Protégé : Poster Don Benjamin

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Dépistage du cancer du sein après 75 ans inutile en présence de maladies chroniques

6 septembre 2019

https://academic.oup.com/jnci/advance-article-abstract/doi/10.1093/jnci/djz172/5556084?redirectedFrom=fulltext

Les auteurs publient dans le JNCI (Journal de l'Institut national du cancer)  les résultats d'une étude réalisée avec le soutien du NHI (National Institutes of Health : institutions gouvernementales étatsuniennes pour la recherche médicale et biomédicale). Il s'agit d'un suivi sur 10 ans chez 222 088 femmes ayant eu une ou plusieurs mammographies entre 66 à 94 ans. (Données du Breast Cancer Surveillance Consortium lié à Medicare).

Résultat :

  • L'incidence cumulée à 10 ans de décès d' autres causes augmente à la fois avec l'âge et avec les co-morbidités associées.
  • A l'inverse l'incidence cumulée sur 10 ans des cancers du sein invasifs ne change pas avec l'augmentation de l'indice de co-morbidité et baisse légèrement avec l'âge.
  • L'incidence cumulée sur 10 ans des décès par cancer du sein s'avère faible sans varier avec l'âge.

Conclusion

Les bénéfices de la mammographie de dépistage chez les femmes de 75 ans et plus restent incertains.

L’incidence cumulative des décès d’autres causes pour ces patientes était de plusieurs fois plus élevée que l’incidence du cancer du sein et que la mortalité par cancer du sein, selon la comorbidité associée et selon l’âge.

Par conséquent, les femmes âgées présentant une comorbidité accrue peuvent voir le bénéfice d'un dépistage continu amoindri. Les auteurs concluent sur la nécessité d'individualiser la décision chez la femme âgée.

Commentaires :

Les facteurs de co-morbidité augmentent avec l'âge et sont parfois multiples dans cette tranche d'âge.

La campagne du CNGOF poussant à un dépistage individuel chez la femme âgée paraît d'autant moins pertinente et même dangereuse, et ne répond pas aux recommandations françaises.

Prudence sur un risque réel de faire plus de mal que de bien en poursuivant un dépistage répété, sans bénéfice sur l'incidence des cancers invasifs, ni sur la mortalité par cancer du sein.

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Le dépistage mammographique : un enjeu majeur en médecine 

Auteurs : Philippe Autier, Matthieu Boniol *

Résumé, C.Bour

3 janvier 2018

*Institut universitaire de Strathclyde de la Santé publique mondiale à l’IPRI, Institut européen de recherche Prévention, Espace Européen, Bâtiment G, Allée Claude Debussy, 69130 Lyon Ecully, France

*Institut international de recherche en prévention (iPRI), 95 Cours Lafayette, 69006 Lyon, France

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0959804917313850

Dans cette publication à paraître dans le European Journal of Cancer de février, les auteurs dressent un bilan complet du dépistage mammographique sous plusieurs aspects : efficacité, critères d’évaluation de son efficacité, aspect économique, surdiagnostic, surtraitement, critique de la méthodologie des études qui ont fondé les premières campagnes, histoire naturelle de la maladie, dépistage, femmes à haut risque etc… et ils effectuent une comparaison avec les dépistages qui, selon eux, sont efficaces en terme de réduction de mortalité, à savoir le cancer du col de l’utérus et celui du colon, afin d’analyser pourquoi en matière de cancer du sein le dépistage s’est soldé par l’échec que nous connaissons aujourd’hui.

Une comparaison est présentée également avec le cas du dépistage du neuroblastome, qui s’est achevé dans une impasse analogue à celle du dépistage du cancer du sein, en raison de similitudes des caractéristiques épidémiologiques du dépistage de ce cancer.

Les points forts

  • Après 20 à 30 ans de dépistage par mammographie, les taux d’incidence du cancer du sein avancé et métastatique sont demeurés stables.
  • Les taux de mortalité par cancer du sein n’ont pas diminué plus rapidement dans les régions où la mammographie de dépistage est en place, depuis la fin des années 1980.
  • Un tiers à la moitié des cancers du sein détectés par mammographie n’auraient pas été symptomatiques durant la vie (surdiagnostic).
  • Les essais randomisés de dépistage du cancer du sein ont adopté des méthodes distinctives qui ont conduit à exagérer l’efficacité du dépistage.
  • L’influence du dépistage par mammographie sur la mortalité diminue avec l’efficacité croissante des thérapies contre le cancer.

Deux indicateurs d’efficacité d’un dépistage

Les méthodes d’évaluation de l’efficacité du dépistage du cancer reposent sur :

  • la surveillance des taux d’incidence ajustés selon l’âge des cancers avancés qui devraient diminuer après l’introduction du dépistage.
  • les taux de mortalité spécifiques au cancer devraient diminuer plus rapidement dans les zones où le dépistage est effectué que dans les zones où les niveaux de dépistage sont inférieurs, mais où la prise en charge des patients est similaire.

Or l’accumulation des données épidémiologiques montre que dans les populations où le dépistage par mammographie est largement répandu depuis longtemps, l’incidence des cancers avancés n’a connu que peu ou pas de diminution, et que les réductions de la mortalité par cancer du sein sont similaires dans les régions à introduction précoce et forte pénétration du dépistage comme dans les zones présentant une introduction tardive et une faible pénétration du dépistage. Les réductions des taux de mortalité par cancer sur les différents essais randomisés devaient être proportionnelles aux réductions des taux des cancer avancés, ce qui n’a pas été le cas, de plus nous sommes devant un problème inattendu de surdiagnostic important avec comme corollaire un surtraitement, comme le prouve l’augmentation du taux des mastectomies radicales constaté dans de nombreux pays. (voir 12 études sur la non-diminution des cancers avancés [1].

Parallélisme avec l’histoire du neuroblastome :

Le dépistage du neuroblastome chez les enfants a été abandonnée au début des années 2000 parce que ces deux critères d’efficacité n’étaient pas remplis. En outre, le surdiagnostic – c’est-à-dire la détection de neuroblastomes occultes non évolutifs qui n’auraient pas mis en danger le sujet au cours de sa vie – est une conséquence indésirable majeure du dépistage.

l’image épidémiologique du dépistage mammographique ressemble étroitement à celle du dépistage du neuroblastome.

Bilan des premiers essais, les études

Les défenseurs du dépistage du cancer du sein ont favorisé les études qui donnaient des résultats compatibles avec les résultats des premiers essais (essai de New York [2]et des deux comtés suédois [3]), tout en minimisant le surdiagnostic. Ces essais n’avaient jamais été contestés, mais une ré-évaluation effectuée par les auteurs de cette publication montre des problèmes majeurs (4 essentiellement) de méthodologie, qui permettait aux défenseurs du dépistage une surestimation notable du bénéfice en terme de réduction de mortalité et une minimisation du surdiagnostic.

Des études dites IBM [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] (basées sur l’incidence de la mortalité par cancer du sein) comparaient la mortalité par cancer du sein dans les populations dépistées et non dépistées sur une période donnée. Ces études basées sur l’incidence de la mortalité par cancer du sein et sur les études cas-témoins ont été ensuite utilisées pour évaluer l’efficacité du dépistage. Mais elles sont entachées de contradictions.

Elles comportaient un fort biais « écologique » et ne correspondaient pas aux critères méthodologiques définis par le Manuel du CIRC publié en 2002 [12]. Des ajustements sont nécessaires dans ces études (sur le lead time et sur l’augmentation de l’incidence du cancer du sein), de plus deux études IBM norvégiennes qui étaient les plus conformes réf 4,8 aux critères du CIRC n’ont trouvé aucune influence significative de la mammographie de dépistage sur le risque de décès par cancer du sein.

Deux contradictions se font jour : comment le dépistage peut-il être efficace lorsque, dans les populations où la plupart des femmes ont participé à la mammographie de dépistage pendant des décennies, les taux d’incidence des cancers du sein avancés n’ont pas du tout ou modérément diminué ? Les promoteurs de dépistage ont néanmoins tenté de montrer que de telles baisses des taux de cancer avancés sont effectivement observées, mais les méthodologies ne sont pas appropriées. Une autre contradiction est l’impossibilité de concilier les étonnantes réductions de mortalité mises en avant, de 25 à 31% de la mortalité par cancer du sein, avec l’absence de réduction réelle observée de la mortalité par cancer du sein dans les pays qui ont rapidement adopté le dépistage de masse.

Un autre problème non élucidé est l’histoire naturelle du cancer. Chaque petit cancer du sein asymptomatique détecté lors du dépistage ne devient pas automatiquement un cancer du sein avancé symptomatique. Et un cancer grave de haut grade n’est pas issu d’un petit dont l’anticipation eut évité sa gravité. Malheureusement, les données actuelles indiquent que la capacité de la mammographie de dépistage est limitée pour détecter ces cancers du sein de stades plus avancés. Nous ignorons les schémas de croissance du cancer du sein et des mécanismes impliqués dans la propagation métastatique, contrairement à un principe fondamental avant toute mise en place d’un dépistage, à savoir que l’histoire naturelle de la maladiey compris le développement de la maladie latente à la maladie déclaréedoit être bien connue».

Résumons :

Les premiers essais suédois ont surestimé les réductions de la mortalité par cancer du sein associées au dépistage, en partie à cause de biais dans les analyses statistiques, certains sciemment comme la sous-déclaration du cancer du sein dans les groupes sélectionnés. D’autre part de nombreux modèles supposaient que si le dépistage n’avait pas lieu, la majorité des cancers asymptomatiques détectés par dépistage auraient évolué vers des cancers avancés symptomatiques. L’accumulation de données démographiques dans des populations bien sélectionnées infirme la pertinence de ces modèles initialement admis, basés sur une évolution linéaire de la maladie. Les promoteurs du dépistage ont volontairement répudié des études qui ne montraient pas de déclin de la mortalité à l’instar du Groupe Euroscreen convoqué par le CIRC pour une évaluation du dispositif en 2015 [13].

Mais depuis, bien des études majeures, indépendantes et de grande ampleur (de Harding aux USA 2015 [14] [15] ou d’impact de Bleyer et Miller[16] [17] ) ont rajouté d’autres preuves d’une efficacité du dépistage par mammographie contestable, mineure, en tous les cas ne correspondant pas à ce qui était escompté.

L’exemple des Pays Bas 

étude Autier, Pays Bas

analyse étude Pays Bas

Aux Pays-Bas, à partir de 1988, le programme national de dépistage du cancer du sein a invité les femmes de 50 à 75 ans à subir un dépistage mammographique bisannuel avec une participation des femmes toujours importante, aux environ de 80%. Malgré une participation élevée au dépistage pendant 23 ans, l’incidence des cancers du sein de stade II-IV n’a pas changé au fil du temps chez les femmes de 50 ans et plus, allant de 168 pour 100 000 en 1989 à 166 pour 100 000 en 2012.

Le programme de dépistage mammographique hollandais n’aura eu qu’un effet marginal sur la mortalité par cancer du sein.

On retrouve des résultats analogues dans d’autres études (Europe, USA, Australie) ; de plus aucune association n’a été trouvée entre l’ampleur des tendances à la baisse de la mortalité par cancer du sein et le moment de la mise en œuvre du dépistage par mammographie dans les différents États des États-Unis comme l’atteste l’étude d’impact de Bleyer et Miller réf 16 17.

Selon les auteurs, les études de population utilisant divers modèles fourniraient des preuves convaincantes que ce sont plutôt les progrès thérapeutiques qui ont une influence favorable sur la mortalité par cancer du sein.

Particularité des cancers détectés lors du dépistage mammographique, des cancers moins agressifs et de meilleur pronostic sont sélectionnés.

La mammographie présente une sensibilité élevée pour les cancers canalaires in situ par exemple et une sensibilité relativement faible pour certains cancers agressifs comme le cancer du sein ‘triple négatif ‘ [18] [19]. La mammographie ne détecte pratiquement pas  les carcinomes lobulaires in situ ou invasifs qui représentent 8-14% de tous les cancers du sein [20] . Les carcinomes lobulaires s’infiltrent dans les tissus sans former de masses, ce qui rend difficile leur détection par mammographie.

Comparativement aux cancers d’intervalle, c.à d. ceux qui progressent vite entre deux mammographies et qui présentent des caractéristiques agressives, les cancers invasifs détectés par mammographie présentent, eux, les caractéristiques cliniques et anatomo-pathologiques de tumeurs moins agressives. De plus, après examen des caractéristiques de ces tumeurs et de l’extension de la maladie au moment du diagnostic, le risque de mourir d’un cancer du sein dépisté est inférieur au risque de décéder d’un cancer d’intervalle. [21] [22] [23].

Ainsi, le fait qu’un cancer du sein ait été détecté par mammographie est en soi un bon facteur pronostique. Par conséquent, la méthode de détection doit être considérée pour estimer le pronostic d’un patient [24].

Les lésions « précurseurs »

Le modèle chronologique d’étapes successives décrit assez bien la progression du tissu normal vers la lésion bénigne puis vers la tumeur maligne qu’on observe dans la majorité des cancers colorectaux et cervicaux. On pensait que le modèle s’appliquerait également à d’autres cancers, y compris au cancer du sein.

Cependant, les observations épidémiologiques et cliniques, telles que l’incidence stable du cancer du sein métastatique (c.-à-d. stade IV) dans des populations bien dépistées, remettent en question la validité de ce modèle pour décrire l’évolution naturelle de nombreux cancers du sein. Ces observations concordent plutôt avec l’hypothèse d’une « palette de cancers » selon laquelle les cancers du sein consisteraient en un ensemble de lésions malignes très hétérogènes dans leur capacité à envahir les tissus environnants et à métastaser vers les ganglions lymphatiques ou vers les organes distants.[25]

La plupart de ces lésions constitueraient un réservoir de tumeurs asymptomatiques qui resteraient indolentes ou se développeraient lentement, avec une progression peu fréquente vers une maladie symptomatique. En raison de leur longue période infra-clinique détectable (c’est-à-dire le temps de séjour sans signe clinique dans le sein), ces lésions seraient les principales découvertes par la mammographie de dépistage et d’autres techniques d’imagerie du sein [26].

À l’autre extrémité de la palette, les tumeurs à fort potentiel métastatique se développeraient rapidement et des métastases seraient déjà présentes dans les ganglions lymphatiques et les organes distants lorsque la tumeur est dépistée.[27]

En raison de leur courte durée de séjour du cancer d’évolution rapide et agressif, la fenêtre d’opportunité pour sa détection avant sa propagation métastatique serait très étroite.

Le grade, la taille et le stade pourraient refléter le potentiel malin intrinsèque d’un cancer. Puisque les cancers de haut grade se développent et métastasent rapidement, leur taille au diagnostic est généralement plus grande que celle des cancers de bas grade qui se développent lentement et ne sont pas destinés à métastaser.

Surdiagnostic

Le surdiagnostic du cancer correspond à l’excès de cancers chez les femmes invitées au dépistage divisé par le nombre total de cancers qui auraient été diagnostiqués en l’absence de dépistage (sur une population de même profil, de même tranche d’âge, sans dépistage).

Un surdiagnostic survient chez les femmes participant au dépistage.

Si on calcule le surdiagnostic en utilisant le nombre de cancers détectés au dépistage comme dénominateur, alors pour 100 cancers du sein dépistés par dépistage, 30 à 50 seraient surdiagnostiqués.[28] [29]

Une observation intéressante est que les cancers d’intervalle ne sont pas plus mortels comparativement aux cancers du sein diagnostiqués en l’absence du dépistage, et ils n’ont pas non plus de caractéristiques cliniques et anatomo-pathologiques plus agressives. [30] [31] 

Si les cancers d’intervalle sont similaires aux cancers diagnostiqués en l’absence de tout dépistage, et si les cancers dépistés ont en moyenne un meilleur pronostic que les cancers d’intervalle, il s’ensuit logiquement qu’une proportion de cancers dépistés sont des cancers non mortels qui n’auraient jamais été symptomatiques durant la vie de la femme. Ces lésions ont les caractéristiques morphologiques de cancer au microscope, mais seraient restées asymptomatiques au cours de la vie de la femme si le dépistage n’avait pas eu lieu. Ce phénomène est appelé «surdiagnostic», est mis en évidence en premier lieu par l’expérience d’Oslo en comparant un groupe de femmes non dépistées à un groupe de femmes dépistées, dans lequel on a recueilli 22% de cancers en excès (NDLR, Zahl P-H, Gøtzsche PC, mæhlen J. Natural history of breast cancers detected in the Swedish mammography screening programme: a cohort study. The Lancet Oncology. 2011 Nov;12(12):1118–24.).

Les premières évaluations, celle canadienne de Miller [32] et celle d’Oslo [33] ne tenaient compte uniquement que des cancers invasifs seuls, sans chiffrage des cancers in situ. Or cette catégorie est également très pourvoyeuse de surdiagnostic, d’autant qu’on sait que leur traitement n’empêche ni la survenue de cancers invasifs, ni ne réduit leur récidive (voir chapitre suivant sur les CIS).

La baisse soudaine de l’incidence en 2002 a coïncidé avec l’abandon massif du traitement hormonal substitutif après la publication de l’essai Women’s Health Initiative [34]. L’incidence du CCIS chez les femmes âgées de 50 ans et plus est passée de 10 pour 100 000 dans les années 1980 à environ 90 pour 100 000 dans les années 2000. L’incidence excédentaire en 2008 aux États-Unis a été estimée à 31% de tous les cancers du sein diagnostiqués, constitués principalement de CCIS et de cancers de stade I. [35]

Si une grande proportion des cancers du sein excédentaires diagnostiqués après 1986 était due à des progrès dans le diagnostic, on aurait dû alors observer des baisses proportionnelles des taux d’incidence chez les femmes plus âgées.

Le dépistage par mammographie ou par d’autres modalités d’imagerie détecte préférentiellement ces lésions non ou peu agressives. C’est par exemple le cas de la plupart des CCIS de bas grade, mais aussi des lésions épithéliales atypiques. L’évolution naturelle de ces lésions est mal connue. Mais, dans l’hypothèse qu’un cancer se développe plus tard, les médecins sont enclins à traiter la plupart de ces anomalies.

Les CIS (carcinomes in situ)

Ils représentent un surdiagnostic parce que ces lésions sont traitées malgré la mauvaise connaissance que nous avons de leur évolution à long terme. Les essais et études montrent que la plus grande détection de CIS n’a pas contribué à la réduction de la mortalité par cancer du sein. Avant l’ère du dépistage, le CIS représentait moins de 5% de tous les cancers du sein. Dans les régions où la mammographie de dépistage est répandue, 15 à 20% des cancers du sein sont des CIS.[36]

De plus on manque d’un réel consensus parmi les anatomo-pathologistes pour le classement de ces lésions lors des biopsies, avec une tendance à les surclasser dans des catégories de pronostic plus défavorables, de peur de sous-estimer une maladie.[37]

la plupart des CIS sont des précurseurs non obligatoires du cancer invasif, car l’augmentation spectaculaire de leur détection suivie de leur ablation chirurgicale n’a pas été suivie de baisses proportionnelles de l’incidence des cancers invasifs [38] [39] .

Les conséquences à long terme du surtraitement peuvent mettre la vie des femmes en danger. Par exemple, la radiothérapie faite sur ces lésions semble incapable de réduire le risque de décès par cancer du sein, mais elle est associée à une augmentation dose-dépendante (10-100% sur 20 ans) du taux d’événements coronariens majeurs.[40]

Le surdiagnostic a également un effet perturbateur considérable sur l’interprétation des résultats cliniques exprimés en pourcentages (au lieu de taux bruts) ou en tant que survie globale (au lieu des taux de mortalité ou de survie spécifique au stade), améliorant artificiellement ces données qui ne reflètent en aucun cas l’efficacité d’un dépistage.

Surtraitement, les mastectomies

Dans les essais randomisés, les taux de mastectomie radicale étaient les plus élevés chez les femmes invitées au dépistage. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les taux de mastectomie radicale ont augmenté dans les années qui ont suivi l’introduction des programmes de dépistage. Aux Etats-Unis, un rebond du taux de mastectomies radicales a été observé depuis 2005. [41] [42] [43] [44] [45] [46]

La reprise des mastectomies radicales a été encouragée par l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) préopératoire pour évaluer l’étendue du cancer et rechercher des lésions malignes dans le sein controlatéral ou de multifocalité. L’IRM tend à découvrir des foyers cancéreux satellites, mais le devenir clinique de ces foyers est inconnu. Les examens multiples attestent de la balance bénéficerisque défavorable de l’IRM préopératoire.[47] [48]

NDLR : voir notre étude sur les mastectomies en France, publiée dans le numéro d’octobre 2017 de la Revue Médecine, à retrouver ici :

Etude dans Médecine/oct 2017

Avec l’analyse ici : analyse étude CR

L’effet du traitement

Une étude récente de Pr Autier suggère que l’accessibilité aux traitements adjuvants et chimiothérapeutiques efficaces modifie la réduction du risque de décès par cancer du sein initialement rapportée par les essais randomisés. [49]

En conséquence, le nombre de femmes nécessaires à dépister pour retrouver un décès évité par cancer du sein augmente avec l’arrivée de traitements efficaces.

Autrement dit, la capacité de réduire la mortalité par cancer du sein imputable aux traitements rend d’autant plus négligeable et inexistante celle du dépistage et il faudra dépister encore plus de femmes pour parvenir à dégager un décès évité qui le serait par le fait qu’on ait dépisté plutôt que par le fait des traitements disponibles.

Le déséquilibre entre l’efficacité du dépistage et le surdiagnostic augmente l’existence de traitements puissants à réduire à eux seuls la mortalité par cancer du sein.

Critique de la technique

Une lecture critique de la littérature démontre rapidement que la plupart des études sont basées sur des conceptions à court terme axées sur la capacité des différentes technologies de détecter des lésions asymptomatiques étiquetées «cancer» après l’étude sous microscopie. En outre, de nombreuses études ont malheureusement considéré des pourcentages de lésions selon la taille, ou des pourcentages de stades plus favorables des cancers détectés, et ont rapporté aux statistiques de survie globale. Ces résultats ne sont pas adéquats pour évaluer l’efficacité du dépistage, puisque nous avons vu que la sur-détection concerne plus favorablement les bas stades, et augmente artificiellement les taux de survie par la découverte de lésions qui de toute façon n’auraient pas été létales.

Ces taux de détection plus élevés ne se traduisent malheureusement pas moins de cancers du sein avancés ou moins de décès par cancer du sein. L’accent mis sur les taux de détection, même dans le cadre d’essais randomisés peut simplement révéler la plus grande capacité d’une méthode de détection particulière à puiser dans le réservoir des tumeurs progressant lentement ou progressant, à sélectionner ces lésions-là, selon l’adage du «plus vous cherchez, plus vous trouvez»[50]

La transition de la mammographie analogique à la mammographie numérique n’a pas été suivie par une diminution du taux des cancers d’intervalle ou des cancers du sein avancés, alors qu’elle a augmenté les de faux positifs, du surdiagnostic et des coûts, principalement en raison de la détection accrue des CIS.[51]

La priorité devrait être donnée aux études qui peuvent démontrer que l’utilisation d’une nouvelle technique de dépistage pourra réellement réduire l’incidence des cancers d’ intervalle ou de stade avancé, au prix de taux de rappel et de biopsie acceptables, et d’un surdiagnostic limité.

Ce qui se passe ailleurs, les politiques de santé publique

Le Swiss Medical Board a conclu que la plupart des preuves initiales sont obsolètes et que, par conséquent, les programmes de mammographie de dépistage devraient être abolis.[52]

Le point de vue opposé est tenu par l’American College of Radiology qui recommande une mammographie annuelle pour les femmes asymptomatiques à partir de l’âge de 40 ans et sans limite.[53]

NDLR : nous actualisons ce passage en 2019, en effet nous assistons outre-Atlantique à une désescalade des recommandations au dépistage, par l'intermédiaire des nouvelles notes d'orientation de l'l’ACP (American College of Physicians). [54]

L’évaluation du programme de mammographie de dépistage en Norvège conclut à juste titre que «au niveau individuel … chaque femme invitée doit peser l’information sur les avantages et les inconvénients potentiels en fonction de ses propres valeurs, de sa santé et de sa situation de vie pour décider de participer ou pas au programme «[55].

La polarisation des visions :

Dans ce contexte de stagnation des opinions et de la poursuite de messages incitatifs aux femmes, de la faiblesse de l’information loyale disponible, il est difficile d’imaginer qu’on puisse aboutir à des informations consensuelles données aux femmes et à la société dans son ensemble sur les préjudices et les avantages du dépistage du cancer du sein. Une alternative pourrait être d’informer sur les désaccords entre les différents experts, en tous cas laisser les femmes faire leur choix. [56] [57]

Le dépistage personnalisé, hiérarchisé selon le risque

[58]

  • Bien que séduisante, une stratégie personnalisée de dépistage du cancer du sein rencontre des difficultés majeures. Premièrement, on a bien peu de preuves qu’un dépistage plus fréquent (c.-à-d. tous les ans avec recours à d’autres techniques d’imagerie du sein) serait plus efficace que le dépistage bisannuel ou triennal.
  • Une deuxième difficulté réside dans les données disponibles sur les facteurs (ou la combinaison de facteurs) qui permettraient d’identifier les femmes asymptomatiques comme présentant un risque intermédiaire de décès par cancer du sein. Etant donné que le dépistage est censé prévenir le décès par cancer du sein mais qu’il majore la probabilité d’être diagnostiqué porteur d’un cancer (surdiagnostic), les facteurs de risque devraient être ceux du risque de décèspar cancer du sein, et non les facteurs du risque de survenue d’un cancer du sein. Les études visant à documenter les stratégies de dépistage fondées sur les risques ont généralement porté sur les facteurs associés à la survenue d’un cancer du sein et rarement sur les facteurs associés au décès par cancer du sein. Les facteurs de risque de cancer du sein et ceux de décéder par cancer du sein ne coïncident pas nécessairement.[59]
  • Il reste encore beaucoup à apprendre sur les déterminants génétiques et sur l’importance de la densité mammaire (liée à l’apparition de cancer et la mortalité). Il reste aussi à apprendre sur les relations qui existent entre ce facteur ‘densité’ et d’autres facteurs de risque comme l’obésité ou l’hyperplasie atypique mammaire.[60]Les technologies d’imagerie mammaire comme l’échographie, la tomosynthèse et l’IRM retrouvent des cancers manqués par mammographie dans les seins denses, et l’utilisation de techniques alternatives d’imagerie mammaire est encouragée chez les femmes à seins denses, notamment aux USA. Cependant il n’y a toujours aucune preuve qu’une telle approche diminuerait le risque de décès par cancer du sein, alors qu’elle augmente sûrement le risque de faux positifs, de biopsies inutiles et de surdiagnostics. Une bonne option pour contourner ces nombreux problèmes associés à la densité mammaire est d’éviter la mammographie de dépistage avant l’âge de 50 ans, d’autant que la balance bénéfice/risque dans cette tranche d’âge est incertaine. [61]

Actuellement il existe des calculateurs de risque qui tentent d’évaluer quelles femmes seraient à risque, en incluant divers facteurs.

Cas particulier des femmes à haut risque de cancer du sein

Les femmes à haut risque de cancer du sein, comme les femmes porteuses de mutations BRCA1 / 2 , ont un risque à vie de contracter un cancer du sein de l’ordre de 30% ou plus, avec un début précoce avant l’âge de 50 ans, un risque élevé de cancer du sein controlatéral et, selon le trait héréditaire (par exemple la mutation BRCA2) un risque accru pour le cancer de l’ovaire. Elles nécessitent une surveillance étroite des seins : l’IRM est, dans ces cas, préconisée.[62]

Chez les femmes présentant un risque intermédiaire de cancer du sein (10-29% de risque), y compris les femmes à densité mammaire extrêmement importante, rien ne prouve qu’un dépistage mammographique plus fréquent ou un dépistage avec d’autres modalités réduit réellement le risque de décès par cancer du sein .

Depuis 1985, les progrès dans la prise en charge des patientes atteintes du cancer du sein ont entraîné une réduction marquée de la mortalité par cancer du sein, même chez les patientes atteintes de maladie disséminée (stade IV). En revanche, les données épidémiologiques indiquent une contribution marginale du dépistage par mammographie dans le déclin de la mortalité par cancer du sein. Plus les traitements seront efficaces, moins l’équilibre bénéfice/risque de la mammographie de dépistage est favorable.

Les femmes à très haut risque présentant une mutation BRCA1 ou BRCA2 et ont un risque de cancer du sein de 50 à 85% à vie ;

ces femmes à haut risque représentent un contexte de problèmes psychologiques et médicaux qui n’ont rien en commun avec les femmes à risque moyen ou intermédiaire de cancer du sein.

La question cruciale reste sans réponse: dans quelle mesure la surveillance régulière du sein chez les femmes à haut risque avec mammographie et IRM peut-elle prévenir la survenue d’un cancer avancé et la mort par cancer du sein ?

Entreprendre un essai randomisé pour évaluer l’efficacité du dépistage chez les femmes à haut risque (en comparant un groupe de femmes suivies et un groupe non suivi) est évidemment éthiquement indéfendable, et probablement beaucoup de femmes à haut risque n’accepteraient pas de faire partie du groupe témoin d’un tel essai.

Des études récentes indiquent assez systématiquement que la surveillance annuelle des femmes à haut risque avec IRM, avec ou sans autre technique (par exemple mammographie et/ ou échographie), laisse peu passer de cancers d’intervalle dans l’année suivant le dépistage. [63] [64] [65] [66]

Ces résultats suggèrent que le dépistage annuel par IRM par des équipes de radiologie expérimentées pourrait représenter une alternative à des options plus radicales de réduction des risques.

Pour conclure

  • Les faits montrent que dans les populations où la mammographie a connu une forte pénétration depuis 20 à 30 ans, la mammographie de dépistage n’a eu aucune influence ou seulement une influence limitée sur la charge que représente le cancer du sein avancé et aucune influence sur les cancers du sein métastatiques chez les femmes. Les auteurs avancent que les méta-analyses d’essais randomisés sur le dépistage du cancer du sein ont largement surestimé les réductions du risque de cancer du sein qu’on pouvait attendre de la mammographie de dépistage.
  • Le surdiagnostic est une source de préjudice considérable pour les femmes qui se soumettent à une mammographie de dépistage. La considération du concept de surdiagnostic du cancer par la communauté médicale a été lent, mais en 2017 il n’est plus acceptable de minimiser le poids de celui-ci, ni ses conséquences. Probablement dans 10 ans, selon les auteurs, si on continue de la sorte, une femme sur six sera diagnostiquée porteuse d’un cancer du sein au cours de sa vie, sans certitude que le risque de décès par cancer du sein sera effectivement réduit, mais avec la certitude que le dommage global induit par le dépistage ne fera qu’augmenter.
  • Si la mammographie de dépistage a une certaine influence sur la mortalité par cancer du sein, cette influence s’estompe avec les progrès de la prise en charge des patients. Cela signifie que plus la prise en charge du patient est efficace, plus le nombre de femmes devant subir un dépistage pour apercevoir enfin un décès par cancer du sein évité grâce au dépistage est important.
  • les données actuelles indiquent que la capacité de la mammographie de dépistage (et probablement d’autres modalités d’imagerie du sein) est limitée pour « rattraper » les cancers du sein avant qu’ils n’atteignent des stades plus avancés. Cette situation reflète essentiellement notre ignorance des schémas de croissance du cancer du sein et des mécanismes impliqués dans la propagation métastatique. Cette ignorance va à l’encontre du septième principe sur le dépistage formulé par Wilson et Jungner[67], selon lequel  » l’histoire naturelle de la maladiey compris le développement de la maladie latente à la maladie déclaréedevrait être bien comprise « 
  • D’après les auteurs on a depuis 2016 la preuve accablante que les améliorations dans la prise en charge des patients ont joué un rôle prépondérant dans les réductions de mortalité par cancer du sein observées en Europe, en Océanie et en Amérique du Nord, alors que celui de la mammographie de dépistage est marginal. les décideurs qui luttent pour mettre en œuvre des plans nationaux de lutte contre le cancer abordables et équitables doivent être conscients des graves lacunes des données qui leur sont souvent présentées comme indubitables.
  • Pour justifier la perpétuation de la mammographie de dépistage, certains peuvent soutenir le point de vue cynique selon lequel toute activité médicale entraîne un préjudice dû au surdiagnostic: par exemple, traiter l’hypertension artérielle d’une personne qui ne serait jamais décédée d’une maladie cardiovasculaire. Mais dans le dépistage du cancer du sein il n’est pas question de prendre simplement une pilule, mais l’enjeu est la menace de dommages à vie dus à la mutilation, au surtraitement et à la détresse psychologique, sans aucun gain sur le risque de décès par cancer du sein attribuable à ce dépistage.
  • Un taux de détection de plus en plus élevé indique peu de choses sur la capacité à prévenir les cancers d’ intervalles ou des cancers de stade avancé ; cela reflète simplement un surdiagnostic supplémentaire. Des études basées sur l’incidence des cancers avancés et sur l’évaluation du surdiagnostic devront être menées avant la mise en oeuvre de nouvelles technologies d’imagerie mammaire.
  • Le dépistage hiérarchisé selon le risque doit faire l’objet de recherches, afin que les recommandations de dépistage puissent être adaptées en fonction du risque de décèslié au cancer du sein chez les femmes.
  • Concernant les coûts : la plupart des évaluations économiques effectuées dans les années 1990 ont ignoré ou sous-estimé les coûts dus au surdiagnostic, lesquels sont estimés à environ 4 milliards de dollars américains par an aux États-Unis.[68]

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Les données sur la réduction de la mortalité par cancer du sein chez les femmes âgées de 70 à 74 ans sont mitigées ; bien que les données des essais contrôlés randomisés soient limitées dans ce groupe d’âge, les directives s’accordent sur le dépistage des femmes à risque moyen à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans.

Il n’y a pas de réduction de mortalité toutes causes confondues chez les femmes âgées de 50 à 69 ans.

La plupart des lignes directrices recommandent la mammographie biennale en tant qu’option acceptable ou préférée pour les femmes qui subissent un dépistage.

Si on diminue l’intervalle on s’expose à un risque accru de surdiagnostic.

En-dessous et au-dessus de cette tranche d’âge, les inconvénients l’emportent sur le bénéfice attendu.

Il n’y a pas de preuve d’efficacité suffisante pour le dépistage par palpation clinique seule ou associée à la mammographie.

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Livre B.Duperray « dépistage du cancer du sein, la grande illusion »

BIOGRAPHIE DR B. DUPERRAY

 

Ouvrage disponible également en format pour liseuse.

Communiqué de presse, cliquez sur l'image :

EXTRAIT 

 

Retours presse 2021

Article dans le magazine Happy Bien-Être de février à avril 2021, reproduit avec l'aimable autorisation de l'éditeur, cliquez sur l'image ci-dessous : 

Présentation dans Côté Santé 2020 :

 

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Explication de notre étude sur les mastectomies en France réalisée par Cancer Rose

17 octobre 2017

Dr Cécile Bour

Dr Jean Doubovetzky

Dr Vincent Robert

PREAMBULE

____

Notre collectif a réalisé une étude (voir communiqué COMMUNIQUE) afin de vérifier l’affirmation de défenseurs du dépistage systématique selon laquelle, depuis le dépistage systématique, on assisterait à un allègement des pratiques chirurgicales. Ce postulat n’ayant pas été vérifié en France, nous nous sommes basés sur le PMSI (programme de médicalisation des systèmes d’informations) qui enregistre de façon exhaustive les séjours hospitaliers. Les résultats, dans l’article à paraître dans le numéro d’octobre de la revue Médecine, et en accès libre en suivant ce lien, montrent que l’allègement des prises en charges chirurgicales n’a pas eu lieu :

Etude dans Médecine/oct 2017

Ou ici : Researchgate

L'étude sur le site

A la suite de retours et d'interrogations de lecteurs, nous livrons ci-dessous quelques explications permettant d'éclaircir les questions les plus fréquentes.

_____________

QUE DIT L'ETUDE ?

Tout d'abord, contrairement à ce que prétendent nos détracteurs, le PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information ) est tout à fait fiable. Les erreurs de cotation qui pourraient arriver ici et là surviennent dans une proportion non conséquente, en effet la cotation des actes de mastectomies ne change pas, les chirurgiens les connaissent très bien. Si erreurs il y avait, elles se feraient dans les deux sens. Notons au passage que les chiffres avancés dans d'autres études que la nôtre sur les actes chirurgicaux sont issus...de cette même source et que les chirurgiens alimentent. En France il n'existe aucune autre base pour réaliser des analyses épidémiologiques et statistiques faute d'un registre national du cancer, dispositif existant dans d'autres pays. Toute "tricherie" sur les cotations est très visible, donne lieu à de sévères sanctions de la caisse à l'encontre de fraudeurs, et n'est pas crédible, les chiffres des actes de mastectomies totales, plus rémunérateurs, se feraient alors au dépens de ceux des mastectomies partielles, or il n'en est rien, tous les actes étant en augmentation.

Au cours de ces quatre dernières années, on a réalisé en moyenne 19.966 mastectomies totales par an, contre 18.351 annuelles au cours des quatre années ayant précédé la généralisation du dépistage organisé (2000-2003), soit une hausse de 8,8%.

Certes, dans le même temps, le nombre de cancers du sein diagnostiqués chaque année a augmenté. Mais, même rapporté à ce chiffre, le compte n'y est pas.

En 2012, on effectue toujours 4 mastectomies totales pour 10 nouveaux cancers, comme en l’an 2000. Et on effectue 15 mastectomies partielles pour 10 nouveaux cancers contre moins de 13 en l’an 2000.

Autrement dit, le nombre de mastectomies partielles augmente plus rapidement que l'incidence des cancers invasifs. Et le nombre des mastectomies totales croît parallèlement au nombre des cancers du sein invasifs.

Dans ces conditions, il faut parler d’alourdissement thérapeutique, et non d’allègement.

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Rôle du dépistage individuel

Certes certaines patientes ont recours au dépistage individuel ; les évolutions de la chirurgie du cancer du sein que nous avons notées ne s'expliquent pas par la couverture par un dépistage qui reste stable (dépistage organisé et individuel ajouté) ces dernières années.
En revanche, si l'absence de diminution de la couverture par un dépistage peut expliquer l'absence de diminution des mastectomies totales, elle ne dédouane pas le dépistage de toute responsabilité dans l'augmentation importante du nombre de tumorectomies et mastectomies partielles. Cette majoration des actes dépend moins du nombre de femmes dépistées que de la sensibilité et de la spécificité du dépistage. Avec les progrès techniques, la double lecture, le passage au numérique, et une amélioration des compétences des radiologues, la sensibilité de la mammographie ne fait que progresser.
C'est donc plutôt la performance du dépistage à détecter des tumeurs de plus en plus petite taille qui est en cause de l'augmentation des actes, car elle conduit à l'augmentation des surdiagnostics, et donc des surtraitements.

Encore une fois, il n'en reste pas moins qu'on a fait une promesse non tenue aux femmes, en annonçant que la généralisation du dépistage organisé allait conduire à des prises en charges plus "légères".

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CONCERNANT LES MASTECTOMIES TOTALES

Certains se réjouissent de la diminution du ratio mastectomies totales sur mastectomies partielles, ou encore le ratio mastectomies totales sur le "total actes". Cette semblante amélioration provient seulement du fait que les mastectomies partielles augmentent beaucoup par rapport aux mastectomies totales qui augmentent également, mais de façon moindre. Ce n'est pas pour autant un bon indicateur d'allègement du traitement. On ne pourrait se réjouir que si le nombre de mastectomies totales diminuait. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Le nombre annuel de mastectomies totales ne diminue pas, et le nombre de mastectomies totales rapporté à l'incidence des cancers invasifs non plus. Comment expliquer ces résultats ?

  • Le taux de ré-intervention (mastectomies partielles complétées ensuite) n'est que de 3% et ne peut rendre compte des données; voir page. 53 du rapport : "Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses : proposition de l’Assurance Maladie pour 2015" Rapport au Ministre chargé de la sécurité Sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance maladie au titre de 2015 (loi du 13 août 2014).
  • Les recommandations qui demandent de privilégier la chirurgie conservatrice chaque fois que possible ne sont peut-être pas suivies, au point d’annuler le bénéfice espéré du dépistage.
  • Ou bien des mastectomies totales sont réalisées pour des tumeurs non invasives (notamment CIS). Ces interventions correspondent à un surtraitement associé au surdiagnostic. Elles feraient perdre le bénéfice d'une tendance générale à une chirurgie plus conservatrice pour les cancers invasifs.

Lorsqu'on considère l'évolution sans même considérer l'échelle du temps, l'impression générale est celle d'une tendance à l'augmentation, à peu près linéaire avec une variabilité aléatoire assez importante.

On ne remarque aucune cassure nette dans cette tendance linéaire et il serait impossible de situer l'année de généralisation du dépistage sur invitation si on n'avait pas les années renseignées en abscisse (2004). (Cette impression peut être confirmée par un test de Davies).

L'évolution du nombre annuel de mastectomies totales n'a donc pas été modifiée par la généralisation du dépistage organisé. On ne peut prétendre à une réduction de ce taux.

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CONCERNANT L'ENSEMBLE DES ACTES CHIRURGICAUX :

Dans les statistiques d'incidence des cancers sur le site de l'Inca, seuls sont rapportés les chiffres concernant les cancers invasifs, les cancers in situ (CIS) correspondant à une entité à part, appelée à tort 'cancer' et non considérée comme 'vrai' cancer, et ils ne sont pas pris en compte.

Il a été démontré que la chirurgie n’améliore pas le pronostic des cancers in situ. C’est pourquoi nous avons étudié le ratio du nombre de mastectomie sur l’incidence des cancers invasifs et non des cancers invasifs + in situ.

Le nombre des mastectomies (de tous types) est supérieur au nombre de nouveaux cancers. Il semble donc que des cancers in situ soient opérés "dans le doute", non seulement par mastectomie partielle, mais aussi parfois par mastectomie totale.

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APPROCHE CHIFFREE :

Notre constat est le suivant : pour 1.000 cancers invasifs, il y a 213 interventions en plus en 2012 par rapport à 2000 (a).
Soit un excédent de 10.387 interventions par rapport à ce que laisse prévoir l'incidence des cancers invasifs (b).

On peut utiliser un autre mode de calcul : en 2012 on dénombre 71 916 interventions contre 53 876 en 2000. Il y a donc 18 040 interventions supplémentaires en 2012 (c). Parmi ces 18.040 interventions en plus, 7.663 s'expliquent par l'augmentation de l'incidence des cancers invasifs (d).

Le reste, soit 18.040-7.663 = 10.377 interventions, ne peut pas être expliqué par l'augmentation des cancers invasifs. Aux erreurs d’arrondis près, on retrouve les 10.387 donnés par l’autre mode de calcul.

Les ré-interventions jouent un faible rôle, puisqu’elles ne constituent que 3% des mastectomies. Notre hypothèse est donc que pour l’essentiel, ces 10 377 actes supplémentaires sont imputables à un surdiagnostic entraînant un surtraitement.

a) (ratio total actes en 2012 x 1000) – (ratio total actes en 2000 x 1000) = (1,475 x 1000) – (1,262 x 1000) = 213

b) 213 x incidence 2012 = 213 x 48,763 = 10.387

c) 71,916 - 53.876 = 18.040

d) incidence 2012 x ratio actes/incidence 2000 = nombre d’actes liés à l’augmentation de l’incidence entre 2000 et 2012 = (48.763 x 1,262) - 53.876 = 7,663

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LA PART DES MASTECTOMIES TOTALES

Graphique

On observe une diminution, statistiquement significative, de la part des mastectomies totales (p < 0,00001 au test de corrélation des rangs de Spearman). Cette diminution de la part des mastectomies totales n'est toutefois pas synonyme d'allègement des traitements chirurgicaux. En effet, comme le montre le graphique ci-dessous, la diminution de la part des mastectomies totales n'est pas due à une diminution des mastectomies totales mais à une augmentation des mastectomies partielles plus importante que celle des mastectomies totales.

cliquez sur l'image pour agrandir :

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CONCERNANT LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

L'augmentation des mastectomies totales pourrait être due à l'augmentation et au vieillissement de la population féminine. Pour vérifier si cette hypothèse tient la route, on peut rapporter le nombre annuel de mastectomies au nombre annuel de nouveaux cas de cancers du sein, ce qui a été fait.

Rapporter le nombre de mastectomies au nombre de femmes est peu pertinent. On ne fait pas une mastectomie à une patiente parce que c'est une femme mais parce qu'elle a une tumeur. Le nombre de femmes n'est un dénominateur acceptable que si on peut supposer que le nombre de cancers pour 100.000 femmes est stable ; ce qui est loin d'être évident.
Le nombre de cancers est de ce fait un meilleur dénominateur que le nombre de femmes.

En résumé, 2 arguments permettent d'affirmer que le dépistage n'a pas allégé le traitement chirurgical des cancers du sein.

1. La tendance à l'augmentation du nombre annuel de mastectomies totales n'a pas été modifiée par la généralisation du dépistage sur invitation.

2. Le nombre de mastectomies totales pour 1000 nouveaux cancers du sein invasifs n'a pas été diminué par la généralisation du dépistage sur invitation.

Merci à Dr Vincent Robert pour toutes ces analyses.

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Notre étude a été présentée lors du congrès de la Société Française de Sénologie et de Pathologie mammaire, novembre 2017 à Lille.

Voici la présentation :  **SFSPM Lille PC

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Synthèse d’études : un excès de mortalité imputable aux traitements, l’emportant sur le bénéfice du dépistage

 

Plusieurs chercheurs internationaux déplorent qu'en procédant à des estimations de la mortalité spécifique par cancer du sein, on sous-estime largement les décès secondaires aux traitements lourds que les femmes subissent après détection d'un cancer. L'évaluation de la mortalité globale permettrait d'inclure aussi les décès dus aux traitements.

Dans une synthèse, Gotsche, ex-chercheur de la collaboration Cochrane, collectif indépendant de chercheurs nordiques, s'exprime :

Je pense que si le dépistage avait été un médicament, il aurait été retiré du marché il y a longtemps. De nombreux médicaments sont retirés alors qu'ils profitent à de nombreux patients, lorsque des dommages graves sont signalés chez un assez petit nombre de patients. La situation en ce qui concerne le dépistage par mammographie est l’inverse: très peu, le cas échéant, en bénéficieront, alors que beaucoup subiront un préjudice. Par conséquent, j'estime qu'il est approprié qu'un organe suisse nommé en Suisse ait maintenant recommandé de mettre fin au dépistage par mammographie, car il est nocif.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4582264/

 

1°L'étude de Michael Baum :

 

https://www.bmj.com/content/346/bmj.f385

Les effets nocifs du dépistage du cancer du sein l'emportent sur les bénéfices si le décès causé par le traitement est inclus dans les taux de mortalité

Depuis une trentaine d'années, le pourcentage de patientes soumises à la chimiothérapie est passé de 20% à environ 80%. [1]. Il est évident que la chimiothérapie exposera la patiente à des effets sur sa survie, son confort de vie, l'exposera à d'autres effets morbides.[2] [3]

Les traitements anti-hormonaux (anti-aromatases ou tamoxifène) peuvent favoriser la complication thromboemboliquee et l’infarctus du myocarde. Un risque de cancer secondaire de l'endomètre avec le Tamixifène a été noté. [4] [5] Les femmes peuvent faire l'expérience de signes de ménopause plus précocément, d'arthralgies, de neuropathies et dysfonctionnements cognitifs, de prise de poids...

La radiothérapie peut être pourvoyeuse de complications cardiaques et pulmonaires. Le risque de coronarite radique s'accroît de 7,4% par gray reçu par le coeur et est à l'origine de problèmes cardiaques parfois majeurs et de mauvais pronostic. [6] [7]

Mais aussi de maladies plus graves comme des hémopathies [8] et des cancers pulmonaires ou oesophagiens radio-induits. [9]

Pour toutes ces raisons, Michael Baum, professeur émérite de chirurgie, oncologue britannique spécialisé dans le traitement du cancer du sein, conclut : "les effets néfastes du dépistage du cancer du sein l'emportent sur ses bénéfices si les décès dus au traitement sont pris en compte."

 

2° Une publication de 1989

https://www.bmj.com/content/298/6688/1611

CONCLUSIONS des auteurs - La radiothérapie adjuvante après une mastectomie simple pour un cancer du sein précoce entraîne un léger excès de mortalité tardive due à d'autres cancers et à une maladie cardiaque. Le risque doit être mis en balance avec le risque plus élevé de récidive locale en l'absence de radiothérapie postopératoire immédiate. L'équilibre doit être évalué pour chaque patiente ....

 

3° Une étude brésilienne troublante :

https://bmjopen.bmj.com/content/7/8/e01639

 

Nous avons analysé cette étude ici : https://cancer-rose.fr/2017/11/12/surmortalite-imputable-au-depistage-une-etude-bresilienne-troublante/

 

L'association directe entre la mortalité par cancer du sein plus élevée et la proportion de femmes qui utilisent le secteur privé de la santé (et recourent plus souvent au dépistage) concorde avec les études sur le sujet publiées au Brésil. Cette conclusion contre-intuitive d'un meilleur accès aux soins de santé entraînant une augmentation de la mortalité peut s'expliquer par un «surdiagnostic», mais les auteurs soulignent aussi le fait que les femmes les plus riches sont plus exposées aux carcinogènes potentiels.

Selon les auteurs, le dépistage par mammographie n'a pas eu d'effet positif : il a plutôt été associé à une augmentation de la mortalité par cancer du sein.

Le traitement du cancer du sein a de nombreux effets indésirables dont peuvent résulter des complications chirurgicales, de la radiothérapie, de la chimiothérapie et des traitement anti-œstrogéniques.Les auteurs mentionnent que l'absence de réduction de la mortalité, toutes causes confondues, entre les populations dépistées et non dépistées, a été attribuée aux risques supplémentaires de traitements, plus fréquents chez les femmes dépistées. Les risques accrus de maladies cardiovasculaires dues à la toxicité cardiaque du traitement par l'anthracycline et le trastuzumab et à la radiothérapie sont bien documentés, et les auteurs citent aussi le cancer radio-induit imputable au rayonnement de la mammographie et à celui de la radiothérapie.

 

4° Etude danoise de Jorgensen

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20332505

https://www.bmj.com/content/340/bmj.c1241

Jorgensen k. J. Breast cancer mortality in organised mammography screening in Denmark: comparative study. BMJ. 2010;340:c1241.

L'étude de Karsten Jorgensen (du centre nordique Cochrane) a recensé au Danemark tous les cas de décès par cancer du sein de 1971 à 2006, répertoriés par année, par région et par tranches d'âge de cinq ans (données corrélées à la population féminine totale). Les cancers du sein survenus chez des femmes exclues du dépistage (les femmes de 35 à 54 ans et de 75 ans et plus) ont été pris en compte. La mortalité a été observée durant les dix ans où le dépistage a pu avoir un effet.

Le résultat est étonnant car la réduction de mortalité semble plus important dans les zones non dépistées.

La mortalité par cancer du sein des femmes de 55-74 ans a été réduite :

de 1 % dans les zones où le dépistage existait,

de 2 % dans les zones où il n'existait pas,

de 5 % chez les femmes de 35 à 54 ans là où le dépistage existait,

de 6 % chez ce même groupe d'âge dans les zones où il n'existait pas.

- Aucune modification de mortalité n'a été constatée chez les femmes de plus de 75 ans.

La réduction de mortalité enregistrée au Danemark n'est donc pas liée au dépistage, elle est même plus accentuée dans les zones où on ne dépiste pas.

(En effet, dans de nombreux pays où le dépistage a été instauré, on constate une certaine réduction de mortalité depuis les années 90, donc avant l'introduction des programmes de dépistages et des campagnes nationales. Les avancées thérapeutiques sont une explication de cet état de faits, peut-être aussi les vraies campagnes de prévention (bougez plus, mangez moins..), l'abandon des traitements hormonaux substitutifs).

 

5° Une méta-analyse : Effets favorables et défavorables sur la survie à long terme de la radiothérapie pour le cancer du sein au stade précoce : aperçu des essais randomisés

Publié le 20 mai 2000 DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(00)02263-7

(par le Early Breast Cancer Trialists Collaborative Group)

Contexte

Les effets à long terme de la radiothérapie sur la mortalité par cancer du sein et d'autres causes restent incertains.

Les méthodes

 

Il s'agit d'une méta-analyse réalisée sur les résultats à 10 et à 20 ans de 40 essais randomisés "non fondés" * de radiothérapie pour le cancer du sein au stade précoce. Il s'agit d'un revue des données des patients individuels sur la récidive et la mortalité spécifique chez 20 000 femmes, dont la moitié avec ganglions positifs. Les champs de radiothérapie comprenaient généralement non seulement la paroi thoracique mais également les ganglions axillaires, sus-claviculaires et mammaires internes.

* "unconfounded randomised trials of radiotherapy " : Seuls des essais dans lesquels les comparaisons sont "non fondées" sont inclus. Par définition, dans les essais cliniques non confirmés, un groupe ne diffère des autres que par le traitement qui présente un intérêt.

Résultats

 

Une réduction d'environ deux tiers du taux de récidive locale a été observée dans tous les essais, largement indépendante du type de patient ou du type de radiothérapie. Par conséquent, pour évaluer les effets sur la mortalité par cancer du sein, les résultats de tous les essais ont été combinés.

La mortalité par cancer du sein était réduite mais la mortalité par d'autres causes, en particulier cardio-vasculaire, était accrue. Il y avait peu d'effet sur les décès précoces, mais les analyses des décès ultérieurs indiquent qu'en moyenne après la deuxième année, la radiothérapie a réduit les taux de mortalité annuels par cancer du sein de 13,2% mais a augmenté ceux par causes autres de 21,2%. L’état nodal, l’âge et la décennie de suivi ont fortement influé sur le rapport entre la mortalité par cancer du sein et les autres formes de mortalité.

Interprétation

 

Les procédures de radiothérapie capables de produire une réduction de deux tiers de la récidive locale constatée dans ces essais mais sans danger à long terme, sont susceptibles d'entraîner une augmentation absolue de la survie à 20 ans d'environ 2 à 4% (sauf pour des femmes à risque de récidive particulièrement faible).

Le risque moyen observé dans ces essais réduirait toutefois ce bénéfice de survie à 20 ans chez les jeunes femmes et inverserait celui des femmes plus âgées.

 

 

 

Bibliographie

[1] Spielman, Khalil, cinétique de prolifération tumorale et efficacité de la chimiothérapie adjuvante. Etude de l’activité mitotique. In : Cancer du sein. Compte-rendu du cours supérieur francophone de cancérologie. pp. 455-463.

http://eknygos.lsmuni.lt/springer/65/455-463.pdf

 

[2] Morgan g, WarD r, Barton m. The contribution of cytotoxic chemotherapy to 5-year survival in adult malignancies. Clinical Oncology. 2004 Dec;16(8):549- 60. Review.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15630849

[3]Cancer Drugs Approved on the Basis of a Surrogate End Point and Subsequent Overall SurvivalAn Analysis of 5 Years of US Food and Drug Administration Approvals

Chul Kim, MD, MPHVinay Prasad, MD, MPH JAMA Internal Medicine. 2015 Dec;175(12):1992-4.

 

[4] Matthews A  , Stanway S  Long term adjuvant endocrine therapy and risk of cardiovascular disease in female breast cancer survivors: systematic review. BMJ. 2018 Oct 8;363:k3845.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30297439

[5] Fleming CA  , Heneghan HM  et al. Meta-analysis of the cumulative risk of endometrial malignancy and systematic review of endometrial surveillance in extended tamoxifen therapy. British Journal of Surgery. 2018 Aug;105(9):1098-1106.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29974455

 

[6] JunoD B. Effets indésirables mortels et cancers induits par radiothérapie des cancers du sein surdiagnostiqués en France. In Preventing Overdiagnosis Conferences. Oxford, 17 Septembre 2014. [en ligne]. http://formindep.fr/effets-indesirables-mortels-et-cancers-induits-par- radiotherapie-des-cancers-du-sein-surdiagnostiques-en-france/

 

[7]Sarah C. Darby, Ph.D., Marianne Ewertz et al. Risk of Ischemic Heart Disease in Women after Radiotherapy for Breast Cancer. The New England Journal of Medicine. 2013;368:987-998.

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1209825

 

[8] Martin MG  , JS Welch et al. Therapy related acute myeloid leukemia in breast cancer survivors, a population-based study. Breast Cancer Research and Treatment. 2009 Dec;118(3):593-8.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19322652

[9] Bois ME , Vogel V  et al. Second malignant neoplasms: assessment and strategies for risk reduction. Journal of Clinical Oncology. 2012 Oct 20;30(30):3734-45.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23008293

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Radiotoxicité et dépistage de cancer du sein : prudence, prudence, prudence…

Dr Annette LEXA (PhD Toxicologie)

2 juillet 2019

En octobre 2017, je publiais sur ce site un texte informatif sur le risque lié à la radiotoxicité[1], expliquant que 15 années de travaux  de recherche du Groupe de radiobiologie de l’UMR 1052 INSERM (unité mixte de recherche au sein de l’Institut National de la santé et de la recherche médicale, Lyon) démontraient que nous ne sommes pas égaux devant les radiations. Cette question n’est d’ailleurs pas nouvelle dans les milieux autorisés, l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) s’en inquiétait déjà en 2003, appelant à l’étude et à la protection des populations à risque « en faisant évoluer les pratiques médicales vis-à-vis des rayonnements ionisants et par le biais d’une éventuelle évolution de la règlementation. » 
.

Nous sommes en 2019, les preuves s’amoncellent et rien ne bouge. La principale raison est le manque de transversalité disciplinaire : si les radiothérapeutes et les radiophysiciens sont des collaborateurs quotidiens, les radiobiologistes sont rares et moins intégrés dans les choix thérapeutiques. Alors que les radiothérapeutes incriminent des problèmes de doses physiques reçues, ce sont  des causes biologiques qui éclairent les réactions dramatiques des patients, forçant à arrêter la radiothérapie pourtant nécessaire.

Il faut savoir que le contexte réglementaire actuel[2], issu des modifications du Code du travail et du Code de la santé publique introduites en 2002-2003, est basé en particulier sur le suivi des 120 000 survivants d’Hiroshima-Nagasaki. Nous sommes désormais face à un changement de paradigme qui est en train de bouleverser notre vision des événements radioinduits. Les partisans de l’hubris autour du dépistage précoce de cancers n’ont pas pensé un seul instant à ce changement de paradigme : les dépistages précoces vont induire encore plus d’imageries médicales, de surdiagnostics, de surtraitements, de cancers radioinduits chez les femmes jeunes et en bonne santé.

Ce nouveau paradigme doit impérativement être intégré dans la réglementation, dans les bonnes pratiques médicales, dans les campagnes de dépistage des populations ainsi que dans toutes les études cliniques et épidémiologiques (comme cette vaste étude européenne My PEBs, enrôlant, sans la moindre précaution, sans information ni consentement éclairé sur ce sujet, des femmes dès 40 ans[3] . Ce n’est même plus une question de principe de précaution, c’est une question de prévention car on ne peut plus dire « nous ne savions pas ».

Les mécanismes en cause

 

Les radiations induisent des effets chromosomiques se traduisant par des anomalies bien connues (micronoyau, translocation, insertion) qui sont la manifestation de cassures double brin (CDB) d’ADN mal réparées. La mauvaise réparation des CDB est l’évènement le plus grave que peut subir la double hélice d’ADN.

Pour une même dose de radiation absorbée, nos cellules subissent 40 CDB / Gy (le Gray est l’unité de mesure utilisée en médecine pour quantifier l’irradiation). Mais il existe déjà des CBD à 1mGy et l’effet est significatif aux alentours de 100-300 mGy, on parle alors d’hyper-radiosensibilité aux faibles doses. C’est la persistance de lésions non réparées qui compte et c‘est sur la signalisation et la réparation de notre ADN que nous ne sommes pas tous égaux devant les radiations.

Chez l’homme, il existe 2 modes de réparation des CDB : la suture (prédominante) et la recombinaison . C’est le modèle de la chaussette trouée, expliquée par Nicolas Foray : soit on rapproche les 2 morceaux et on les lie entre eux (suture), soit on fait un rapiéçage quand le trou est trop grand, comme le faisaient nos grand mères (recombinaison). Le modèle de réparation par suture est source d’erreurs pouvant conduire à une forte radiosensibilité et une immunodéficience sévère. Le modèle de réparation par recombinaisons produit forcément dans d’autres régions de l’ADN des cassures, puisqu’il faut prélever un morceau  d’ADN pour réparer la première cassure, entraînant ainsi des lésions d’ADN en chaîne.

Il existe tout une catégorie de protéines dites ‘suppresseurs de tumeurs’ qui sont impliquées dans la signalisation et la réparation de l’ADN. Elles fonctionnent bien chez les individus homozygotes[4] pour ces protéines comme BRCA1, BRC12, p53, Rb…

– Les mutations hétérozygotes BRCA1+/- de la protéine BRCA1, responsables de la majorité des cancers familiaux du sein et de l’ovaire, augmentent d’un facteur 6 à 10 le risque de cancer. BRCA1 est très liée à la protéine ATM[5]  intervenant dans la signalisation des CDB et seraient indispensable à l’action de la protéine Rad51[6] impliquée dans la réparation par recombinaison de l’ADN.

– Les mutations hétérozygote BRCA2 +/- sont impliquées dans le cancer de l’ovaire et du sein mâle. La protéine BRCA2 interagit avec la protéine RAD51 pour la réparation de l’ADN

– Une surexpression de la protéine Rad51 induit des hyper-recombinaisons, source de forte instabilité génétique conduisant à des processus tumoraux. Nous ssavons désormais que les personnes radiosusceptibles font des excès d’hyper-recombinaisons conduisant à des cancers radioinduits.

Les travaux  du Groupe de radiobiologie a mis en évidence 3 groupes de populations en fonction de leur résistance aux radiations :

– Radioresistant (Groupe I)75-85% de la population  : protéine cytoplasmique ATM sous forme dimère, très bonne reconnaissance des CDB , pas de prédisposition au cancer.

– Radiosensibilité modérée (Groupe II) 5-20% de la population : transit de la protéine ATM  dans le noyau retardé, mauvaise reconnaissance des CDB, mauvaise réparation, radiosensibilité modérée, haut risque de cancer.

– Hyper radiosensibilité  (Groupe ) >1% de la population : mutation de la protéine ATM, mauvaise reconnaissances des CDB, mauvaise réparation, hyper-radiosensibilité, haut risque de cancer.

La radiosensibilité de l’ADN aux faibles doses de rayonnements ionisants

On sait déjà que le sein est un organe radiosensible. La mammographie, par la réalisation de clichés successifs, entraîne la répétition de faibles doses 2 mGy envoyées à 3 minutes d’intervalle. Ces radiations vont induire chez certaines femmes une réaction tissulaire : apoptose[7] cellulaire, cassures de l’ADN double brin (CDB) avec des défauts de réparation tardifs pouvant induire soit un cancer secondaire à partir de cellules mal réparées, soit la mort cellulaire. Lorsque les mécanismes de contrôle sont efficaces, la mort cellulaire est plus probable que sa transformation en lignée de cellules cancéreuses immortelles.

Cette radiosensiblité est connue depuis longtemps en radiothérapie, ses effets attendus tardifs, durables et très difficiles à soigner (brûlure, nécrose, fibrose, apoptoses) touchent 5-15% des patients traités pour des cancers (8000-25000 personnes par an).

Une radiosensibilité extrême existe dans plusieurs syndromes de déficience génétique rare (ataxie telangiectasie, progeria, xeroderma pigmentosum, chorée de Huntington, anémie de Fanconi , Syndrome de Li-Fraumeni…) : les malades, homozygotes pour les gènes impliqués ne sont pas en mesure de supporter les doses utilisées en imagerie médicale. Si ces cas sont rares mais décelables, il se pourrait que dans la population générale on observe un grand nombre d’hétérozygotes, source d’ instabilité génomique chez ces porteurs et posant des problèmes lors de radiothérapies et d’imageries médicales répétées.

La radiosusceptibilité signe une prédisposition aux cancers radioinduits même à faibles doses.

L’effet est aléatoire, probabiliste et il va concerner 5% des patients ayant reçu une radiothérapie. Ils développeront avec une probabilité importante un cancer radio-induit secondaire, sachant que ces patients porteurs de cancers sont déjà plus radiosensibles que la majorité de la population .

Cette radiosusceptibilité est majorée en condition mammographique  (clichés délivrant 2+2 mGy  espacés de 3 minutes avec répétitions immédiates empêchant les génomes mutés de mettre en place une signalisation et une réparation efficace). Les femmes à haut risque familial de cancer du sein (15% des cas de cancer du sein) présentent des défaut de signalisation et de réparation de leur ADN : c’est la cas de la protéine BRCA1 qui est au cœur des complexes formés pour réparer les CDB de l’ADN.  Or les femmes porteuses d’une mutation de ce gène devenu ainsi défectueux, donc plus enclines à développer des cancers faute de réparation correcte de leur ADN, sont incitées à s’engager précocément dans une surveillance rapprochée, cumulant les mammographies voire les tomographies, certains médecins – ignorant tout de la radiosusceptibilité – exigent d’elles des examens tous les 6 mois ou tous les ans, alors que la plus grande prudence devrait être de mise : espacement d’au moins ½h à 1 h des clichés (50% des CDB  sont réparées normalement en 50 minutes), éviter les produits de contraste et les rayons X.

L’heure du bilan

Ces connaissances impliquent une nouvelle stratégie de dépistage chez les femmes à haut risque familial (comme ne faire qu’un seul cliché mammographique, proposer des IRM et des échographie ne  délivrant pas de rayonnement ionisant) . Elle remettent également en cause le maintien d’un dépistage organisé tel qu’il est détaillé dans la Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, version consolidée au 16 avril 2019. Personne n’a jamais songé à interroger les spécialistes de la radiobiologie française sur ce « point de détail ».

Des travaux actuels se poursuivent pour la validation de tests prédictifs de la radiosensibilité avant toute radiothérapie.

En attendant que des tests prédictifs faciles et peu coûteux soient disponibles et remboursés pour toutes les dizaines de millions de femmes, jeunes et moins jeunes, mais surtout saines, enrôlées dans des dépistages mammographiques, ces connaissances des causes biologiques de la radiosensibilité et de la radiosusceptibilité exigent, et ce au nom du principe de précaution, que le projet d’extension de la surveillance mammographique des jeunes femmes soit arrêté. Les radiologues, gynécologues et oncologues doivent être informés des risques de cancers radioinduits qu’ils font prendre à leurs patientes avec ce malheureux «dépistage qui sauve des vies ». Ne dit on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Ne dit on pas aussi que « l’erreur est humaine, l’entêtement (par arrogance) est diabolique ? ».

Lire aussi, dans l’actualité :

  1. Les mises en garde de l’Académie de Médecine, le risque lié aux examens d’imagerie doit être mis en balance avec les risques de la maladie elle-même.

http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2016/12/16.11.15-DUBOUSSET-rapport-v-16.12.8-AK.pdf

page 8 et 9

L’incidence de Cancers (sein et endomètre) est multipliée par 5 pour les adolescentes traitées pour scoliose 25 ans auparavant (avec une moyenne de 16 radiographies par dossier) dans une étude danoise de 2016 (26). Ces travaux ont abouti à la recommandation de faire ces clichés selon une incidence postéro–antérieure plutôt que l’inverse, de façon à moins exposer la glande mammaire. Les nouveaux systèmes, hélas insuffisamment répandus (EOS)(15), permettent une réduction de dose d’un facteur 6 à 40 par rapport aux radiographies conventionnelles. Le suivi complet d’une scoliose peut donc être effectué pour l’équivalent d’une seule radiographie conventionnelle. Une fois le diagnostic précisé sur la radiographie initiale, la meilleure protection est de suivre cette scoliose à l’aide de moyens non irradiant comme le scoliomètre, ou des systèmes de topographie de surface (27), un contrôle par rayons X n’étant effectué que si l’on constate un changement significatif de la topographie de surface. c) L’Incidence des cancers à l’âge adulte serait augmentée
.
Certaines populations ont une radiosensibilité particulière liée à des troubles de la réparation de l’ADN (30,31). A l’évidence, le risque lié aux examens d’imagerie doit être mis en balance avec les risques de la maladie elle-même (p.ex. la mucoviscidose) et l’utilisation de techniques non irradiantes (IRM, échographie) doit être systématiquement privilégiée si possible

  1. https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/les-nouveaux-cas-de-cancers-en-hausse-surtout-chez-les-femmes-1562060451

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/07/02/les-nouveaux-cas-de-cancer-en-forte-hausse-en-france_5484200_1650684.html

Pas de réduction des cancers du sein malgré dépistage, augmentation des cancers du poumon chez les femmes.  Nous nous interrogeons sur la part de ces cancers du poumon chez les femmes imputables aux surdiagnostics et ainsi secondaires aux surtraitements par radiothérapies inutiles.

Bibliographie

Radiosensibilité et irradiation mammaire, Toxicité des polluants et cancers du sein , Nicolas Foray, Unité UA8 Radiations Défense, Santé et Environnement, Groupement de Recherche sur les Radiations de Lyon (GRRAL) , 2019, Communication personnelle à Cancer Rose

https://its.aviesan.fr/getlibrarypublicfile.php/cd704e89988a4e3bcf2e1217566876cf/inserm/_/collection_library/201800012/0001/J1-098ITS-2017.foray.lyon.ITMO.TS..21.nov.2017.pdf.pdf

La susceptibilité individuelle aux rayonnements ionisants, Pr. Michel Bourguignon Commissaire ASN, 2014

https://sfrp.asso.fr/wp-content/uploads/2021/11/BOURGUIGNON_M.pdf

La radio-susceptibilité individuelle: 3 défis et une vision pour la radioprotection, Pr Michel Bourguignon, ASN, 2015
https://docplayer.fr/36907719-La-radio-susceptibilite-individuelle-3-defis-et-une-vision-pour-la-radioprotection.html

Impact du transit cytonucléaire de la protéine ATM en réponse aux radiations ionisantes : notions de pro- et anti-episkévie,  Melanie Ferlazzo, Thèse de doctorat de l’Université de lyon, 2017

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01588173/file/TH2017FERLAZZOMELANIE.pdf

[1]              Test prédictif des réactions à la radiothérapie : des femmes en grand danger, Annette LExa, 2017 .

                  https://www.cancer-rose.fr/test-predictif-des-reactions-a-la-radiotherapie-des-femmes-en-grand-danger/

[2]              La Directive 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre 2013 fixe les normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux rayonnements ionisants. Une directive regroupe les directives de 1989 à 2003

[3]              http://mypebs.cancer-rose.fr/

[4]  Les homozygotes ont 2 allèles parentaux fonctionnels comme BRCA1 +/+ par exemple. Les porteur hétérozygotes BRCA +/- ont un allèle muté déficient entraînant une moins bonne signalisation des cassures et donc une moins bonne réparation.

[5] La protéine cytoplasmique ATM, est une dimère ayant une fonction de signal pour stimuler la réparation ADN- Voir l’importance du transit de cette proteine dans le mécanisme de signalisation pour la réparation des cassures doubles brins  :https://www.cancer-rose.fr/test-predictif-des-reactions-a-la-radiotherapie-des-femmes-en-grand-danger/

[6] Chez l’homme, la protéine RAD51 joue un rôle essentiel dans la recombinaison  lors de la réparation de l’ADN à la suite de cassures doubles brins.

[7] L’apoptose ou mort cellulaire programmée est le processus par lequel des cellules déclenchent leur auto-destruction en réponse à un signal

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Innovation médicale ne rime pas avec avancée pour la santé

 

Synthèse Dr C.Bour, 5 juillet 2019

 

La revue eLife, journal scientifique en ligne, publie une revue complète des essais cliniques randomisés[1]  (au nombre de 3017 exactement) qui ont été publiés entre 2003 et 2017 dans trois revues médicales internationales. (Jama, NEJM et Lancet).

Les auteurs de l’étude, conduite sous l’égide de Dr Prasad [2] , relèvent 396 « renversements médicaux » parmi ces études examinées.[3]

 

Qu’est-ce qu’un « revirement médical »

 

Il s’agit d’un retour en arrière sur des convictions qu’on a cru intangibles, pour revenir à la situation antérieure.

En effet, malgré une surveillance et une évaluation qu’on suppose irréprochables de la part des autorités sanitaires, des agences d’évaluation, des comités de protection des personnes, il se pourrait bien que la promesse de « progrès » éblouisse parfois et conduise, par croyance ou idéologie, les décisionnaires à se fourvoyer.  La thérapie, la recommandation sanitaire et la procédure de santé de santé peuvent s’avérer finalement bien moins prometteuses que la situation qui les a précédées, et on se voit contraint d’un retour en arrière.

Des contre-études et plus fréquemment encore des évaluation de la collaboration Cochrane [4] permettent ces revirements en médecine.

 

L’exemple de la mammographie de dépistage

 

Pendant longtemps le dépistage mammographique était préconisé aux Etats Unis dès l’âge de 40 ans. C’est une étude publiée en 2006 [5] dans le Lancet ainsi que la revue Cochrane de 2013 [6] [7] (que nous citons souvent en source bibliographique) qui ont permis de mettre en lumière le fait que le bénéfice des mammographies chez les femmes de moins de 50 ans n’était pas établi.

Dans le tableau 2 présenté dans l’article de eLife, le résumé de l’inversion concernant la procédure de dépistage chez les moins de 50 ans est le suivant :

Dans le passé, l’American Cancer Society avait recommandé aux femmes âgées de 40 à 49 ans de subir une mammographie tous les 1 à 2 ans ( American Cancer Society, 2018 ). Cependant, l’avantage des mammographies chez les femmes de moins de 50 ans n’a pas été établi. …… À un recul moyen de 10,7 ans, il n’y avait pas de différence significative en termes de mortalité du cancer du sein entre les groupes intervention et témoin (risque relatif de 0,83 [IC à 95% de 0,66 à 1,04], p = 0,11).Ceci est un renversement de la recommandation du dépistage mammographique tous les 1 à 2 ans chez les femmes âgées de 40 à 49 ans.

Et la conclusion de l’examen systématique de la revue Cochrane 2013 :

 «Les chances pour qu’une femme bénéficie du dépistage sont au mieux minimes et, si elles sont basées sur des essais randomisés, dix fois moindres que le risque de subir un préjudice grave en termes de surdiagnostic.» (Gøtzsche et Jørgensen, 2013 )

 Ceci a conduit d’ailleurs récemment l’American College of Physicians à revoir à la baisse les recommandations au dépistage. [8]

Malheureusement en France les habitudes ont la vie dure puisque très souvent des femmes dès 40 ans sont incitées lourdement à se faire dépister, d’une part en dépit des recommandations nationales de la Haute Autorité de Santé, et d’autre part au mépris d’une information loyale sur la réelle balance bénéfice risques [9]qui les expose plus sûrement aux effets de surdiagnostic et de fausses alertes, avec une réduction du risque de décéder non avérée.

 

Les essais initiaux pour installer les programmes nationaux de dépistage sont emblématiques du fourvoiement, l’inversion est encore bien incomplète….

 

Les effets pervers du dépistage sur lesquels déjà en 2000 des épidémiologistes alertaient, ont été considérés comme marginaux et sans intérêt en comparaison aux bénéfices attendus.

Encouragés par le pseudo- succès des premiers essais randomisés, (les tristement célèbres essais des deux comtés suédois suédois et l’essai de New York en particulier), les pouvoirs publics français se sont lancés aveuglément dans le dépistage mammographique, et en 2004 sous l’impulsion du président Chirac, en France, il à été généralisé.

Mais parmi les 7 essais randomisés initiaux, aucun n’a été jugé satisfaisant de façon intangible du point de vue de leurs méthodologies par la revue de la collaboration Cochrane.

Les deux essais contrôlés (HIP New York et les Deux Comtés de Tabár) qui ont servi de référence pour légitimer la mise en place du dépistage de masse, présentaient des biais majeurs qui auraient dû conduire à leur rejet.

L’essai dit de New York a été le premier, et dans cette étude il y a eu davantage de tumeurs détectées par palpation que par les examens mammographiques réalisés, de plus sur des appareils mammographiques d’époque dont pas un seul ne recevrait de nos jours son agrément. Les résultats ont été biaisés par sous-déclaration de cas de cancer du sein et de décès dans le groupe dépisté.

En fait on n’a jamais plus été capable, par les études ultérieures, de démontrer que le dépistage faisait chuter significativement la mortalité.

Quant à l’essai des deux comtés suédois (mené par László Tabár), ses résultats publiés en 1985 ont été depuis largement contestés, et ne peuvent plus être sérieusement retenus.

En effet, il s’est avéré lors d’un examen minutieux mené par le chercheur Henrik Zahl[10] que les données publiées ne pouvaient être en accord avec le registre suédois : « Par rapport aux statistiques officielles suédoises, nous avons constaté que 192 cas de cancer du sein et 43 décès par cancer du sein semblent ne pas figurer dans la publication principale de l’essai de Deux-Comtés ».

Il s’y ajoute le fait que le nombre de femmes incluses dans l’étude n’est pas le même entre deux publications de Tabar, l’une de 1985 et l’autre de 2011.

Autre incohérence, les données sur les décès varient selon qu’elles proviennent des publications de Tabár ou Nyström, qui a été le co-auteur de l’étude.

Et pour finir on découvre les liens d’intérêts de László Tabár avec des des entreprises d’imagerie médicale. Tabar était à la fois conseiller médical en chef et membre du conseil consultatif médical de la société U-Systems Inc (leader innovant en échographie mammaire automatisée), il siégeait au conseil consultatif scientifique et médical de la société Three Palm Software LLC (fournisseur de logiciels d’imagerie médicale et d’information).  Il était également copropriétaire d’un brevet sur Workstation One, une interface utilisateur et workflow (gestionnaire de tâches) pour la mammographie. Enfin, il enseignait la lecture mammographique pour le compte de la société Carestream (société d’imagerie médicale). [11]

 

Prudence dans nos pratiques

 

On ne peut bien entendu pas tout ré-évaluer, mais les auteurs de l’article dans eLife attirent notre attention sur les recommandations mal étayées et reposant sur des statistiques contestables.

NDLR : Cela fut clairement le cas pour le dépistage mammographique, pour lequel il s’avère maintenant qu’il n’aurait jamais, jamais dû être instauré. Cet historique désastreux est très bien retranscrit et relaté minutieusement et exhaustivement dans la première partie du rapport de la concertation citoyenne sur le dépistage de 2016.[12]

Les auteurs de cet article expliquent encore qu’il n’est pas facile de faire volte-face ensuite, une fois la pratique initiale adoptée. Il faut convaincre les praticiens d’abandonner un usage inutile voire délétère ; selon eux, l’élimination d’une pratique standard se fait lentement et en rencontrant bien des résistances.

Selon ces auteurs, les renversements médicaux mettent en lumière l’importance de la recherche indépendante et dénuée de conflits d’intérêts. Ces études de renversements médicaux ne sont évidemment pas majoritairement financées par l’industrie pharmaceutique ou d’imagerie…

 

 

Bibliographie

[1] Un groupe de sujets de l’étude (essai) volontaires, reçoivent un traitement (produit, dispositif médical…) et sont comparés à un autre groupe recevant un placébo, ou rien. Les sujets de l’étude sont attribués par tirage au sort dans l’un ou l’autre groupe (random, en anglais).

[2] Vinay Prasad est hématologue-oncologue américain. Il est professeur agrégé de médecine à la faculté de médecine de l’Oregon Health & Science University, Portland, United States

[3] https://elifesciences.org/articles/45183

[4] Organisme de chercheurs nordiques indépendants

https://france.cochrane.org/

https://www.cochranelibrary.com/

[5] Moss et al. 2006. Effet du dépistage mammographique à partir de l’âge de 40 ans sur la mortalité par cancer du sein à 10 ans de suivi: un essai contrôlé randomisé. The Lancet 368 : 2053–2060. (12/9/2006) [Santé publique et médecine préventive générale]

[6] https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001877.pub5/abstract

[7] voir aussi nos ressources utiles dans la médiathèque (brochures, vidéos) : https://cancer-rose.fr/mediatheque/mediatheque-lessentiel/

[8] https://cancer-rose.fr/note-dorientation-de-lacp-american-college-of-physicians/

[9] Affiche balance bénéfice/risques

[10] Zahl PH, PC Gøtzsche, Andersen JM, Mæhlen J. Wilthrawn : Results of the Two-County trial of mammography screening are not compatible with contemporaneous official Swedish breast cancer statistics. Eur J Cancer. 9 mars 2006;

[11] Catherine Riva, Jérôme Biollaz, Philippe Foucras, Bernard Junod, Philippe Nicot, Jean-Pierre Spinosa, Effect of population-based screening on breast cancer mortality – Correspondence, The Lancet, Volume 379, Issue 9823, Page 1296, 7 April 2012.

[12] http://www.concertation-depistage.fr/wp-content/uploads/2016/10/depistage-cancer-sein-rapport-concertation-sept-2016.pdf

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Composés perfluorés et risque de cancer du sein

Par ANNETTE LEXA,  Toxicologue PhD

20 Juin 2019

Cet exemple vient illustrer pourquoi il est essentiel d’agir sur les facteurs de risque de cancer du sein si on veut réellement en diminuer l’incidence.

Une équipe de scientifiques pluridisciplinaire (INSERM, INRA, UNICANCER) a étudié l’association entre des concentrations sériques de deux substances perfluorées - le perfluorooctane sulfonate (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (PFOA)  - et le risque de cancer du sein.

L’étude a portée sur une cohorte de 98995 femmes françaises, non exposées professionnellement  et nées entre 1925 et 1950 et suivies depuis 1990.

Cette étude a trouvé une association positive pour les tumeurs de type ER+ et PR + (tumeurs du sein qui ont des récepteurs membranaires aux hormones œstrogène et progésterone).

Il existe de plus une relation linéaire dose-dépendante dès la dose de 17.3 ng/ ml de sang.

Seul un effet à faible dose est associé avec des tumeurs ER – et PR – (tumeurs ne possédant pas de récepteurs hormonaux dépendants).

Que sont ces composés perfluorés ?

Ce sont des substances comportant de nombreux atomes de fluor, ce qui rend ces composés très stables, très résistants à la chaleur. Ils sont très bioaccumulables dans les graisses. Ils sont cancérigènes et perturbateurs endocriniens.

Quelles sont les sources de composés perfluorés ?

La source alimentaire apparaît comme la voie d’exposition principale aux contaminants perfluorés, en particulier pour l’adulte. D’autres sources secondaires, notamment via le contact direct avec certains revêtements de type tapis ou moquette, représentent toutefois une voie non négligeable d’exposition pour les jeunes enfants.

Des valeurs récemment mesurées sur une cohorte norvégienne ont fait apparaitre des concentrations de  1,5 et 0,6 ng/kg/j pour le PFOS et le PFOA respectivement, la contribution majeure du poisson et des produits de la mer à cette exposition ayant été soulignée, par les auteurs. Pour certains auteurs, c’est le compartiment  aquatique (l’eau de boisson) qui serait le principal pourvoyeur. Mais on omet trop souvent d’évoquer le téflon qui, par sa propriété de repousser l’eau, les matières grasses et la poussière a été très largement utilisé comme antiadhésif, imperméabilisant et protecteur. Qui n’a pas connu ces poêles Téfal aux revêtement rayé et dégradé mais qui pourtant étaient très largement utilisées dans toutes les familles depuis des décennies ? Cette source d’exposition a dû jouer un rôle majeur, contaminant les aliments quotidiennement.

Depuis 2008 environ, date de mise en application du règlement européen REACh, ces composés disparaissent progressivement et drastiquement de nos biens de consommation courante et les générations nées après les années 2010 seront nettement moins exposées à ces produits.

Cette étude intervient un peu tard mais elle démontre que pour ces femmes mais aussi pour les générations suivantes qui ont toutes connu de longues périodes d’exposition depuis l’enfance à ces composés (via l’alimentation cuite dans les poêles Tefal, les imperméabilisants, les vêtements et le mobilier, les revêtements de sol traités), ces substances contribuent au risque de développer un cancer du sein. 

 Bibliographie

Francesca Romana Mancini et al, Perfluorinated alkylated substances serum concentration and breast cancer risk: Evidence from a nested case-control study in the French E3N cohort. Int J Cancer. 2019 Apr 22.

Composés perfluorés (PFC)

http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/222/Chapitre_50.html

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Pourquoi il faut prendre d’abord une décision éclairée avant de recourir au dépistage

Dr C.Bour,  4 juin 2019

Nous recevons sur notre formulaire contact du site de nombreux témoignages de femmes mais aussi des demandes de conseils, ainsi qu'une interrogation récurrente, "et si ma situation, c'était une lésion surdiagnostiquée ? "

Pourquoi on ne peut pas y répondre.

 

Le surdiagnostic n’est identifiable ni par le médecin, ni par l’anatomopathologiste, ni par la patiente. Pour eux, il n’y a qu'un "diagnostic".

La recherche diagnostique à l'échelle individuelle ne permet pas de prendre conscience de la notion de cancers en "excès", c'est à dire ce qu'on appelle le surdiagnostic, car le surdiagnostic se voit dans un "réservoir" de cancers qui ne se manifesteraient pas.

Il faut pour cela examiner des cohortes, et c'est seulement à l'échelle populationnelle qu'on peut prendre conscience et mesurer les cancers en "trop".

C'est donc uniquement l'épidémiologiste, examinant les populations dans leur globalité, "d'en haut", comme un entomologiste, qui peut être alerté par une différence de taux de cancers surprenante et inhabituelle sur des populations soumises à des intensités différentes de dépistage. La réalité du surdiagnostic est comptable ( c'est l’excès de cancers dépistés rapporté à ce qui était attendu dans la population en l’absence de dépistage), le surdiagnostic est étayé à la fois par des études de haut niveau de preuves ainsi que des études d'autopsie. [1] [2]

Le concept de surdiagnostic émerge directement de l'examen des populations, l’épidémiologiste est le seul capable de nous le montrer et de le quantifier. Sa perspective ( prise de recul, examen de foules) n'est pas du tout celui du clinicien (examen en colloque singulier d'une seule patiente, qui présente un diagnostic individuel de cancer ou pas).

 

Conséquences

 

Le surdiagnostic généré par un dépistage trompe l’opinion, les médecins et les femmes quant à l'efficacité du dépistage.

La mise en lumière de cancers du sein en excès, qui ne se seraient pas manifestés sans le dépistage et n'auraient jamais mis en danger la vie ou la santé de la femme permet aux autorités sanitaires de valoriser des résultats statistiques de survie avantageux mais fallacieux, car en détectant des lésions non tueuses, on donne l'illusion que davantage de femmes "guérissent", alors que ces femmes n'auraient jamais dû être impactées par le surtraitement qui s'ensuit automatiquement du surdiagnostic. C'est lui qui est l'expression concrète et tangible pour les femmes le problème du surdiagnostic.

En attendant les taux de cancers graves ne diminuent pas et la mortalité globale n'est en rien modifiée.

Pire encore, le dépistage, avec ce pseudo-succès s'auto-entretient exposant des femmes à des irradiations répétées dont l'effet sur l'ADN est cumulatif, dans l'immédiat par la répétition de clichés sur l'organe radio-sensible qu'est le sein, et dans le temps par la répétition de ces examens radiologiques.

 

Ce qu'il faut bien comprendre

 

L'information loyale et complète doit être délivrée à la patiente AVANT toute prise de décision, cette information doit se faire de façon claire et visuelle, par exemple par des images à points [3], lesquels symbolisent les surdiagnostics, les vies "sauvées", les fausses alertes etc..

Une fois la décision prise par une patiente de se faire dépister, elle ne peut plus faire marche arrière. Une image vue dans son sein par le radiologue fera l'objet obligatoirement d'une imagerie supplémentaire pour affirmer le diagnostic, le radiologue n'étant qu'un 'imageur', et d'une biopsie qui retirera un fragment inerte que l'anatomo-pathologiste examinera sous le microscope et pour lequel il donnera un verdict binaire : il y a ou il n'y a pas de cellule cancéreuse.

Mais une fois l'examen réalisé, il faut en tirer toutes les conséquences. Une fois le diagnostic posé, on ne peut faire marche arrière, et il faut appliquer la conduite à tenir préconisée, à savoir, traiter.

 

Donc oui, la décision de se faire dépister se prend avant, avec une information solide et circonstanciée.

 

 

Biblio

 

[1]  On compare lors d'essais randomisés un groupe dépisté à un groupe non dépisté, et on constate que le groupe dépisté a plus de cancers détectés que le groupe témoin. H.G. Welch, C. Black  « Overdiagnosis in cancer »  J.Nat Cancer Inst 2010,102 : 605-613 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20413742

 

Ou alors on compare deux groupes de femmes en faisant varier l’intensité du dépistage, l’un des groupes aura des contrôles multipliés. Etude d'Oslo « The natural history of invasive breast cancers detected by screening mammography », Archives of Internal Medicine, 24/11/08 Per-Henrik Zahl, Jan Mæhlen, H. Gilbert Welch https://pss17.files.wordpress.com/2009/01/historianatural_invasivosmama.pdf

[2] Etudes d'autopsies https://www.cancer-rose.fr/frequence-des-cancers-latents-de-decouverte-fortuite/

 

[3] https://www.cancer-rose.fr/le-sur-diagnostic-un-graphique-pour-expliquer/

Lire aussi le DIU destiné aux étudiants, par Dr B.Duperray, avec l'aimable autorisation de l'auteur. (voir pièce attachée)

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