), et donc en moins de fractions.
Mais, qui dit petit volume, dit aussi nécessité de précision (être sûr de mettre les rayons" là où il faut").
Grâce à des clips mis en place par les chirurgiens en post-opératoire, cette radiothérapie peut être orientée.
Mais il y a des écueils : les clips peuvent migrer ; de plus actuellement, la chirurgie mammaire est souvent associée à une "oncoplastie", (un modelage per-pératoire du sein, rotation de lambeaux de tissus, etc … ) et de ce fait la localisation des rayons devient plus difficile à déterminer.… ; les « cicatrices» internes deviennent alors beaucoup plus importantes en volume que la tumeur diagnostiquée.  Le « complément » d’irradiation cicatriciel systématique est bien difficile à définir anatomiquement dans un sein opéré, à partir de la mammographie de diagnostic, et même en faisant un scanner en position de traitement avant l’intervention et juste avant la
radiothérapie.
Alors, dans le doute, en irradiant tout le sein, on est au moins sûr de cibler aussi la « cicatrice ».

Il faut donc bien discuter de ces différentes options avec votre radio-thérapeute.

Pour approfondir le sujet, lire :

Test prédictif des réactions à la radiothérapie : des femmes en grand danger

et aussi : https://cancer-rose.fr/2016/11/05/mammographies-et-radiosensiblite/

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