Allons-nous vers une information médicale sous influence ?
On apprend que Santé publique Canada a suspendu les travaux d’un groupe de travail indépendant chargé de formuler des recommandations sur le dépistage par mammographie. (CanTaskForce) –
Par Cancer Rose, 7 mars 2025
Résumé : sur la base des meilleures données scientifiques disponibles, le groupe de travail canadien sur les soins de santé (GECSSP) a refusé d’abaisser l’âge recommandé pour le dépistage de 50 à 40 ans, en raison du fait que cela entraînerait davantage de désagréments pour les femmes, notamment un surdiagnostic important, c’est à dire la sur-détection de lésions dont la découverte est inutile aux femmes, mais qui sont néanmoins traitées lourdement.
Le groupe s’est heurté à des réactions violentes de promoteurs du dépistage-
Le gouvernement canadien suspend brutalement ces travaux, cherchant à intimider les membres du groupe indépendant GECSSP (appelé aussi CanTaskForce), associé au groupe Choosing Wisely qui oeuvre pour une meilleure et plus sage utilisation des ressources médicales.
Le rôle de ce groupe d’experts pourtant est bien d’émettre des recommandations en matière de santé pour le bien des populations, et aussi dans le but de les protéger d’une surmédicalisation pouvant être délétère.
Ce procédé d’empêchement exercé par les décideurs politiques envoie un message très inquiétant envers la médecine fondée sur les preuves ; les opinions et convictions de groupes de patients financés par l’industrie pharmaceutique, menant une bataille médiatique déséquilibrée en faveur d’un dépistage de plus en plus précoce, faisant fi de toute précaution, ont droit de cité sans réserve, et ont droit de museler tout contradicteur ; pire encore, les décideurs politiques s’y plient.
Le contexte
Tout a débuté en 2023, lorsque le groupe de travail sur les soins préventifs américain décide d’abaisser l’âge de début du dépistage sur la base de deux arguments :
-augmentation des cancers du sein chez des femmes plus jeunes, et
-augmentation des cancers les plus agressifs chez les femmes noires.
Nous avons synthétisé cette annonce ainsi que les réactions qu’elles ont suscitées ici : https://cancer-rose.fr/2023/05/16/abaisser-lage-du-debut-du-depistage-mais-a-quel-prix/
Car en effet, dépister de plus en plus jeune et multiplier les examens mammographiques, cela a un prix, et le plus lourd tribut ce sont bien les femmes qui le portent.
Cette mesure pourrait bien apporter plus d’effets néfastes que de bénéfices et surtout ne règlera pas le problème des cancers les plus graves, qui justement échappent au dépistage du fait de leur agressivité et vélocité.
Beaucoup d’effets adverses à attendre pour un bénéfice très ténu, voire nul.
De nombreux scientifiques ont alerté, lire ici : https://cancer-rose.fr/2023/09/17/abaisser-lage-du-depistage-une-boite-de-pandore/
La surdétection de lésions inutiles à découvrir, le surdiagnostic, entraîne des conséquences majeures et définitives sur la santé et la vie d’une femme, et ce phénomène est accru chez les femmes jeunes dont le sein est en constantes variations du fait de l’influence des cycles hormonaux.
De plus, cette mesure d’abaissement de l’âge de début du dépistage prend appui non pas sur de nouvelles preuves scientifiques, mais sur une étude de modélisation et de discussions d’experts, et qui montrerait qu’on a tout à gagner en dépistant plus tôt. Le problème, c’est qu’avec les modélisations ça marche toujours sur le papier, mais que la réalité se charge parfois crûment de nous ramener à terre…. Hélas, en médecine aussi, une fois que la fusée est lancée…Et c’est des décennies plus tard qu’on s’aperçoit de ce qu’on a réellement provoqué.
Article connexe : https://cancer-rose.fr/2024/05/03/debat-sur-lage-de-debut-du-depistage/
Des recommandations canadiennes plus prudentes
Un an plus tard, c’est au tour du Canada de publier de nouvelles recommandations, basées elles, non pas sur des discussions ou des modèles, mais bien sur des bases scientifiques, des preuves, des revues de littérature, avec une méthodologie connue et transparente.
Lire ici : https://cancer-rose.fr/2024/05/30/actualisation-des-recommandations-canadiennes-sur-le-depsitage/
Le GECSSP a été créé par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) précisément pour élaborer des lignes directrices dans divers domaines, pour la pratique clinique.
Ce travail colossal dont s’est acquitté le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a débouché sur des lignes directrices provisoires, accessibles ici, sous forme d’outils d’aide à la décision téléchargeables et très faciles à comprendre, pour les différentes tranches d’âge.
Ils sont très bien faits, composés d’un pictogramme visuel et de la rédaction plus détaillée d’une information sur la balance bénéfices/risques.
Par exemple ici pour la tranche d’âge 50- 59 ans, ou celle des 60-69 ans.…
Concernant la tranche d’âge des 40-50 ans du dépistage du cancer du sein, qui fait tant débat, l’outil décisionnel élaboré par le groupe est très prudent. Il met en lumière le faible bénéfice à attendre et met l’accent sur une nécessité de choix personnel de la femme, après avoir été dûment informée.
« Pour les femmes âgées de 40 à 49 ans« , dit le texte, « selon les données probantes actuelles (essais, études observationnelles, modélisation et revue des études examinant les valeurs et des préférences), nous suggérons de ne pas procéder à un dépistage systématique par mammographie.
Etant donné que les valeurs et les préférences individuelles peuvent différer, les femmes de 40 à 49 ans qui souhaitent un dépistage après avoir été informées des bénéfices et des préjudices devraient se voir proposer un dépistage aux deux ou trois ans.«
Il est vrai que les preuves scientifiques ne sont pas en faveur d’un dépistage de routine à cet âge et qu’un essai récent, le UK Age trial britannique, a abondé dans ce sens avec ses résultats publiés en 2020.
Les réactions à ces nouvelles recommandations canadiennes ont été parfois très violentes, arguant que ces dernières mettaient en jeu la vie des femmes.
Voici un florilège :
https://lactualite.com/actualites/un-groupe-dexperts-ne-suggere-toujours-pas-le-depistage-du-cancer-du-sein-a-40-ans/
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/814148/appel-modernisation-depistage-cancer-sein-canada
https://theconversation.com/les-nouvelles-lignes-directrices-sur-le-cancer-du-sein-qui-deconseillent-le-depistage-chez-les-femmes-de-40-ans-sont-elles-mal-fondees-231758
Coup d’arrêt, le poids des leaders d’opinion et des associations de patientes
Les groupes de patients financés par l’industrie pharmaceutique ont toujours été très actifs pour discréditer le groupe de travail et doivent se frotter les mains, puisque voilà le coup d’arrêt prononcé par le ministre fédéral de la santé, Mark Holland.
Le ministre annonce :
« 4 mars 2025 | Ottawa (Ontario) | Agence de la santé publique du Canada
Aujourd’hui, l’honorable Mark Holland, ministre de la Santé, a fait la déclaration suivante :
J’annonce une pause temporaire des travaux du Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs.
Je tiens à remercier les membres du Groupe de travail pour leur dévouement à cet important travail. Le Groupe de travail a un mandat important et ses travaux comprennent la mise à jour des lignes directrices dans plusieurs domaines, notamment le dépistage du cancer du sein, le dépistage du cancer du col de l’utérus, les interventions pour l’abandon du tabac et le dépistage de la dépression chez les enfants et les adultes. L’examen externe du Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs, lancé en octobre 2024, porte sur la gouvernance, le mandat et les processus du Groupe de travail. Cet examen progresse rapidement et devrait se terminer à la fin du mois de mars.
J’ai récemment rencontré le président du groupe d’experts externes et j’ai été informé que le groupe avait terminé sa collecte de preuves et qu’il était en train de finaliser un ensemble solide de recommandations visant à moderniser et à améliorer le groupe de travail.
Je continue également de recevoir des commentaires importants de la part des Canadiens et des principaux dirigeants de la région qui font part de leurs préoccupations concernant les orientations et le processus actuels du Groupe de travail.
Compte tenu de ces préoccupations, j’ai demandé à l’Agence de la santé publique du Canada de suspendre les travaux du Groupe de travail jusqu’à ce que le groupe d’experts externes ait finalisé ses travaux et que ses recommandations puissent être pleinement évaluées.
Le groupe fera ces recommandations à l’Agence de la santé publique du Canada afin de moderniser le travail du Groupe de travail et de s’assurer qu’il fournit des lignes directrices de pratique clinique fondées sur des données probantes aux prestataires de soins primaires.
Cela permettra de garantir que les lignes directrices en matière de soins de santé préventifs répondent aux besoins du système de santé canadien et soutiennent le bien-être des Canadiens.
L’honorable Mark Holland, ministre de la santé. »
Parmi les plus farouches opposantes aux recommandations de prudence du CanTaskForce, nous retrouvons Dre Paula Gordon, radiologiste spécialiste du sein à Vancouver et professeure à l’Université de la Colombie-Britannique et Dre Jean Seely, cheffe du Service d’imagerie du sein de l’Hôpital d’Ottawa et professeure titulaire à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa ; toutes deux ont été très actives à l’époque dans la presse canadienne et sur twitter entre autres, pour dénoncer ce qu’elles appellent des recommandations obsolètes et jeter l’opprobre sur le groupe de travail, alors que, encore une fois, le groupe avait réalisé une recherche colossale et fait une synthèse des données scientifiques la plus exhaustive possible, et que l‘essai clinique majeur au Royaume Uni publié trois ans auparavant abondait dans le sens d’un non-bénéfice pour les femmes jeunes.
Ci-dessous une présentation que nous avions réalisée pour un congrès, sur les liens d’intérêts d’acteurs majeurs du dépistage mammographique au Canada, nous laissons le lecteur juge et apprécier les liens étroits entre les leaders d’opinion et l’industrie de l’imagerie, du moins pour les liens déclarés…
La suspension temporaire des travaux du groupe de travail indépendant demandée à l’Agence de la santé publique par le ministre est très inhabituelle. Personne ne semble savoir ce que cela signifie pour le moment, s’agit-il d’y nommer d’autres experts moins regardants sur les données scientifiques et répondant plus favorablement aux demandes des lobbys et des groupes de patients ? S’agit-il de rendre caduque tout ce travail sur les recommandations fourni ? Seul l’avenir nous le dira.
Riposte
Pour l’instant, le groupe de travail indépendant a publié un communiqué, traduit ci-dessous :
La suspension dans les travaux du Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs met en péril de nombreuses lignes directrices sur la pratique clinique 4 mars 2025 Le Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs a reçu l’ordre du ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, de suspendre ses travaux d’élaboration de lignes directrices sur la pratique clinique à l’intention des cliniciens en soins primaires au Canada. Cette pause pourrait compromettre les travaux sur cinq lignes directrices qui seront bientôt soumises en 2025 pour publication dans une revue à comité de lecture. Outre le dépistage du cancer du sein, les lignes directrices en phase finale d’élaboration comprennent des recommandations sur l’arrêt du tabac, le dépistage de la dépression chez l’adulte et chez l’enfant et l’adolescent, et le dépistage du cancer du col de l’utérus. « Nous craignons que cette pause inattendue ne mette en péril cinq lignes directrices importantes qui guident les cliniciens en soins primaires au Canada, qu’il s’agisse de recommandations sur l’abandon du tabac, la dépression chez les adultes, les enfants et les jeunes, le dépistage du cancer du col de l’utérus et, bien sûr, le dépistage du cancer du sein », a déclaré la Dre Guylene Theriault, présidente du Groupe de travail. « Ces lignes directrices sont le fruit d’années de travail d’experts scientifiques en matière d’examen des données probantes. » Cette pause pourrait réduire à néant des années de travail sur les nombreuses lignes directrices en cours d’élaboration, soutenues par des experts scientifiques en matière d’analyse des données probantes et d’élaboration de lignes directrices. Outre les sujets susmentionnés, le dépistage du cancer du poumon, le cancer de la prostate et la prévention des chutes chez les personnes âgées sont d’autres lignes directrices actuellement en cours d’élaboration qui seront suspendues. L’Agence de la santé publique du Canada (PHAC), qui finance le Groupe de travail, a créé un comité d’examen externe composé d’experts (EER) « pour étudier la gouvernance, le mandat et les processus d’examen scientifique du Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe de travail) ». « Le Groupe de travail attendait avec impatience les observations et les recommandations du groupe d’experts externes sur la façon d’améliorer l’élaboration des lignes directrices pour soutenir les cliniciens et la santé des Canadiens, a déclaré le Dr Theriault. Nous accueillons favorablement leurs recommandations, dont la mise en œuvre pourrait prendre du temps, mais nous sommes surpris par cette annonce du ministre. » Les membres du groupe de travail sont des bénévoles appuyés par du personnel possédant une expertise dans divers domaines, allant de la synthèse des données probantes et de l’élaboration de lignes directrices au partenariat avec les patients et à l’élaboration d’outils pour les cliniciens et les patients à l’appui des lignes directrices. Le groupe de travail est un organisme indépendant dont le rôle est de fournir des lignes directrices fondées sur des données probantes et exemptes de tout conflit d’intérêts en matière de prévention et de dépistage aux prestataires de soins primaires au Canada. Déclaration de la ministre de la Santé De : Agence de la santé publique du Canada |
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs est composé d’experts qui élaborent des recommandations fondées sur des données probantes pour les services cliniques de santé préventive offerts par les praticiens de soins primaires. Le Groupe d’étude est soutenu par Global Health and Guidelines Division of the Public Health Agency of Canada, Evidence Review and Synthesis Centres from the University of Ottawa and the University of Alberta, and the Knowledge Translation Team from St. Michael’s Hospital, Unity Health Toronto. Notre adresse postale est : Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs Université de Calgary 2500, promenade University Nord-Ouest Calgary (Alberta) T2N 1N4 Canada |
Pour soutenir le groupe, n’hésitez pas à signer la lettre ouverte qui circule en ligne : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSd8tSA1UIvXTlaVa89S1GZrXfKHkNPcOEmxdM5Nb5Sftn5Zuw/viewform
Mais une autre initiative voit le jour, et le groupe riposte avec une coalition de professionnels de santé par une lettre ouverte :
ici : https://www.canadiancoalitionforevidencebasedhealthcare.ca/
Le texte dit : « Nous sommes un collectif de professionnels de la santé, de partenaires et de citoyens engagés qui s’engagent à façonner des politiques et des pratiques de santé fondées sur les meilleures données probantes disponibles. Unis par une vision commune, nous plaidons pour une prise de décision exempte de biais commerciaux et d’intérêts particuliers, garantissant que les soins aux patients et la santé publique restent ancrés dans l’intégrité, la science et la transparence.«
Et ici : https://www.canadiancoalitionforevidencebasedhealthcare.ca/letter-in-support-of-the-ctfphc
La coalition est composée de 850 personnes qui ont signé la lettre en soutien au Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) et qui condamnent la décision du ministre Mark Holland-
Et voici la lettre : https://docs.google.com/document/d/1DsvdROGL6qI3whlcDZVoKG_g_zvJnn-S7R36S-RWPu8/edit?tab=t.0
Dr René Wittmer, médecin de famille, président de Choisir avec soin Québec et du groupe de travail sur les meilleures pratiques au Collège québécois des médecins de famille, professeur adjoint de clinique à l’Université de Montréal et Dr Geneviève Bois, médecin de famille, présidente du Collège québécois des médecins de famille, professeure adjointe de clinique à l’Université de Montréal ont réagi dans La Presse–
Un premier élément extrêmement choquant est que le groupe soit présenté comme un groupe « controversé » dans une dépêche, alors que, comme dit plus haut, Le GECSSP a été créé par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) précisément pour élaborer des lignes directrices dans divers domaines, pour la pratique clinique.
Et nous nous joignons à leur inquiétude et indignation :
« Suspendre les travaux du GECSSP, c’est balayer d’un revers de main l’expertise en première ligne, en méthodologie et en dépistage des médecins de famille.
C’est aussi nier l’importance de recommandations et d’outils adaptés à la réalité de la pratique en soins primaires, et ce, au détriment de la qualité des soins pour toutes et tous. »
En faire trop en santé et élargir des dispositifs de façon arbitraire à plus de populations n’est pas synonyme de bien faire, attention à la dérive que les auteurs dénoncent, vers « la commercialisation accrue des soins et à une prolifération du marketing direct à la consommatrice et au consommateur pour des tests et traitements de faible valeur, voire nuisibles dans certains cas. »
Lire aussi la position de Choisir avec Soin Québec-
Pour conclure
Cette décision du ministre de la santé canadien à l’encontre d’un groupe indépendant d’experts, oeuvrant pour l’indépendance et l’information loyale des populations, n’est pas annonciatrice d’une volonté de servir la vérité scientifique. Le message envoyé est désastreux, il signifie que si la vérité scientifique ne s’aligne pas aux intérêts économiques et à la volonté de groupes de pression, alors c’est qu’elle ment, et qu’il faut la tordre.https://www.cqmf.qc.ca/2025/03/05/suspension-des-travaux-du-groupe-detude-canadien-sur-les-soins-de-sante-preventifs/
Combien de femmes dont la santé sera ainsi sacrifiée sur l’autel de la bien-pensance, de convictions intuitives certes, mais fausses, d’un dépistage qui sauverait des vies ? Combien de femmes surdiagnostiquées et lourdement traitées inutilement, qu’on a persuadées de leur avoir sauvé la vie ?
Lire ici : https://cancer-rose.fr/2023/09/08/pas-de-prolongement-de-la-duree-de-vie-grace-aux-depistages/
Nous ne viendrons pas à bout du cancer du sein tant que nous sommes convaincus que le graal se situe dans la détection de toujours « plus petit », au lieu de comprendre par quels mécanismes un cancer est menaçant, comment on peut l’isoler, et quelles sont les femmes qui y sont exposées.
Nous assisterons à ce que trois décades de dépistages effrénés nous montrent pourtant déjà très clairement : l’échec de ce dépistage, une incidence en croissance exponentielle, une surdétection de lésions non menaçantes et inutiles à détecter, et une diminution des formes les plus graves qui ne suit pas la surdétection des formes mineures. Ceci parce que le dépistage est inapte à débusquer suffisamment tôt ces cancers les plus meurtriers.
Dans quelques décennies on découvrira, pantois et déçus, que le résultat n’est pas là, alors on abaissera l’âge à 38 ans, comme certains spécialistes l’appliquent déjà à leurs patientes, sans information aucune.
Puis pourquoi pas à 30 ans ? Et des décennies plus tard, après une nouvelle explosion d’actes chirurgicaux inutiles, nous nous retrouverons de nouveau en face des mêmes faits d’un dépistage qui ne marche pas, parce que le génie du cancer est terriblement plus complexe.
Ce qui est ennuyeux avec la vérité des faits, c’est que même si on ne la cherche pas, elle finit par vous trouver.
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