Les informations indépendantes en santé taxées de fake-news par l’INCa-Cancer Rose monte au créneau

Communiqué de presse

Communiqué de Presse à télécharger

Présentation de Calgary en VF de la page Infox de l'INCa, détaillant les éléments trompeurs de la communication.

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Retours presse

Actualisation juillet 2022

          Communiqué de presse de Cancer Rose

L'Institut National du Cancer censure comme" fake news" des informations en santé qui ne vont pas dans le sens   officiel.

Au mois de mai 2020, une trentaine de sociétés de rédacteurs dénonçaient "avec la plus grande fermeté" la rubrique intitulée "Désinfox Coronavirus" lancée par le gouvernement.[1]

Les journalistes arguaient que "L'Etat n'est pas l'arbitre de l'information".
Ce site a été supprimé, quelques jours plus tard.
La leçon n’a, visiblement, pas été retenue.

Ainsi, aujourd’hui dans une même logique l'Institut National du Cancer [2] a décidé d'étudier la création d' un "CSA de la santé", pour "instaurer des règles en matière d’information en santé.
Ce dispositif CSA Santé ne sera pas limité au champ du cancer, et concernera donc tous les blogs santé, tous les médecins blogueurs sur les réseaux sociaux (sites web,  twitter, facebook), et tous les articles santé dans les média (presse en ligne).
Cette décision est prévue dans un accord-cadre avec les hébergeurs de contenus (médias, réseaux sociaux) pour qu’ils fassent un "travail d’élimination des fake-news identifiées par un collège d’experts."

Encadré ci-dessous, actualisation 2022 :

Le projet CSA de la santé est entériné dans le rapport "stratégie décennale de lutte contre les cancers" page 43

Institut National du Cancer. Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030  Boulogne-Billancourt. 2021. https://www.e-cancer.fr/content/download/317173/4544094/file/Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 V2.pdf

Cliquez sur image pour agrandir

Le dispositif de lutte contre les "fake news" est déjà en place, il fait partie des actions démarrées en 2021.
L'INCa est pilote de cette action comme indiqué dans la feuille de route dans la stratégie décennale Plan Cancer 2021-2030.
( Fiche action I.2., action I.2.3, page 10, "Mettre en place un dispositif de lutte contre les fake news" (action I.2.3)).[3]

Ainsi, afin de mettre en pratique immédiatement cette action, l'Institut National du Cancer français qualifie d'emblée "d'Infox" la controverse internationale qui existe sur la balance bénéfices-risques du dépistage du cancer du sein.

C’est ce que l’on retrouve sur le site de l’INCa sous l’onglet : "éclairages, l'info derrière l'intox" qui présente par ailleurs la signalétique de la République Française [4].
Article consacré au dépistage de la page web Infox

L'Institut National du Cancer a depuis toujours, diffusé une information partisane et promotionnelle du dépistage du cancer du sein[5], faisant la part belle à l'efficacité du dépistage en minimisant le surdiagnostic et ses graves conséquences (surtraitements).

En décrétant que "le débat scientifique peut avoir une répercussion négative sur les femmes...", l'INCa suit la même logique que l'Etat dans l'affaire du site "Désinfox Coronavirus" : s'arroger un rôle de censeur dans la production médiatique, et accorder une conformité aux seuls médias qui délivreront l’information sélectionnée par les « experts » de l’Institut.

En qualifiant d'infox toute contradiction scientifique, en désignant comme" fake news" des informations qui ne vont pas dans le sens officiel, en faisant faire par des "experts" "un travail d'élimination" de tout ce qu'il estimera contraire à sa propre communication, L'INCa exercera tout simplement de la censure, dans un pays où la liberté d'expression et la liberté de la presse sont des libertés fondamentales.


[1]https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/05/05/le-gouvernement-supprime-sa-page-controversee-desinfox-coronavirus_6038753_3236.html

[2]https://consultation-cancer.fr/consultations/axe-1-ameliorer-la-prevention/consultation/consultation/opinions/2-prendre-ensemble-le-virage-preventif/mesures-proposees/mettre-en-place-un-dispositif-de-lutte-contre-les-fake-news

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[3] https://www.e-cancer.fr/Institut-national-du-cancer/Strategie-de-lutte-contre-les-cancers-en-France/La-strategie-decennale-de-lutte-contre-les-cancers-2021-2030/Le-lancement-de-la-strategie
Voir ici page 20, dernier item : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/feuille_de_route_-_strategie_decennale_de_lutte_contre_les_cancers.pdf

[4] https://leseclairages.e-cancer.fr/

[5] https://pratiques.fr/Aveugles-et-Sourds

Communiqué de presse à télécharger

Présentation de Calgary en VF de la page Infox de l'INCa

Cancer Rose a été invité pour présenter à la Conférence Preventing Overdiagnosis Calgary du 9 au 12 juin 2024. Nous y détaillons les éléments de communication trompeurs dans les différents paragraphes de l'article de l'INCa.

Voici la présentation traduite en version française :

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Lire :

Quatre billets de Dr V.Robert

https://mypebs-en-question.fr/actus/infox.php

https://mypebs-en-question.fr/actus/infox_fond.php

http://mypebs-en-question.fr/actus/censure.php

https://mypebs-en-question.fr/actus/inca_conflit_interet.php

Billet de Dr M.Gourmelon

Retours Presse

Le club des médecins blogueurs

https://www.clubdesmedecinsblogueurs.com/category/cancer-du-sein/

Article HUMANITE dimanche du 8 au 21 juillet 2021

Tribune JIM du 17 juillet 2021

https://www.jim.fr/medecin/jimplus/tribune/e-docs/de_la_cancer_culture_a_la_cancel_culture._chronique_dune_derive__188484/document_edito.phtml

Dépêche APM News

Accessible ici : https://cancer-rose.fr/2021/07/13/linca-relegue-le-debat-sur-le-depistage-du-cancer-du-sein-a-la-rubrique-infox/

Alternative Santé https://www.alternativesante.fr/sante/inca-futur-csa-sante-risques-censure

Actualisation juillet 2022

Quelques changements ont été opérés sur la page Infox sur la controverse du dépistage du cancer du sein. Notamment des liens ont été rajoutés dans les références.
(Nous avions reproché à l'INCa, dans nos différents articles et lors de notre présentation à Calgary sur cette page traitant la controverse de fake-news, que la grande majorité des références renvoyaient... à l'institut lui-même et que cela manquait cruellement de neutralité).
A présent la moitié des références renvoient toujours à l'INCa lui-même, mais tout récemment un autre institut du cancer est cité pour faire montre de diversité des sources.... Ainsi le National Cancer Institute étatsunien est mentionné en référence 5 mais de façon sélective, ce que nous analysons ci-dessous.

Sur le fond rien n'a été modifié, et les phrases outrancières et péremptoires affirmant que le bénéfice du dépistage est "indéniable" pour les femmes et que le "dépistage des cancers du sein apporte aux femmes un bénéfice bien plus important que ses risques" sont toujours en place. Ce que nous continuerons à dénoncer.

Concernant les surdiagnostics

L'article qualifiant d'infox le dépistage du cancer du sein indique : "Dans 10 % à 20 % des cas, certaines tumeurs n’évolueront pas ou peu mais aujourd’hui, il n’est pas possible de les différencier de celles qui vont s’aggraver. Elles peuvent donc faire l’objet de ce que l’on appelle un « surdiagnostic » et d’un traitement dont elles pourraient se passer. Mais il s’agit bien de vrais cancers."
Cette phrase est tout simplement trompeuse car par définition, même si ces cancers sont de vrais cancers, ils ne menacent pas la vie de la femme, ni sa santé.

Concernant leur taux :
L'INCa mentionne le site du National Cancer Institute américain (NIH en référence 5) pour confirmer le taux de survie de 90% qu'il met en avant, mais sans dire qu'il s'agit d'un mauvais indicateur (voir point suivant), et surtout l'article se garde bien de citer ce que le NIH dit sur le taux des surdiagnostics justement, ce qu'on retrouve ici : https://www.cancer.gov/types/breast/hp/breast-screening-pdq#_13_toc ,

Sur le site du NIH mis à jour en le 10 février 2022, le surdiagnostic est compris entre 20 et 50%, loin des 10% avancés par l'INCa.
« Entre 20 et 50 % des cancers détectés par dépistage représentent un surdiagnostic en fonction de l'âge des patientes, de leur espérance de vie et du type de tumeur (carcinome canalaire in situ et/ou invasif) [11,12]. Ces estimations reposent sur deux méthodes d'analyse imparfaites : [11,13] Le suivi à long terme des ECR de dépistage.Le calcul de l'incidence excédentaire dans les grands programmes de dépistage [11,12]. »

Concernant la survie, mise en avant par l'INCa dans son article web :


"Cinq ans après le diagnostic, 99 femmes sur 100 sont toujours en vie lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce ; elles ne sont que 26 sur 100 lorsque qu’il est détecté à un stade avancé."

La référence 5 renvoyant vers le NIH pour confirmer cette assertion est sélective de la part de l'INCa, car le NIH dit aussi d'autres choses.
En effet il y est clairement indiqué que la survie à 5 ans n’est pas un bon indicateur du dépistage à cause des biais (temps d’avance au diagnostic, biais de lenteur d’évolution et biais de surdiagnostic).
Voir ici : https://www.cancer.gov/about-cancer/screening/research/what-screening-statistics-mean

« Une grande partie de la confusion entourant les avantages du dépistage provient de l'interprétation des statistiques qui sont souvent utilisées pour décrire les résultats des études de dépistage. Une amélioration de la survie - c'est-à-dire de la durée de vie d'une personne après un diagnostic de cancer - chez les personnes qui ont subi un test de dépistage du cancer est souvent interprétée comme signifiant que le dépistage sauve des vies. Mais la survie ne peut être utilisée avec précision à cette fin en raison de plusieurs sources de biais. »

« Biais lié au temps d'avance dans le dépistage du cancer-
On parle de biais de temps d'avance lorsque le dépistage permet de trouver un cancer plus tôt que celui qui aurait été diagnostiqué en raison des symptômes, mais que ce diagnostic précoce ne change rien à l'évolution de la maladie.

Biais de lenteur d’évolution et surdiagnostic dans le dépistage du cancer-
Un autre phénomène déroutant dans les études de dépistage est l'échantillonnage biaisé par la longueur (ou "biais de lenteur d’évolution"). Le biais de lenteur d’évolution fait référence au fait que le dépistage est plus susceptible de détecter des cancers à évolution lente et moins agressifs, qui peuvent exister dans l'organisme plus longtemps que les cancers à évolution rapide avant l'apparition de symptômes.
 »

L'INCa opère bien quelques mini-modifications sur cette page soi-disant d'information, mais sélectionne et arrange à sa guise. Il y a bien une controverse sur l'efficacité du dépistage du cancer du sein que l'INCa dissimule aux femmes et traite d'infox, et le site officiel américain cité par l'INCa en garantie concède lui-même un surdiagnostic pouvant largement dépasser les 20% avancés par l'INCa.

Même à travers ces ajustements cosmétiques dans ses références pour donner du crédit à son propos, l'INCa parvient encore à tordre l'information sur la réalité du dépistage.

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